Quinzième

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Chapitre à lire avec la musique pour plus d'intensité.




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« L'amour est un trésor de souvenirs. »
- Honoré de Balzac





Céleste




Nos rires résonnent à Saint-Hélène.


Gabriel me tient la main tandis que nous courrons sur le sable chaud.

À cet instant, je suis libre. Car tandis que mes pieds foulent la plage, mon esprit, lui, vole en altitude.


- Plus vite, Céleste ! crie Gabriel.



Sa main me lâche et il se met à ma poursuite. Riant aux éclats, je tente de lui échapper. La mer s'ouvre à moi, et j'entre alors dans l'eau comme si j'avais le diable aux trousses.




Gabriel me rattrape et nous tombons à l'unisson dans les limbes maritimes.


Lorsque nous refaisons surface, le soleil est au zénith. L'eau brille tel une mare de diamant et je me délecte de sa fraîcheur.

Gabriel nage et s'éloigne dans l'immensité marine. Je le regarde un moment, puis je me retourne sur Saint-Hélène.


La crique est vide, dépouillée, et elle resplendit tandis que son naturel chatoie sous les rayons du soleil.


La chanson des feuilles bruissant contre le vent matinal est enivrante. C'est la mélodie des ondes se mêlant à celle de la terre.



Au loin, je vois Mattéo et Nicolas arriver, accompagnés de plusieurs amis. Ils chahutent et se posent à quelques mètres du rivage.


Lorsque je me retourne vers la mer, l'horizon ondule sous mes yeux émerveillés. Saint-Hélène, c'est le paradis dépouillé des enfers. Le bonheur brut, comme on ne le connait qu'une fois dans sa vie.


Et c'est alors que coule l'ivresse dans mes veines, traversant mes vaisseaux, chaloupant le long de mon derme, et finalement, résonne dans mon esprit avant de s'évanouir dans mon âme.



Oh.







Dieu.








Le soleil me brûle la rétine, et je me délecte de ces milliers de petites piqures, qui me marqueront à jamais. Car elle s'imprime sur ma peau, comme la marque invisible de tous ces moments passés, du bonheur éprouvé. Ô, oui, de l'éternité.




Soudain, une vague d'eau m'éclabousse et le rire de Gabriel résonne et fait écho. L'eau perle, coule et court sur mon derme, me faisant légèrement frissonner.


Mais ses yeux perçants fouillent mon âme et en révèlent les plus belles facettes. Alors je le regarde, Gabriel, cet homme que je ne reverrais sûrement plus. Car à cet instant, il est déjà souvenir, et il luit, intact, dans mon cœur enivré.

Mais il est de ceux qui demeurent dans les âmes, éternels et fiers, comme le bronze ornant les statues antiques. Et alors, sous les rayons du soleil qui nous canardent, la lumière blonde rougeoie singulièrement, et reflète la mer qui s'étend, immortelle.



- Regarde, murmure Gabriel, on touche du doigt l'éternité.






Et le rire des jeunes demeure sur la crique, mélodieux, rappelant le battement d'ailes des anges.
































...





Voilà, c'est la fin de Toile de Jute. J'espère que cette histoire vous aura plu, que vous avez aimé partager un petit bout de la vie de Céleste et Gabriel, et surtout, qu'elle vous a apporté du soleil ☀️.




À très vite ✨✨

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