Onzième

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Chapitre à lire avec la musique pour plus d'intensité.



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Gabriel



La lumière entre par les voiles et se réfracte dans les recoins de la chambre.


Le soleil se lève et on assiste à sa montée dans le ciel, tels deux innocents face à la soudaine violence de la passion.

J'ai l'impression de flotter dans un univers parallèle, où le prisme de mes émotions fait écho avec ma fatigue. Je suis sobre d'alcool mais ivre de désir.


Céleste, candide, est posée à la fenêtre et caresse les voiles d'un touché distant. Son regard se perd dans le mouvement des vagues qui s'arrachent et s'écrasent contre elles-mêmes, s'auto-mutilent dans une valse presque évocatrice.


L'océan est à perte de vue, et c'est la beauté tragique de l'eau qui attire et repousse, tel le paradoxe inéluctable de l'existence.

- J'en reviens pas que ce soit ta chambre ! s'exclame Céleste en s'asseyant sur le lit.

- Ça a quelques avantages d'être le beau-fils de la patronne, n'est-ce-pas ?

- Suite énorme au dernier étage avec vue sur mer et terrasse, j'appelle pas ça un avantage !

Je ris et la rejoins sur le lit.

Céleste a les yeux qui brillent. Et son visage, éclairé par la lumière rousse du soleil qui se faufile dans la chambre, est majestueux. C'est l'étincelle dans le regard, et ce léger sourire au coin des lèvres.


L'instant est hors-du-temps.

Des mèches de ses cheveux, remontés en un chignon qui tombent sur son visage, l'adornent et l'ornent. Virginale, elle me fait penser à ces déesses inaccessibles que l'on passe une vie à rechercher, pour ne les retrouver que dans nos rêves.

Soudain, je ne peux résister à cette attraction. J'ai envie de la renverser sur ce lit, de sublimer ce corps dont elle n'a conscience.

Mais je n'en fais rien. Me levant subitement, je me pose à la fenêtre, une cigarette à la main. Je ne fume que très rarement, mais lorsqu'elle est là, je ne peux m'empêcher de me trouver anxieux. Elle est trop bien pour moi. Je n'suis qu'un garçon solitaire, qui se refuse à aimer.

Crachant la fumée par la fenêtre, mon regard se perd dans le mouvement des vagues. Et le son, lorsqu'elles s'écrasent pour renaître sur le rivage. Le chuchotement sensuel de l'eau qui t'emporte, te déchire, te noie.

J'entend Céleste qui se lève.

- Gabriel, qu'est-ce qu'il se passe ?

J'ai envie de toi. Mais je ne suis pas assez bien pour toi.

- Rien.

Céleste soupire dans mon dos. Je la sens s'impatienter.


Elle va me laisser.


Bien. De toute façon, je pars bientôt. Elle m'oubliera vite.


- Putain, Gabriel, mais c'est quoi ton problème ?


Écrasant la cigarette sur le rebord de la fenêtre, je me retourne sur une Céleste en colère. Son visage est fermé tandis qu'elle mord sa lèvre inférieure. Les bras croisés mettent en avant sa poitrine. La robe semble soudain trop étroite, et je meurs d'envie de la faire tomber.

Putain.


Céleste, elle me tue et me redonne vie à la fois.

- Gabriel, si tu ne veux plus me voir, dis le. Je partirais, et on en restera là. Mais dis les choses, s'il te plaît.

La lumière du soleil crève les voiles et enflamme son visage tandis que sa bouche pulpeuse luit sous la lumière ocre.

J'ai plus les mots.

Le regard enflammé, sa respiration s'accélère et sa poitrine se soulève lourdement. Mes yeux remontent jusqu'à cette bouche qu'elle mord. Sacrifiée. Lorsque je lève les yeux, Céleste détourne le regard.

La tension a envahit la chambre, se répercute dans nos corps vibrants d'envie.

Délaissant la fenêtre, je m'approche lentement d'elle, ne pouvant détacher mes yeux des siens.

Céleste frissonne lorsque ma main effleure son visage. Elle frémit lorsque ma main passe derrière sa nuque pour détacher ses cheveux. Elle tressaille lorsque je pose ma bouche sur sa clavicule, déposant une myriade de petits baisers.

J'ai envie de découvrir chaque parcelle de son corps, de sublimer cette œuvre dont elle ne sait art.

Mes lèvres remontent jusqu'au siennes que je baise avec délicatesse et brutalité. Toute l'électricité de nos essences entre en conflit lorsque nos lèvres se trouvent.



Enivrant.



- Putain, Céleste, l'effet que tu me fais.





Et la lumière, sublimant nos essences, tandis que les vagues s'écrasent et s'emportent dans un râle marin.
























...


Que pensez-vous de ce chapitre ?

De l'histoire en général ? Je n'ai que très peu d'avis sur cette histoire, et j'aimerais savoir ce que vous pensez en lisant ces lignes, si vous ressentez les émotions des personnages, cette tension entre eux.

J'essaie vraiment de décrire les sentiments, les ressentis, de manière à ce que vous pouviez aussi les ressentir, mais je ne sais pas si c'est le cas. Donc dites moi tout, cela me ferait plaisir !



À très vite pour la suite.✨

Toile de JuteWhere stories live. Discover now