Comme tous les matins...

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En média Eden

Comme tous les matins, le réveil avait sonné trop fort, trop tôt, trop longtemps.

Comme tous les matins, ma mère a crié parce que je m'étais rendormie après que la sonnerie stridente est finie de me percer les tympans.

Comme tous les matins, mon père a hurlé que ma mère devait arrêter de me crier dessus et que nos disputes commençaient à le saouler.

Comme tous les matins, ma soeur a fait la moue devant ses tartines que je lui prépare pourtant avec amour et est partie au collège le ventre vide.

Comme tous les matins, j'ai pris le bus bondé de gens fatigués ou surexcités selon la dose de café ingérée pour me rendre au lycée.

Comme tous les matins, j'ai donné quelques pièces au mendiant qui joue de l'accordéon dans le bus et il m'a adressé le premier sourire de ma journée.

Comme tous les matins, j'ai claqué la bise à Gaby, ma meilleure amie, joue contre pommette parce que je suis petite, en comptant :"Une, deux, trois, quatre fois... Cinq fois!", trois bises pour Liam, une accolade remplie de rire avec Erwann, un léger "salut" à Timéo, les joues brûlantes et toujours en se demandant pourquoi, encore deux bises pour Lylou et un baiser sans vie à Luc, mon petit ami.

Comme tous les matins, j'ai filé en cours de théâtre en laissant mes amis aller en sport : dur de faire de la gym quand nos os peuvent se briser aux moindres mouvements. Imperfecta d'ostéogénèse, c'est le nom de ma maladie. Ce n'est pas vraiment grave pour l'instant mais le sport est quand même déconseillé dans ma condition. Alors j'en profite pour aller au théâtre.

Comme tous les matins, j'ai salué Nathan, un gars du cours de comédie en souriant niaisement quand il fit exprès d'effleurer mes lèvres et de poser sa main sur ma hanche en un geste plus appuyé que la normale.

C'est à ce moment que ma routine a déraillé. Comme un train qui se serait trompé de voie et serait lancer, sans prévenir ses passagers, vers un monde parallèle.

J'ai d'abord entendu une petite voix qui chuchotait juste à côté de mon oreille:

"Ce n'est pas cool pour Luc ça!"

J'ai d'abord cru que c'était Nathan qui avait parlé et je lui ai demandé de répéter. Mais devant son air surpris, le doute m'a saisit et j'ai tourné la tête dans tous les sens en cherchant l'origine de cette petite voix. Je l'ai vite trouvée.

J'ai d'abord cru avoir rêvé. J'aurai aimé avoir rêvé.

Sur mon épaule, il y avait un petit homme de la taille de ma main à peu près. Il se tenait assis là, négligemment appuyé sur la bretelle de mon sac de cours. Il avait des cheveux blancs assez courts, des yeux d'un bleu limpide et une moue fâchée imprimée sur ses lèvres charnues.

Il avait tout d'un homme normal mise à part sa petite taille et, remarquais-je soudain, deux petites ailes blanches dans le dos ainsi qu'une minuscule auréole dorée qui volait sur le haut de son crâne.

Normal, tout était normal!!! Je fis le un début de geste pour montrer à Nathan cette drôle de petite chose, comme pour confirmer l'existence de ce qui m'avait tout l'air d'être un ange...

Mais une puissance invisible m'en empêcha et j'entendis une voix féminine, un peu rauque me chuchoter à l'oreille:


- Ça ne sert à rien chérie! Il ne peut pas nous voir




Écouter l'Ange ou le Démon? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant