Sᴜᴍᴍᴇʀᴛɪᴍᴇ ༄SOPE

<09>

;Parfois, j'aimerais faire taire les maux qui tyrannisent mes pensées. Yoongi me tourmente. Son corps, son visage aux couleurs froides, ses yeux éteints, toutes ces choses hantent mes nuits ou les rendent humides. Trois jours sont passés et Yoongi semble vouloir, par tous les moyens, étouffer l'incident. Ma sérénité du début se meurt, mes inquiétudes s'illustrent et l'ambiance s'émiette. Je ne sais pas encore quoi faire si ce n'est que trouver, dans l'ombre, une solution pour l'émanciper du sort qui le ronge et qui va aussi finir par me ronger indirectement.

Mais je suis impuissant.

Ce matin là, mon déjeuné m'attend sur la table comme tous les matins. Mon lait est brûlant et je trouve sur le frigo un petit papier où la belle écriture de Yoongi m'indique mes taches à faire. C'est souvent les mêmes. Depuis qu'il évite la confrontation, je ne le vois que très rarement et uniquement lorsqu'il inspecte mon travail. En outre, il m'écrit par le biais de petits mots qu'il met en évidence pour que je puisse les trouver facilement.

Les yeux rivés sur le bout de papier, je bois rapidement mon lait. Je finis par chiffonner le mot, le jeter dans la poubelle un peu plus loin et filer dans le vestibule pour m'équiper. Hada me suit de près et sort en courant dehors lorsque j'ouvre la porte. Elle se dépêche de faire ses besoins et je lui réouvre pour qu'elle rejoigne sereinement ses chiots.

Je souffle un grand coup. Une autre journée chiante s'annonce. Je me dirige machinalement vers l'écurie et nettoie méticuleusement les boxes. Je m'arrête sur un cheval dont la robe est uniquement caramel. Hypnotisé par ses reflets et son pelage soyeux, je ne comprends pas directement pourquoi mon corps est propulsé en avant et s'échoue sur une montagne de paille.

Lorsque je me retourne pour savoir qui diable me violente, mes sens se mettent en alerte en voyant Yoongi appuyant tout son poids sur mon bassin pour m'immobiliser.

«Chut...»

Son index se pose sur ma bouche pour faire taire mes exclamations surprises et ses mains descendent précipitamment sur mon buste jusqu'à ma ceinture. Lorsque je comprends ce qu'il tente de me faire, je me débats.

«Yoongi arrête ça!»

J'ôte ses mains qui reviennent assaillir mes vêtements pour me dévêtir. Mais il insiste.

«Stop...!»

Alors j'attrape son visage pâle entre mes mains et lui hurle d'arrêter.

«Ça suffit!»

Dès l'instant où ma voix s'élève, son visage se tord dans une courte expression morne et effrayé. Ses yeux s'ouvrent en grand, s'écarquillant comme le flash d'un souvenir le frappant.

Je vois un océan se remplir dans ses yeux, arriver au remparts de ses paupières et creuser des sillons sur ses joues. Il relâche lentement la pression sur mon bas et finit par s'écrouler sur moi. Son visage dans mon cou, il renifle et ses épaules tremblent.

«Ne me regarde pas comme ça...c-comme quelqu'un qui te répugne...»

Je reste silencieux pendant qu'il pleure sur moi. Je lève les yeux au ciel et observe d'un air absent le plafond de l'écurie.

Pourquoi est-ce comme ça ?

Yoongi s'agrippe à mon haut et ses sanglots redoublent.

«Je ne veux pas que tu me détestes...pour ce que je fais...

-Qu'est-ce que tu es au juste ? Finis-je par lui demander avec un bille d'amertume dans la gorge.»