REAL 6 🌏

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[Omniscient PDV]
[Le 16 mars à 10h30]

Les feuilles des Ginkgo Biloba se balançaient au rythme du vent, entraînant les fines branches brunes qui les suspendaient avec elles. Percées par le soleil, elles se reflétaient les unes sur les autres et créaient ainsi des faisceaux de lumières vertes dans toute la petite forêt de ces arbres. De couleur verte en leur coeur, elles se dégradaient ensuite en tons plus clairs et plus proche d'un jaune doré. Le feuillage aux formes ondulées paraissait être si léger lorsqu'il trônait au sein d'un immense bois presque laissé à l'abandon. Les abricotiers d'argent vivaient ici depuis des années, plantés en bordure d'une voie ferrée elle aussi inutilisée. L'endroit avait à la fois quelque chose de magique de part ses tons jade et émeraude et à la fois un côté lugubre lorsqu'on apercevait les dégâts des railles, et qu'on s'inquiétait de ce qu'il aurait pu se passer ici. Personne ne venait jamais ici, du moins, ceux qui s'y rendait ne cherchaient bien souvent pas à attirer l'attention.

L'herbe grouillait de petits insectes et de quelques fleurs fraîchement parsemées. Encore perlées de rosée, les pousses grandissaient irrégulièrement et faisaient de la forêt un lieu sauvage où l'humain n'avait pas encore laissé sa trace. La verdure semblait revivre en ce beau jour alors que le printemps permettrait à la nature de renaître à nouveau et de laisser fleurir quelques milliers de fleurs. On pouvait déjà entendre les oiseaux sortir de leur nid, cherchant à fonder une famille, ou encore apercevoir des ailes peintes de rouge et jaunes, danser dans les airs pour faire avancer un papillon.

Jimin ferma les yeux, laissant le soleil éclairer son visage et l'odeur du gazon embaumer ses narines. Un sourire vint se dessiner sur son visage tandis qu'il sortait d'entres les branches d'un des nombreux arbres majestueux. Son appareil photo autour du cou, le jeune homme semblait attirer l'oeil avec sa chevelure orangée, au milieu de ce palais vert. Il s'arrêta quelques instants, plaça l'objectif devant son oeil, ferma le second, et appuya sur le bouton qui lui permettait de faire des clichés de ce lieu qui commençait réellement à lui plaire. Il avait déjà quelques photos dans la boite, à vrai dire, il n'avait pas pris le temps de se balader depuis bien longtemps. Il se souvenait qu'étant jeune, il passait ses journées dehors à la recherche de nouveaux paysages à immortaliser. Mais dès lors que la photographie était devenue son métier, ses escapades en solitaire avaient pris fin. Il avait découvert l'existence des studios, des éclairages et des décors composés. Au fond de lui, il remerciait son meilleur ami qui lui avait donné l'opportunité de retrouver ce qu'il aimait par dessus tout.

Jimin continuait d'avancer lentement, s'arrêtant dès qu'il désirait prendre à nouveau quelque chose en photo. En parcourant la voie ferrée, il ne put s'empêcher de froncer les sourcils en voyant des bouquets de fleurs déposés à quelques endroits. Il éteignit son appareil et s'arrêta un instant pour mieux observer le paysage. Malgré cette sensation de première fois, quelque chose lui disait qu'il était déjà venu ici...Cependant, un autre détail vint l'alerter alors qu'il s'apprêtait à continuer d'exercer sa passion. Il sentait comme un regard sur lui, un regard transperçant qui le rendait presque mal à l'aise. Il tourna la tête, et vit alors, dissimulé par plusieurs tas de briques, une petite touffe verte qui se fondait parfaitement dans le paysage. Le jeune homme sursauta en se rendant compte qu'il n'était pas seul, et ne put s'empêcher de s'approcher de l'inconnu, se demandant qui pourrait bien s'amuser à rester ici. Il savait très bien que le quartier n'était pas des plus sécurisé. Il était fréquent de trouver par ici des clubs privés, des salons de tatouage ou encore des trafics illégaux.

C'est en s'avançant de plus prêt qu'il vit un visage opalin le fixer d'un regard noir et méfiant. En face de lui se trouvait un jeune homme assis, recroquevillé sur lui même, vêtu de tissus quelques peu en mauvais état laissant apparaître un cou et des bras parsemés de dessins.

Color Theater ˢᵐˢ ᵗᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant