Partie XVII :

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XVII

- Ca s'est bien passé ? Vous avez fait quoi ? Et vous parliez de quoi déjà ?

Yemma et Inaya viennent de sortir de la maison d'Allia , tout sourire comme la première fois. Cette dame ne m'inspire rien de claire , wallah j'ai la haine qu'elle touche mon gosse.

Yemma - Ca s'est très bien passé mais la prochaine fois inchallah elle sera seule avec eux mais ça ne changera rien tout de même : c'est des gens bons , crois moi.

Je souffle et ne répond pas parce que ça me démange de partout qu'elle soit aussi naïve , qu'elle marche pas avec méfiance surtout avec ces gens là , mais qu'est ce que j'y peux , il s'agit de la madré!

Je sens son regard sur moi, j'me retourne et voit un bête de sourire sur son visage tout rond : ma mère c'est la plus belle . Wallah elle met à l'amande toutes vos miss de mes deux là.

Son sourire semble cacher de la nostalgie , de la mélancolie j'sais pas.

Elle - Tu me fait penser à ton père.

Je crispe le volant de toutes mes forces à l'entente de ce mot.

Ma haine , ma sale putain de colère qui vient de m'envahir se fait ressentir sur les pédales et j'accélère de plus belle .

Qu'elle ne me compare plus jamais à ce chien , wallah je préfère être un blase gravé sur du béton que de ressembler au géniteur et surtout pas aux yeuz de ma mère .

Bordel ça fait tellement longtemps qu'elle n'a pas parlé de lui , je lui avais interdit à yemma de prononcer son nom dans la case depuis ce jour là , ce jour où je venais à peine de ressentir l'absence d'un membre de la famille , j'étais un gosse qui ne demandait qu'à être comme tout les autres , je lui avait demandé « Quand est-ce qu'il allait revenir » et entre deux sanglots elle m'avait juste répondu « Il reviendra plus jamais » .

Je freine et me gare sur le côté, je bouillonne de rage : tout ces souvenirs me donnent envie de fendre des crânes en o5.

Je rigole nerveusement et essaye de me calmer :

- Ne me compare plus jamais à lui yemma , wallah n'essaye même plus.

Elle passe l'éponge sur la nervosité avec laquelle je parle et essaye de me tenir tête par le regard . Elle veut en parler.

Elle - Vous avez ce même regard Jalil , ce regard d'inquiétude , de protection , d'amour. Lui aussi il voyait le mal et l'insécurité partout ; même quand je devais aller chez des voisines il était préoccupé, tu es comme lui : vous aimez , vous savez redonner le sourire mais vous vous y prenez tellement mal.

Je rigole, je me tape une sale grosse barre sous ma casquette.

Une logique de merde parce qu'il l'avait pas vu le mal cette grosse tarlouze de mes deux -starfellah- quand il nous a lâché seul-tout alors que je venais de naître , quand ma mère trimait pour allier maison et boulot , bordel quand elle était la risée du quartier parce que « Inaya miskina elle a été abandonné par son mari avec leur fils » quand j'avais besoin de repère et ma mère de son homme .

Il ne sentait pas venir l'insécurité quand il dégomme la réalité qu'un père absent pousse son fils à la difficulté d'adaptation ; à l'angoisse , aux obsessions et compulsions , une putain de difficulté à avoir des valeurs morales , le sens du devoir , une répression de l'agressivité , une révolte sans fin contre le monde entier .

Je veux dire s'il était là , je ne serai pas devenu ce que je suis aujourd'hui , putain je lui en veux , c'est de sa faute si je suis cette sale vermine parce que , que ma mère reste la plus forte de toute la terre , qu'elle m'aime de toute ses forces , qu'elle se dévoue corps et âme pour mon bonheur elle ne pouvait pas jouer au foot avec moi ou à la console quand j'étais encore môme , elle ne pouvait pas parler ouvertement de mon éducation sexuelle , m'inculquer le sens de responsabilité , de virilité quand j'étais ado , elle pouvait pas être mon poto , mon confident quand je suis devenu adulte .

"A la youv"Donde viven las historias. Descúbrelo ahora