Chapitre 7 - Un loup dans la bergerie

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Les jours suivants sont une véritable torture pour moi. Thomas obtient enfin sa véritable vengeance mais bien malgré lui et surtout sans le savoir.

Depuis le soir où il est venu à mon aide, il se montre beaucoup plus amical. Il me tapote le bras quand il passe à côté de moi. Il pose sa tête sur la mienne feignant d'être fatigué et prétextant que je suis juste à la bonne hauteur pour lui. Il se rapproche plus que d'habitude quand il me parle si bien que son parfum m'enveloppe et me trouble. Il s'amuse de mon agacement sans se rendre compte à quel point j'en suis déstabilisé.

J'ai beau essayé de garder un minimum de distance entre nous, il ruine systématiquement mes efforts. Ses blagues enfantines ont cessé mais je les préfère mille fois à ce que j'endure à présent.

*

Un matin, il me brandit sous le nez deux cartons d'invitations pour une soirée proposant de réunir les entrepreneurs de la ville. Elle est prévue en fin de semaine. Il me tend l'un des cartons :

- C'est pour toi, tu m'accompagnes ? Demande-t-il

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse à une telle soirée et pourquoi Geoffrey, Will ou Alban ne va pas avec toi ?

- Franchement, tu vois l'un d'eux à ce genre de soirée ?

- Parce que tu crois que c'est mon genre à moi et puis t'as pas un mannequin ou une jolie fille à inviter plutôt ?

- C'est possible mais elles ne sont pas aussi marrantes que toi ! Allez, viens avec moi, s'il te plait, il y aura à boire et à manger à volonté !

- Mais tu me prends pour un mendiant ou quoi ?!

- Tu vois t'es super drôle ! Je vais m'ennuyer tout seul, allez.

Il feint une tête de chien battu qui me fait flancher. J'accepte donc et il repart l'air triomphant.

*

Le soir venu, il passe me prendre à mon domicile. Je porte un costume cintré bleu nuit qui me grandi un peu et une chemise blanche à col Mao. Thomas me regarde monter dans la voiture :

- Eh bien, quelle classe, je suis épaté.

- Tu t'attendais à quoi ? un costume à paillette ? Va falloir que je refasse ton éducation concernant les homos.

Heureusement qu'il fait déjà sombre car en fait je rougis du compliment. Je dois aussi reconnaître que je le trouve canon dans son costume gris clair et sa chemise et cravate noir qui font ressortir la couleur de ses yeux. Je le lui concède à demi-mot :

- Sinon t'es pas mal non plus en passant.

- Merci bien ! répond-il tout sourire.

*

Nous arrivons dans une salle immense, décorée soigneusement, et déjà bondée. Une grande terrasse, garnie de plantes et de fleurs, longe la salle et j'aperçois un étang entouré d'arbres en contre-bas. Des tables sont réparties un peu partout à l'intérieur comme à l'extérieur. Une musique d'ambiance peine à couvrir le brouhaha des conversations en cours.

Nous nous rendons au bar pour prendre un verre et observons la pièce et les différents groupes de personnes. Un homme, petit, trapu, la cinquantaine fait signe à Thomas de le rejoindre :

- Désolé Gabriel, je dois t'abandonner quelques minutes. C'est quelqu'un que j'essaie d'approcher depuis un moment et l'occasion se présente enfin apparemment.

- Mais je fais quoi moi en attendant, je ne connais personne ici. Dis-je implorant.

- Va faire un tour dehors, je te rejoins dès que j'ai fini, promis. Il me tapote l'épaule et part en direction du trapu.

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