Rebirth [TWD] Daryl Dixon - OC / TOME 1

Chapitre 23 - Poussière et cour de récré

Chapitre 23 - Poussière et cour de récré

Jour 150 - Cher Journal

Sept jours. Il y a sept jours, la prison est tombée. A cause d'une horde. Notre famille s'est dispersée. Éclatée en morceaux dont on ignore encore le nombre. Et les pertes. Par chance, avec Daryl on s'est retrouvés à la prison. Depuis, nous n'avons croisé aucun membre de notre famille. Nous n'avons croisé aucun survivant tout court. Connu ou inconnu. Rien.

Nous avons décidé de prendre la direction du sud. Pour espérer tomber sur des membres du groupe. Mais on n'a croisé personne. Rien. Malgré le fait que nous changeons d'endroit tous les jours, nous n'avons aucune piste. Aucun indice.

Dire que je commence à perdre espoir est un euphémisme. Mais je ne laisse rien paraître. Je me sens minable de pouvoir penser qu'il leur soit arrivé quelque chose. Et jamais je n'oserai l'avouer à voix haute. Mais bordel. J'ai tellement la trouille. La trouille de découvrir du jour au lendemain qu'on doit encore enterrer l'un des nôtres. Ou pire. Réaliser qu'il ne reste plus personne. A part nous deux.

D'une certaine manière j'admire Dixon. Chaque matin il se lève avec la même détermination. Trouver une piste, des empreintes, des détails qui nous mèneraient vers notre famille. Et tous les soirs je le sens déçu de ne rien avoir trouvé. D'ordinaire, il est impatient et lunatique. Mais ces temps-ci, il est d'un calme olympien déroutant. Il reste fort. Il fait face. Il encaisse sans rien dire. Et, il n'en a pas conscience, mais il me garde en vie.

Jamais je ne lui avouerai tout ça. Et j'espère sincèrement qu'il ne tombera jamais sur ces lignes. Je ne sais pas exactement ce que Daryl représente, pour moi. Mais il est spécial. Sans aucun doute.

J'essaye de faire de mon mieux pour ne pas être un boulet pour lui. Autant avec les morts je m'en sors sans problème. Mais tout ce qui est traque et pistage... C'est une cata. Daryl a commencé à m'initier à la chasse. Sans grand résultat. Mais je fais des progrès. Si je ne peux pas l'aider à retrouver la trace de nos amis, je tiens toutefois à tenter de nous trouver à dîner. Je me sens déjà assez coupable lorsqu'il passe des heures en forêt pour me récolter des fruits en tous genres, lorsqu'il ne trouve rien d'autre qu'un pauvre écureuil.

Même si nous bougeons tout le temps, les journées se ressemblent toutes. Au réveil on lève le camps pour marcher tantôt à travers la forêt, tantôt sur l'asphalte brûlant. Et on ne s'arrête qu'une fois la nuit tombée, pour faire un nouveau campement.

Quand j'arrive à faire abstraction de mes doutes, je m'obstine à penser que la roue va tourner. Il va forcément y avoir un moment où on va trouver quelque chose. Un je-ne-sais-quoi de positif qui va faire prendre la tangente à nos vies. Ils sont en vie. Quelque part. Je le sens au plus profond de moi. Finalement, l'optimise l'aura emporté, aujourd'hui.

Je levai le nez de ma feuille pour regarder dehors. Un soupir s'échappa de ma poitrine en constatant que les premières lueurs du jour se levaient enfin. Assise sur le rebord de la fenêtre de la vieille cabane où nous logions pour la nuit, je continuai de mastiquer mon chewing-gum qui n'avait plus de goût depuis une ou deux heures.

Nous étions enfin tombés sur une masure qui pourrait nous procurer un peu de sécurité le temps de quelques heures. Il s'agissait d'un cabanon poussiéreux qui devait probablement servir pour la chasse, avant que la fin du monde ne se produise. Il se composait d'une grande pièce à vivre avec un coin cuisine minable, une petite table avec deux chaises et des fauteuils dans un coin. Une autre pièce, beaucoup plus petite, était pourvue d'un toilette sale et d'un lavabo. Bien sûr, il n'y avait pas d'eau.

J'avais choisi de m'installer sur le montant de la fenêtre grande ouverte pour faire mon tour de garde. C'était idéal pour surveiller les environs. Quoique un peu inconfortable.