(2) - L'été 1942

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La première année, il n'y avait rien eu de plus dans leur nouveau quotidien. Si ce n'était ces étrangetés antisémite qui avaient envahi leur petit village, et auxquelles les gens s'étaient rapidement laissé corrompre.

Au départ, lors de l'automne 1940, cela avait juste été un loi promulgant le nouveau statut des juifs, et qui avait coûté son travail au père de Mike. Mais également, quelques boutiques du village avaient vu leur rideau se fermer à cause d'un manque de chiffre d'affaire, juste après que les allemands ne leur ai placardé l'entrée pour annoncer une boutique tenue par des "sangs impurs".
Le regard qu'on leur adressait dans la rue était bien hostile, si bien qu'ils hésitaient bien souvent à pointer le bout de leur nez.
Ses échanges avec Mike, après cette nouvelle loi, s'étaient retrouvés très limités. Tout deux, avaient prit la décision de prendre un peu de distance de manière physique pour éviter au mieux les ennuis à la française. Le nez de Mike ne flairait rien bien de bon pour l'avenir, et tout deux savaient qu'il se trompait rarement.
Personne ne savait jusqu'où pouvait aller cette folie, alors il vallait mieux rester prudent.
Juste quelques lettres dissimulées dans une cachette secrète qu'ils avaient depuis qu'ils étaient enfants, puis aussitôt brûlées, un bonjour en coin de rue, un clin d'oeil au loin,rien de bien concret.
Néanmoins, il n'avait jamais caché ses inquiétudes à la jeune femme, dont celle qu'il avait pour sa mère. Tout comme lui, elle travaillait beaucoup, mais contrairement au jeune homme, son âge avancé et ses problèmes de santé, lui prodiguait une fatigue plus que préoccupante. Aussi, il se languissait de sa présence et du bon temps, qui lui semblait révolu. Chaque jour, il avait comme l'impression de plonger de plus en plus dans un enfer, lui qui depuis toujours vivait dans un petit paradis.

Elle savait que son père en faisait de même avec celui de son ami, mais eux ne pouvaient pas s'empêcher de discuter comme si de rien n'était de temps à autre, lorsqu'ils se croisaient.
Ces deux là s'aimaient trop pour se séparer définitivement.

Les choses demeuraient plutôt calme malgré la présence des allemands, et presque, arrivait elle maintenant à supporter leur présence.
Ils avaient parfois l'air d'enfants, lorsqu'ils jouaient aux cartes ou écrivaient une lettre dans un coin de verdure, en soit il ne faisaient rien de plus méchant que les habitants ou les policiers du village. Il n'était d'ailleurs pas rare qu'ils donnent un coup de main au domaine pour faire passer l'ennui.

Malgré tout, au début de l'été 1941, avait été placardé au devant de la mairie, une demande de recensement des juifs du village, de manière obligatoire. Elle y avait vu le père de Mike faire la queue là bas, suivi de la famille Bossard, dont l'épicerie avait fait faillite quelques mois auparavant.

Ce n'est qu'à partir du printemps 1942, que les choses avaient été, encore une fois, bien chamboulées pour ce peuple.
Le 29 mai 42, il était devenu obligatoire pour chaque juif âgé de plus de 6ans, de porter l'étoile jaune au bras, comme ils l'avaient fait au début, en Allemagne.
Lorsqu'elle avait aperçu son ami au loin portant ce brassard là, elle s'était retrouvée avec une profonde et irrépressible angoisse, si bien qu'elle avait du s'éloigner de la place un moment pour se cacher dans une ruelle pour respirer.
Mike lui avait confié qu'il ne comprenait pas pourquoi il avait à la porter, puisqu'il n'était même pas croyant. Néanmoins, son père lui avait dit de ne pas faire d'écart et de rester un homme exemplaire, pour éviter au plus les soucis avec les occupants.
Ça, elle eut bien du mal à s'y faire contrairement au reste, et encore plus lorsqu'elle croisait les enfants aller à l'école avec. Le remplaçant du père de Mike était bien rustre et incompétent, mais tout du moins, lui n'était pas juif, alors personne ne disait rien.
Elle avait bien décidée d'en parler avec Sasha, mais le sujet l'ennuyait toujours, si ça n'avait aucun rapport avec la nourriture. La chasseuse se moquait un peu de tout ça, tant qu'elle avait du gibier à traquer et quelque chose à se mettre sous la dent. De plus, elle n'avait pas comme elle, d'amis de religion juive, son intérêt n'en était que plus amoindri. En revanche, lorsqu'il fut déclaré un rationnement strict de la nourriture, elle avait bien grincée de dents. Hansi ? Elle avait bien son avis là dessus, avait même fait des recherches, lorsqu'elle le pouvait encore, sur ces "arguments" qu'avancaient les allemands quand à ce peuple. Elle n'avait pu que le démonter un à un, prouvant un peu plus leur absurdité. Pour ne pas exploser en plein vol, impulsive comme elle était, elle restait discrète dans son coin en tâchant d'être la plus silencieuse possible. Mais elle la soupçonnait d'encore faire ses recherches dans son coin.

Livaï X Reader | L'absurdité de ce monde Où les histoires vivent. Découvrez maintenant