(3) - L'image d'un héro

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Juillet 1942 -  Deux semaines après les premières déportations

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"Scheisse !"

Souffla l'allemand, en pianotant ses doigts contre la table.

"Warum haben wir das nicht bemerkt ?"

Rapidement, il relu ça feuille de travers, remarquant encore une fois, ces foutus noms qui n'étaient pas rayés de la liste.

-"Was Kapitän ?"

Demanda alors l'aîné Jäger, qui était aujourd'hui resté dans la demeure auprès de son supérieur.

-"Es gibt einige, die sich verstecken."
-"Ah. Es ist ein Problem. Welches person ?"
-"Die Namen auf der Liste. Sie sind acht."

Dit il en tenant la feuille des noms recensés à son subordonné.

-"So, wir müssen leute fragen..."

Au même instant, une jeune femme entra dans la maison, la tête basse et un panier en main.
Rapidement, espérant être aussi discrète qu'un fantôme, elle retira ses sabots crottés, et tenta de fuir le plus rapidement possible vers la cuisine, en remarquant la présence des deux allemands.

À cette entrée, le cœur de l'un des deux hommes se mit à marteler lourdement sa poitrine, tandis que l'autre, d'un faux air gentillet, beugla.

-"Oï, komm bitte zu."

L'interpella il, d'un geste de main, que la femme comprit mieux que ses mots. Elle s'approcha à petits pas, ignorant le mauvais regard qu'Ackerman lançait en biais à son subordonné.

-"Sie sprecht kein deutsch, dumm."
-"Oh ? Sie sollt so."

Chuchota alors le barbu d'une voix mauvaise, foudroyant la femme du regard. Le regard d'Ackerman se fit encore plus dur, avant de reprendre des airs plus calme, lorsqu'il s'adressa à la jeune femme.

-"Ne fait pas attention à lui.
Tu connais ces personnes ?"

Demanda il posément, tendant le papier à la française du bout des doigts.
L'écriture y était très soignée , les différents traits étaient bien droit et aucune tâche, ou bavure ne dépassait nul part. Elle en était incapable elle, ses lettres contenaient la plupart du temps quelques bavures ou autres rayures, rien de bien professionnel comme ce qu'elle tenait entre les mains.
Elle prit alors le temps de lire en billet les noms qui étaient inscrits, avant de comprendre, dans un pincement au cœur, lorsqu'elle vit les membres de la famille Zacharias, qu'il s'agissait des juifs du village.
La plupart étaient barrés désormais, et de curieux noms étaient inscrits à côté de ceux des déportés.
À côté de Zacharias Mike, se trouvait une flèche dont la pointe désignait Drancy, puis une autre à la suite, indiquait Auschwitz.

Elle ne comprenait pas à quoi cela correspondait, mais ces noms la firent frissonner d'effroi. Rapidement en constatant l'impatience et l'irritation visuelle du blond à lunettes, elle se concentra sur les noms, qu'elle reconnue avec étonnement.

-"Oui..."
-"Wer sind sie und wo sind sie ?"

S'exclama calmement l'allemand, d'un œil si haineux, que la française en sursauta, complètement apeurée.

-"Ruhe Jäger !"

Ordonna soudainement le capitaine avec agacement.
La femme cru voir pendant l'ombre d'un instant, un rictus qui ressemblait étrangement à de la tristesse, lorsqu'il s'était à nouveau tourné vers elle.
Peut être était ce seulement de la fatigue ? Elle ne le voyait pas souvent dans sa chambre après tout.

Livaï X Reader | L'absurdité de ce monde Où les histoires vivent. Découvrez maintenant