IV.

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IV.

U L T I A

Flash back, un an avant...

Je finis de mettre le poisson dans le four et me mets à faire les boules d'attieke que j'ai misent dans le micro onde, j'assaisonne le tout et mets ça dans un plat avec les oignons et tout.

Taïr il peut dead pour les nourritures africaines, parfois quand il est motivé il me fait des gâteaux arabes ou du couscous et je peux dead pour ça aussi deh.

Bref, pendant que je me tue à préparer des trucs bons pour monsieur je l'entends crier au téléphone dans notre chambre, enfin il cri mais s'empêche en même temps. Je vais pas monter voir ce qu'il se passe tout de suite parce que j'ai une flemme de me déplacer et faire face à ses colères noires. En plus, notre petit Azîm va me donner des coups s'il sent que son père s'agite à côté.

Je suis enceinte de huit mois, oui je vous l'accorde c'est un peu tôt, je n'ai que dix-neuf ans mais je vous assure que je sais où je vais avec ma vie. Taïr et moi ça date de mes dix ans et de ses douze ans, nous deux ça a été une évidence. C'est lui et personne d'autre.

Il n'a jamais fait de pas de travers ou quelque chose qui pourrait détruire notre relation. Après, c'est clair que dans vingt ans notre couple ne sera sûrement plus le même mais j'ai pris la responsabilité d'y croire et de m'y dévouer. Si jamais dans vingt ans je ne suis plus avec lui et bien ce sera le destin.

- Taïr qu'est-ce qui a ?! criai-je en jetant des sachets dans la poubelle.

Pas de réponse. Je souffle,il va me faire déplacer pour qu'après je me rende compte qu'il s'embrouille avec Elijah pour une partie de play tchiip.

- Il est chiant ton père motema na ngai.

Je suis congolaise ivoirienne si vous vous demandez et Taïr est marocain algérien, un pur arabe rempli de fierté, d'orgueil et de narcissisme. Mais je l'aie comme ça, il a tout pour me plaire.

C'est un roc mais au fond je le connais et il est le même nounours qu'il est avec sa mère qu'avec moi. Quand il aime, il aime vraiment et il demande sans arrêt de l'affection. Au début, c'est ce qui me saoulait un peu dans la relation parce que j'ai été habituée à un univers ou l'amour paternel s'est fait rare pendant une longue période.

Je pose ce qu'il faut et vais vers notre chambre, j'entends sa grosse voix rauque étouffée mais pleine de haine.

TAÏR : J'ai hleuf si tu ramène ta sale gueule ici j'vais baiser ta mère c'est bon ou pas ?!

Je fronce les sourcils et ouvre la porte, préoccupée. Dès qu'il m'aperçoit il raccroche et jette son téléphone contre le lit. Ses yeux sont remplis de haine et je peux voir une forme d'inquiétude, je le connais comme ma poche.

Je m'approche de lui et passe ma main dans ses longs cheveux bouclés que j'aime tant.

- Y'a quoi motema na ngai ?

Il plante ses yeux dans les miens.

TAÏR : Rien hobi rien, c'est Elijah qui m'a pété les couilles.

Je hausse un sourcil dubitative.

- Toi tu vas insulter Elijah comme ça ? Dis moi la vérité Marwan.

Marwan c'est son deuxième prénom mais il ne l'aime pas alors que franchement je le préfère à Taïr.

Il arbore directement son air d'enfant qu'on croit pas et qui se vexe mais je sais qu'il ment. Ça va pas le faire deh. Je veux pas chauffer mon cœur maintenant alors que c'est une des rares soirées où Azîm ne me donne pas trop de coups.

U L T I A. [I]Where stories live. Discover now