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En fait si. C'était possible.

Possible à 100 %.

Le garçon était assit à table à cinq mètre de lui, les cheveux fraîchement coupés de la veille, et HyunJin était prêt à parier que c'était la plus belle chose qu'il n'ai jamais vue : après des mois à ne voir qu'une épaisse frange couper le visage du garçon, il découvrait finalement les yeux de leur victime quotidienne.

Le pire c'est que, d'un point de vue purement pragmatique, ChangBin n'était pas vraiment beau, il ne correspondait en rien aux canons de beauté coréens.

Pourtant, HyunJin ne pouvait s'empêcher de le détailler encore et encore, et plus il le regardait, plus il le trouvait mignon.

Il laissa sa tête cogner sur sa table.

-Chuis dans la merde.



Leur délire de punching-ball ne le faisait plus rire. Mais alors plus rire du tout.

Il continuait à faire ce que MinHo-Hyung lui disait de faire, parce qu'il connaissait la lois de la nature : Manger les autres ou être manger, et MinHo-Hyung ne pouvait en aucun cas être considéré comme un ami ; il était un allié, et si il rompait l'alliance, son aîné n'hésiterait pas la moindre seconde avant de se retourner contre lui.

Alors ce jours là, quand son acolyte décida de coincer ChangBin dans un coin, il suivit, placardant un faux sourire sur son visage.

Comme d'habitude, ChangBin s'était contenté de les ignorer, pianotant sur son téléphone, le dos calé contre le mur, attendant qu'ils se lassent.

Quand MinHo-Hyung lui avait assené un taquet sur le coté de la tête, le tout ponctué d'un ''T'es vraiment qu'une merde'' bien sec, il avait du résister pour ne pas se mettre entre les deux.

Il était définitivement amoureux de ChangBin, et il n'aimait pas ça, parce qu'il était devenu impossible de laisser sa compassion de côté. Il commençait à en faire des mauvais rêves la nuit et son coeur lui faisait parfois mal, parce qu'il savait très bien qu'avec toutes ces conneries, le petit brun ne voudrait jamais de lui comme ami.



Il était 18 heures, ChangBin s'apprêtait à quitter le lycée après avoirs remplis tout ses devoirs en tant que membre du club de littérature. Il rejoignit sa classe pour trouver son casier, le numéro 12.

Là où les autres étaient recouverts de dessins ou d'autocollant, le siens arborait quelques insultes griffonnées au marqueur. Il se doutait de qui en était l'auteur, et il en était à un point où ces mots l'aidaient à avancer : puisque personne ne croyait en lui, ce n'était que plus motivant pour se surpasser.

En ouvrant le bâtant de fer, son regard fut attiré par un bout de papier à lettre bleu, plié en deux. Ça ce n'était pas lui qui l'y avait mit.

Cher ChangBin.

Écoute pas les deux autres gros cons. T'es tout sauf une merde. Ces deux gars sont débiles et ils te martyrisent pour assouvir leur ego et leur besoin de supériorité. En réalité MinHo est frustré parce que ces parents n'ont d'yeux que pour sa sœur et HyunJin est un flippé du bulbe qui a peur que MinHo lui tape dessus si il arrête de lui obéir comme un petit chien.

Ta coupe de cheveux te vas bien, c'est rafraîchissant de voir tes petit yeux noirs, je les trouve magnifiques (*^*), tu ne souris jamais beaucoup, mais j'espère pouvoir faire changer ça un jour.

, Qui t'aime.

ChangBin resta un moment abasourdis devant ces mots.

Est-ce que c'était encore une blague ? Non, les commentaires dirigés à ces deux tortionnaires étaient à son goût un peu trop cru pour que ça puisse réellement venir d'eux. Est-ce qu'il devait alors croire à l'existence d'une potentielle admiratrice secrète ?

Alors que cette pensée lui traversait l'esprit, son regard se posa sur la signature de l'auteur. ''王''. Il avait lu bien assez de roman historique pour reconnaître le caractère : Wang, le roi.

Son admiratrice était un admirateur.

Blue LettersDove le storie prendono vita. Scoprilo ora