°O 6 O°

153 28 2
                                    

Toute sa vie, HyunJin avait été heureux de pouvoir voir son père : l'homme travaillait beaucoup et chérissait leur temps en famille. Pourtant quand il se réveilla dans un des lits de l'infirmerie avec d'évidentes difficultés à respirer par le nez, le visage déçu de son paternel était bien la dernière chose qu'il aurait voulu affronter.

Pourtant l'homme était là, les bras croisés sur la poitrine, et le garçon savait qu'il allait passer un mauvais quart d'heure.

Mais il le méritait.

-Tu sais pourquoi je suis ici ? Demanda l'adulte sur un ton froid.

Son fils baissa la tête.

-Tu a été convoqué... parce que je me suis battu.

-Tu as été viré de l'établissement pour deux semaines, parce que tu a harcelé un garçon. Lee MinHo a écopé d'un renvois définitif.

Le garçon dans le lit sentit ses épaules s'affaisser un peu plus. Il avait envie de pleurer.

Il entendit son père soupirer.

-Harcèlement... C'est comme ça qu'on t'as élevé ta mère et moi ? Il sonnait si déçu et HyunJin sentit ses yeux s'embuer alors qu'il hochait la tête négativement. Alors pourquoi ?

-... Du stress à évacuer... Marmonna-t-il avec honte, conscient de l'absurdité de sa pauvre excuse, conscient de sa cruauté. Et la peur de finir à sa place si je ne faisait pas ce que MinHo me demandais.

Il y eu un silence dans la chambre, seulement perturbé par quelque froissement de tissus quand le lycéen tenta d'essuyer ses larmes.

Puis HyunJin sentit la lourde main de son père se pauser délicatement sur sa tête, juste avant que l'homme ne s'assoit sur le lit à ses côtés.

-Pourquoi tu ne nous en a pas parlé ? Je ne suis pas souvent à la maison, et j'en suis désolé, mais tu es si proche de ta mère...

L'enfant releva la tête. Le regard colérique de son père s'était emplit d'inquiétude, et il eu envie de pleurer encore plus.

-... Je sais pas, je- la honte ? J'avais perdu le contrôle et- il hoqueta sur ses mots. Vous m'auriez réprimandé. Il du cette fois-ci s'arrêter pour prendre une longue inspiration. Je crois aussi que- Je crois que je n'avais plus conscience de ce que je faisais... Je suis désolé.

-Ce n'est pas à moi que tu dois des excuses.

HyunJin hocha la tête. Bien sûr, il savait ça. Si il pouvait il s'excuserait à genoux, mais est-ce que ChangBin aurait au moins envie de l'écouter ?

-Est-ce que la pratique d'un sport pourrait t'aider à évacuer ton stress ? À te défouler ? Demanda son père. Le lycéen le dévisagea, surprit, avant d'opiner du chef lentement. Quoi comme sport ?

-De la danse. Il avait toujours voulu en faire, sans oser demander : la danse c'était pour les filles, non ? Mais aujourd'hui il avait assez hésité, assez regretté.

-Va pour la danse.

C'était si simple.

Il se remit à pleurer.



Cher ChangBin.

J'ai vu ce qui s'est passé aujourd'hui. Alors ça y est ? Tu t'es enfin débarrassé d'eux ? Je suis si fier de toi.

Mais tu ne peux pas savoir à quel point je m'en veux : dans ma première lettre, je me souviens avoir traité HyunJin de toutou pour suivre les ordres de MinHo, mais en réalité je ne suis pas mieux que lui. J'étais là quand MinHo s'est jeté sur toi et pourtant je n'ai rien fais. J'ai tellement peur de me retrouver à ta place que je n'ai même pas été foutu d'agir, de t'aider alors que tu en avait besoin. Je suis désolé.

J'ai mit une crème à l'arnica avec ma lettre, passe-en là où il t'a frappé, ça devrais soulager la douleur.

, Qui t'aime.

ChangBin releva la tête vers son casier pour effectivement y trouver un tube de crème. Sa pommette était doucement en train de se tâcher de bleu et il avait mal. Mais il était heureux.



Il ne pu pas en dire autant quand, dans les jours qui suivirent, son casier resta vide de lettre. Jour après jours, alors qu'il retrouvait sa salle de classe après ses activités de club, ses espoirs étaient réduit à néant pas l'absence de papier bleu.

Au début, en personne positive, il s'était dit que le garçon n'avait simplement pas eu le temps de laisser ses mots : il tenait à son anonymat et les casiers se trouvaient au fond se la salle de classe, salle de classe où il passait le plus clair de son temps.

Alors il fit attention à bien prendre son temps quand il mangeait au self, ou quand il revenait de son club, mais aucune lettre ne fit son apparition.

Il essayait de se persuader que ce n'était pas grave, que ça ne l'affectait pas. Mais il se mentais à lui même.

Blue LettersWhere stories live. Discover now