Par-Delà Les Temps / Tome 5

6 - PDV Kogne "Alors tu vas vraiment changer ?"

PDV Kogne

La sonnerie de mon téléphone me réveilla en sursaut. Je me redressai et attrapai mon téléphone. C'était un message de Minden. Je ne pris même pas la peine de l'ouvrir et reposai mon portable. Je posai ensuite mon regard sur Eret. Il dormait toujours. Je me levai donc en silence, décidant de le laisser dormir. Je lui devais bien ça, après tout ce qu'il avait fait pour moi. J'enfilai un jogging et un de ses sweat-shirts avant de me rendre dans la cuisine. Ma mère s'y trouvait déjà. Elle était en train de mélanger un liquide très étrange.

Moi : Bonjour maman.

Karen : Bonjour Kogne.

Elle tourna la tête vers moi et je pus constater qu'elle n'avait pas bonne mine. Ses yeux étaient gonflés et cernés. Je m'assis donc sur un tabouret.

Moi : Qu'est-ce que tu fais ?

Karen : Je me prépare une boisson.

Moi : Quel genre de boisson ?

Karen : Figures-toi que je n'ai presque pas dormi de la nuit. Alors j'en ai profité pour faire quelques recherches sur des astuces pour ne pas replonger. J'ai trouvé cette recette alors je l'essaye.

Moi : C'est une bonne chose alors ?

Karen : Je suppose. Je ne t'ai pas réveillée j'espère, si ?

Moi : Non, t'inquiètes.

Karen : Et tu sais où est ton frère ?

Moi : Il n'est pas sur le canapé ?

Karen : Non.

Moi : Alors il a dû sortir.

Karen : Vous sortez souvent sans prévenir ?

Moi : Quoi, ça te dérange ? Parce qu'on l'a toujours fait.

Karen : Ah bon ?

Moi : Bah ouais.

Karen : Toujours ?

Moi : Toujours.

Elle posa sa spatule dans le lavabo et pris un verre dans le placard. Puis, elle versa sa "boisson" dedans.

Karen : Je devrais en avoir pour un moment.

Elle mit le grand bol au frigo et vint s'asseoir en face de moi.

Karen : Tu as bien dormi ?

Moi : Alors tu vas vraiment changer ?

Karen : J'en ai envie oui.

Moi : Mais pourquoi maintenant ? Je veux dire, avec Krane on a essayé un million de fois et tu as toujours replongé.

Karen : Ton copain a raison Kogne. Je vous dois bien ça. Et maintenant je sais à quel point je suis une mauvaise mère. Regardes, je n'ai même pas réussi à voir Krane une seule fois depuis mon retour.

Moi : Il a l'esprit ailleurs.

Karen : En tout cas, je n'ai pas à vous priver d'une mère.

Moi : D'ailleurs, dis-moi maman, tu voudras bien me parler de papa un jour ?

Karen : Non.

Moi : Non ?

Karen : Pourquoi tu voudrais que je te parle de lui ?

Moi : C'est mon père et je ne sais même pas comment il s'appelle.

Karen : Ça n'est qu'un abruti.

Elle se leva brusquement, terminant de boire son verre.

Karen : Je sors.

Moi : Où ?

Karen : Je sors, c'est tout.

Elle passa derrière moi, enfila ses baskets et son grand manteau et sortis de l'appartement. Je croisai les bras sur la table et laissai ma tête tomber dedans. C'était toujours la même chose avec elle, un pas en avant et trois pas en arrière. Je paris qu'elle savait très bien où elle allait et moi aussi je le savais.