36. Chez les super détectives (2/2)

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Mardi 2 septembre 2016 (encore plus tard)

Après m'avoir donné du sucre pour mon thé, le vieux s'est mis à m'expliquer les grandes lignes de l'histoire. 

— Alors, c'est pas compliqué. D'un côté, il y a les gentils. Ça, c'est nous, les super détectives. Généralement, on combat les méchants. Ça, ça peut être n'importe qui. Mais à Grenoble, c'est surtout la Mafia ou les gangs de drogués. Quelques voleurs.... Des racailles, tu vois ? Et puis, depuis quelques mois, il y a les « encore plus méchants ». Nous, on les appelle le gang de Médusa, à cause de leur emblème. T'as dû en voir, il y en a partout en ville.

Évidemment. Comment oublier le tag que j'ai passé une journée à effacer du mur du garage ? Sans parler du feu d'artifice de la Bastille !

— Et la mozzarella ? C'est quoi ce trafic ?

— On est pas tout à fait sûr, a commencé le vieux. L'hypothèse la plus plausible, c'est que le gang de Médusa vole la mozzarella pour affaiblir la Mafia. Privés de leurs revenus de la vente de fromage ...

— ... Et des « prélèvements à la source » auprès des pizzerias qui n'ont plus de clients par manque de mozzarella..., a complété le black.

— Ils auront moins d'argent pour financer les armes ou payer leurs hommes. Ils finiront par se battre entre eux et perdre la guerre.

— Faut voir ça comme un siège des temps modernes. La guerre de cent ans à Grenoble...

Je les ai regardé l'un après l'autre, puis l'autre après l'un. Et j'ai plissé les yeux.

— Vous vous foutez de moi, en fait, c'est ça ?!

— Et voilà ! Je t'avais dit, Bart, que t'expliquais trop mal !

— Dis pas des âneries. C'était très clair mon pitch ! C'est juste que c'est cette hypothèse qui est... louche. D'ailleurs, c'est TON hypothèse ! Moi, je suis pas convaincu à cent pourcent que c'est ça.

— On doit encore investiguer sur cette affaire, a précisé le black.

— C'est tout à fait ça, a conclus le vieux. En tout cas, tu nous as donné un super indice avec les casiers de la piscine.

— Ouais. On a posé des caméras et des mouchards RFID. On aura rapidement des infos.

Je leur accordai temporairement le bénéfice du doute. Probablement parce qu'ils avaient utilisés le terme « RFID » dont Gab m'avait déjà parlé, même si j'arrivais pas à me souvenir dans quel contexte, et encore moins ce que cela signifiait exactement.

— Mais s'ils sont contre la Mafia, ils sont pas si méchants, non ?

— Le problème c'est surtout qu'ils sont plus dangereux, a rectifié Félix.

— Tout à fait. On ne connait pas leur motivations, ils s'en prennent à n'importe qui sans distinction, même des innocents et ils ne se battent pas avec des armes conventionnelles. Ils utilisent pas des fusils, ni rien. Ils ont des pouvoirs, comme nous. Et ça s'est très embêtant. Ils ont notamment au moins un membre capable de paralyser les gens.

— Il y a un ami de ma sœur qui est à l'hôpital parce qu'on l'a retrouvé paralysé. Est-ce que c'est lié ?!

— Enzo ? a demandé Félix d'un air sombre. Ouais. Il fait partie de notre bande... C'est moche ce qui lui est arrivé.

Enzo, le petit rouquin, un super héros ?

— Il a des pouvoirs lui aussi ? Et vous êtes combien ? Vous avez tous des pouvoirs ? Et d'où ils viennent ? Pourquoi moi j'en ai aussi ? Et, et...

Félix est parti à rire devant toutes mes questions.

— Calmos, calmos, ma petite, a fait le vieux. On sait pas d'où ça sort, ces dons. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il faut généralement un catalyseur. Moi, c'est le poisson cru, comme sur les sushis. Félix, c'est le lait de chèvre.

— Bhééé, a ponctué le black en me montrant du pouce une montagne de briques de lait qui s'amoncelait dans la cuisine.

— Enzo, c'est les salsifis, a continué le vieux Barth. 

Des salsifis ? C'est bien un truc de rouquins, ça ! (oui, c'est totalement gratuit, et alors ? C'est mon carnet !)

— Toi, c'est le Nutella. Et Tony...

— ...

— ...

Le suspense devenait insoutenable !

— Et Tony, enfin Anthony... ? C'est quoi son catalyseur ?

— Le truc, c'est qu'il a pas besoin de catalyseur, lui.

— Ha bon ?! Comment c'est possible ?

— On sait pas, c'est comme ça.

— Il est peut-être tombé dans la marmite quand il était petit ? a plaisanté Félix.

Je sais pas pourquoi j'étais surprise, en fait. C'est lui le plus « normal » quand on y réfléchit. Superman ou Spiderman n'ont jamais eu besoin de manger quoi que ce soit pour sauver le monde ! (Mon dieu, Anthony sauveur du monde... Réveillez-moi, c'est un cauchemar ?!)

— Et vous êtes combien comme ça ?

Le vieux s'est mis à compter sur ses doigts.

— Moi, je suis le cerveau de l'équipe. J'ai la particularité de comprendre les odeurs. C'est un peu comme la télépathie, sauf que c'est avec les odeurs. Un peu plus subtil et compliqué à interpréter... Mais très efficace !

— Il suffit de péter pour détraquer son détecteur, s'est amusé le black.

— Ah ! Ah ! Très drôle... Mon petit Félix, là, c'est le Flash de la bande. Plus rapide, tu meurs.

Le grand black a fait une courbette et un clin d'œil.

—Tony, c'est l'homme aux poings de glace.

— Psst ! Il veut qu'on l'appelle Zéro, maintenant, a chuchoté le black.

— Zéro ?! Mais c'est tout pourave comme nom !

— J'avoue ! ai-je acquiescé.

Le vieux et le black se sont tournés vers moi, l'air surpris.

— Enfin, peu importe. Il peut geler tout ce qu'il veut et durcir ses poings. Évite de te prendre un de ses coups, conseil d'ami.

C'est tout l'objectif de ma vie ces derniers temps ! Éviter Anthony !

— Il y a le petit Enzo qu'est à l'hosto, le pauvre. Il a le pouvoir d'invisibilité.

J'étais impressionnée. Je connaissais un homme (enfin un ado) invisible ! Ça, c'était un pouvoir qui me plaisait. Pourquoi j'avais pas ça, moi ?

— Voilà, ça fait quatre. Si tu veux te joindre à nous, ça fera cinq.

Bien sûr, j'ai dit non, et je suis partie.


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Oh là là... ça fait presque un an que j'avais pas publié de chapitre...

J'espère que vous allez bien ?

Bisous :)

Nutella Girl [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant