Chapitre 33

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— Oui allô Stephane, c'est Michael Brown
— ...
— Oui ça va faire près de trois mois que je suis rentré à présent
— ...
— Oui, oh ce n'est pas grave

J'eus un rire crispé

— J'ai repris du service comme tu le sais, pour toute envie de conseil, contacte-moi. Ça me fera plaisir de t'aider comme au bon vieux temps
— ...
— Parfait, tu salueras Cristal pour moi
— ...
— Non non je comprends, ce n'est pas grave
— ...

Je raccrochais après un dernier mot de ce Stephane. Encore un gros poisson de perdue. Bordel, qu'est-ce qui m'avait pris de tout abandonner pendant ces dernières cinq longues années. J'avais tout perdu à présent, tant pis j'allais me contenter des clients actuels, ils étaient maigres oui, j'allais galérer longtemps car il est clair que je n'allais pas percevoir les mêmes revenues qu'au cabinet mais j'allais m'en sortir.

Au moins avec le peu de temps que j'avais fait là-bas, j'avais réussi à rembourser le crédit que j'avais pris pour mon immobilier et mon mobilier qui m'avait bien sûr coûté une petite fortune, mais je ne regrettais pas, à présent ma maison était joliment décorée et meublée. Ce salon orange avec une touche de bleu que je m'étais offert était juste top, aussi le crédit de mon loyer avait été remboursé en deux mois de salaire seulement, ça me déchargeait donc pour les mois à venir.

Je ne trompait personne, travailler en groupement était une chose que j'avais appris à apprécier et pour tout dire, ça allait un peu me manquer mais je n'allais plus y penser dès que j'allais réellement démarrer j'en étais sûr. Retrouvé ma vie d'avocat solo bien remplie, je n'allais plus penser à William-Evans-McCarter. De plus, je n'étais plus à mes aises là-bas de toute façon, le regard dur et accusateur de Maya Robinson était trop lourd à supporter.

Les autres semblaient avoir oublié mes crasses, mes fautes, oui tous sauf elle. Et ça, ça me tuait. Je ne pouvais supporter ses reproches à la lame aiguisée, lors de notre dernière discussion encore fraîche dans ma tête, elle n'avait pas manqué de bien me faire sentir sa colère, ses reproches, ses accusations, je ne soupçonnais pas ce côté dur d'elle, mais c'était bien normal, je ne lui connaissais pas.

Pendant la courte période où j'avais fait semblant d'être son ami, elle n'avait été que gentillesse et douceur avec moi. Je ne méritais aucun traitement de faveur toute façon. Ça m'apprendra, oh bon Dieu ce serait si bien si un jour elle arrivait à me pardonner, mon coeur serait si en paix, bon oui depuis son réveil, je n'étais plus aussi troublé que ça, mais son refus de pardon me faisait quand même du mal.

J'avais blessé des gens autour de moi, l'heure était venu que je paye me dis je à moi-même. Au moins le plus important c'est que j'avais compris mes mauvais actes et que depuis je faisais tout pour réparer mes fautes et peut-être même tenter d'avoir la conscience tranquille, la paix intérieure.

— Pff

Soufflé je agacé après cet appel et je demeurais ensuite dans ma torpeur un petit moment. Décidé à ne pas me laisser abattre, je poursuivis mon activité. Assis à la table de bureau dans ma chambre, j'avais ressorti les vieux carnets, les vieux dossiers, je voulais vraiment redémarrer et ce malgré certaines bosses.

Ça en était fatigant à force et ce travail demandait beaucoup d'énergie. Tout à coup, on sonna à ma porte, cela me stoppa dans mon travail, je me levais de ma chaise et parti voir qui c'était. Là il eut une deuxième sonnerie.

— Oui

Dis je en pressant le pas. Oh la la il n'y avait pas le feu, doucement. Quelques pas de plus, et je put atteindre l'entrée.

Amour Vaillant Where stories live. Discover now