Chapitre 75

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Les bras posés de chaque côté du volant, je conduisais prudemment. Le révérend avait eu raison dans ses propos, Dieu m'avait tout pardonné, qui étais je pour refuser de pardonner les fautes des autres ? Michael avait été odieux dans le passé oui, mais il avait changé aujourd'hui même si ça n'effaçait pas ses actes commis jadis.

Mais, quelque chose avait été brisée entre nous, tout recoller et tenter de redevenir comme avant allait demander du temps et beaucoup d'efforts, mais maintenant là tout de suite, je n'étais pas encore prête, ma plaie elle était encore béante et fraîche. J'avais besoin de prendre du recul.

Le révérend m'avait promis son soutien et il m'avait démontré son affection. Il était vraiment comme un père et il demeurait le meilleur conseiller que j'eus jamais rencontré. Il s'était tellement bien substitué au père que je n'avais vraiment jamais eus.

Il m'avait dit qu'il irait interroger le Seigneur et que lui et moi, allions ensuite prendre un temps de jeune et prière pour demander une orientation divine, afin de se sortir de cette situation.

Il était 11 h à ma montre, lorsque je vins garer ma voiture en bas de mon ancien appartement. J'étais épuisée émotionnellement et cela commençait à déteindre sur mon physique.

La posture lasse, je pénétrais à pas lents dans l'immeuble. Je marchais vers l'ascenseur comme une personne qui allait s'écrouler au prochain pas.

— Bonjour monsieur Joël.

Dans un effort supplémentaire je saluais le gardien d'ici.

— Maître Robinson bonjour. Vous revenez vous installer ici finalement ?
— Oh non, non non. Dis je avec un faible sourire.
— Dommage, vous manquez à l'immeuble

Mon maigre sourire s'agrandit de quelques millimètres.

— Merci
— Vous venez voir le jeune homme que vous avez placé ici ?
— Oui, enfin pas vraiment. Moi je... je ne resterai ici que pendant quelque temps
— Ah. Ok. Je pensais que...
— À très bientôt monsieur Joël, bonne journée. Lui coupais-je dans son élan.

Je n'avais pas envie de beaucoup parler, j'en avais pas la force. Sans plus attendre, je quittais le gardien et continuais mon chemin droit vers l'ascenseur. Je montais donc dans la cabine et une minute plus tard, j'étais arrivé à mon étage. Je gagnai mon appartement les pas lents et une fois devant la porte, je pu constater que c'était encore ouvert. Dylan devait sûrement encore être là.

— Dylan ? Fis-je en entrant.

Là je le vis au salon, sur le départ. Le regard interrogateur, je le jaugeais.

— Ah tu es déjà de retour. Tu n'as pas été longue
— Euh... oui oui. C'était une course rapide
— Désolé si j'ai traîné à partir, je ne t'attendais pas de sitôt. Je finissais juste un match de basket avant de m'en aller. C'était la demi-finale.
— Oh, ce n'est pas bien grave Dylan. Dis-je souriant faiblement et il fit autant.
— Du coup je... je vais y aller. Dit-il en s'approchant
— Ok très bien

Dylan posa son regard sur moi, je ne pu le supporter et un encore gêné par les dernières nouvelles, je baissais les yeux

— Tu me dois une discussion. Tu le sais ça.

De sa voix grave, Dylan le chuchota. Sans m'y attendre, il me prit la main

— Dylan. Fis-je faiblement en reculant d'un pas.
— Je ne retournerai pas à Billings sans que tu m'aie dit ce qui se passe

Là, l'afro-américain grand de 1m90 recula et consenti enfin à s'en aller sur cette note douce. Au son de la porte fermée, mes paupières se fermèrent, et je soupirais la tristesse dans l'âme.

Amour Vaillant Where stories live. Discover now