• Chapitre 59 •

11.1K 594 6
                                    

Naomi

Mon coeur palpite comme un fou, il est au bord du précipice.
— T'es qui toi ?
L'homme s'énerve cette fois contre Adan qui le toise d'une façon si intense que mes jambes se mettent à vaciller.
— Je viens de te le dire, t'es sourd ?
Adan retire son bras de mes épaules et me met à l'écart, dans son dos. Oh non, non, non !
Je tends la main et attrape la sienne, comme pour l'empêcher de s'en servir.
Jeff nous examine des pieds à la tête et se retourne face à l'homme. Le pauvre se retrouve face à deux hommes, dont l'un est particulièrement impulsif et incontrôlable.
Ils se dévisagent en chien de faïence. Un vrai concours de regards. Bouge-toi Nomi ! Rugit ma conscience, la bouche pleine de popcorn.
— Adan...
Il me coupe, la main tendue vers mon visage. Dans l'air de dire « Parle à ma main, c'est entre lui et moi. » Ah ! Et puis quoi encore.
Je repousse sèchement sa main et fais volte-face. Il va me suivre, il va me suivre et ne rien faire à cet homme. Prié-je intérieurement.
— Naomi ? Naomi, attends. Il me rattrape, qu'est-ce que tu fais ?
— Ce que je fais, ça ne se voit pas ?
— Hé, pas si vite. Râle-t-il, empoignant ma main.
— C'est ça que tu appelles « Venir me chercher » ?
— Attends, tu vas me reprocher d'être intervenu ? S'exaspère-t-il.
— Si je n'étais pas partie, il se serait passé quoi à ton avis ?
Je ne sais pas ce qu'il me prend. Sans doute la peur que j'ai ressentie il y a quelques minutes, qui creuse encore au fond de mon estomac.
— Rien du tout, je ne suis pas un bagarreur et tu le sais. Déclare-t-il, le regard foudroyant.
Super, nous voilà énervés l'un contre l'autre.
— Pardon. Soufflé-je, chagrinée.
— Je ne peux pas te laisser seule plus d'une seconde, tu es un véritable aimant à ennuis, Anderson. Et le voilà amusé.
Je lève les yeux au ciel.
— Pourquoi tu t'es enfuie ? Surenchérît-il.
— Tu sais, tu peux être vraiment terrifiant parfois. Mon instinct m'a conseillée de prendre mes jambes à mon cou. Raillé-je.
— Je n'aime pas que l'on touche à ma petite amie. (Il attrape ma main et entremêle nos doigts ensemble. J'ouvre la bouche, sur le cul et il poursuit) Qu'est-ce qu'il y a ? Ce terme te pose problème ?
— Non, non. C'est juste que...
J'hésite. Finalement, on a jamais vraiment parlé de ce que l'on était ?
— Que ? Insiste-t-il.
— Est-ce que l'on est un couple, Adan ?
Il se cloue sur place et explose de rire, son rire est tel une pierre précieuse, si rare et pourtant si magnifique. Je profite pleinement de cette ravissante mélodie.
— Me poses-tu sérieusement la question ? Vous êtes pourtant un femme intelligente, mademoiselle Anderson.
C'est ça, moque-toi de moi.
— Après tout ce qu'il s'est passé, tout ce que l'on a fait ensemble, tu me poses la question ?
Des images de son visage endormi après avoir...me revient en tête. Je rougis.
— On n'en a jamais parlé sérieusement.
Je réplique, agacée.
— A-t-on réellement besoin d'en parler pour l'être ?
Je secoue la tête de droite à gauche, gênée.
Il ricane et attrape ma joue dans sa paume. Mh...elle est chaude, ça fait du bien.
— Très bien, alors. Veux-tu être ma petite-amie Anderson ?
Je me perds dans ses iris argentés, il est si sérieux.
— Mhm, mhm.
— Une réponse correcte, s'il te plaît. Me reprend-t-il.
— Oui.
— Super, tout est bon pour vous ?
Je hoche la tête, la mine exaspérée.

De retour à l'appartement, je remarque que les lumières sont allumées. Adan a oublié de les éteindre ?
Une dame sort d'une des pièces, une pile de vêtements dans les bras. Qui est-ce ? Une femme de ménage ?
— Bonsoir monsieur, les poussières ont été faites ainsi que le dîner. J'espère qu'il sera à vos goûts.
Elle possède un joli accent du sud américain. Peut-être le Mexique ?
— Merci bien, Melania.
Elle sourit poliment et se retire.
— Qui est-ce ?
Je murmure.
— Ma gouvernante, elle n'est présente que le week-end.
Je trottine afin de la rattraper dans le couloir.
— Excusez-moi.
— Oui mademoiselle Anderson ?
Elle connaît mon nom ?
— Est-ce que je peux vous débarrasser de cela ?
Le rire moqueur d'Adan me parvient depuis la cuisine.
— Eh bien...
— S'il vous plaît, je peux m'occuper de cela. Ça n'a pas dû être très simple de nettoyer cet appartement alors, laissez-moi ranger ces vêtements pour vous.
— C'est très gentil de votre part mademoiselle. Merci.
Elle pose la pile de linge sur la commode de la chambre et retire son tablier noir.
— Je vous souhaite une agréable soirée, mademoiselle. Au revoir monsieur Brown.
— Vous aussi.
— Bonne soirée Melania. Intervient Adan.
Je contemple les portes de l'ascenseur se refermer tout en étant plongée dans mes pensées.
Des bras chauds et forts s'enroulent autour de ma taille et le visage d'Adan se niche dans mes cheveux.
— Je vais te faire couler un bain. Ronronne-t-il contre mon cou.
— Une douche me suffit amplement tu sais.
— Ce n'était pas une question.
Cette réplique est pénible.
— Tu ne connaîtras donc jamais la politesse ?
— La politesse ? Qu'est-ce que c'est ? S'interroge-t-il, la mine sérieuse.
J'aime son sarcasme. Je ricane et bascule la tête sur le côté, il plonge ses yeux d'acier dans les miens, malgré la couleur froide qui y trône, ils transpirent de chaleur, comme un métal en fusion.
— Je reviens dans une seconde.
Il s'éloigne de moi et je soupire de frustration, maudissant son dos qui s'éloigne dans le couloir.

•••

Haut Niveau - Tome 1 -Where stories live. Discover now