• Chapitre 64 •

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Adan

Je claque brutalement le téléphone et flanque un coup rageur au bureau. Les appels fusent à une de ces vitesses depuis ce matin, je suis à bout de nerfs.
« Les véhémentes menaces de J.Poders à l'égard du jeune P-DG, Adan Brown.»

Ce fils de pute a encore fait une scène auprès de la presse, les remarques futiles qu'il a émis à mon sujet ne me font ni chaud ni froid mais, le fait que le Weekly'Experts sorte un article avec pour gros titre « Femme vénale ! » tout en parlant de Naomi, c'est enrageant. Les mots se répètent en boucle dans ma tête.

La petite amie infidèle d'Adan Brown.
Dans son interview avec la journaliste Mitchell, John Poders affirme que Naomi Anderson, la nouvelle petite-amie du plus jeune milliardaire des États-Unis lui aurait fais des avances déplacées. « C'est une femme vénale, ça ne m'étonnerait pas qu'elle ait usé de ses charmes pour atteindre son poste actuel » Déclare monsieur Poders.

Je plonge mon visage entre mes mains et grogne de colère. Si j'avais su que je l'impliquerais de cette façon dans ma vie, je ne l'aurais pas approché...elle ne mérite pas ça. La seule chose que je puisse faire, est de censurer l'article mais à cette heure-ci, il doit sûrement être affiché dans chaque coin de la ville.
Mon portable sonne pour la millième fois de la mâtinée et cette fois-ci, je perds patience. Putain.
— Allez vous faire foutre, c'est compris ? 
— Adan ? Merde, Flora.
— Flora ? Qu'est-ce que...pourquoi tu m'appelles, tout va bien ?
— Oui tout va bien mais, pas toi apparemment. Pourquoi est-elle si inquiète ? J'ai vu ce qu'il se passe sur toi et Naomi à la télé, comment ça va ?
Elle n'est plus fâchée contre moi et elle s'inquiète en prime ? Que s'est-il passé ?
— Pourquoi m'appelles-tu ? Dis-je plus sèchement que je ne l'aurais voulu. Je pensais ne plus entendre ta voix après ce qu'il s'est passé la dernière fois. Après avoir éclaté la gueule de ton fiancé.
— Jacob m'a tout raconté. Raconté ? Raconté quoi ? Il m'a dit qu'il avait refusé tes excuses et qu'il s'était montré très irrespectueux. Oh, tiens tiens.
— Et donc ?
— Je lui ai pardonné. soupire-t-elle. Alors, je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas avec toi.
— Désolé. Soufflé-je à contre cœur.
— C'est presque devenu une habitude de t'entendre t'excuser, surtout après une bagarre.
Elle se moque de moi ? Je souris.
— Adan le bagarreur n'est jamais très loin apparemment. Raille-t-elle.
Je grimace. Ça fait des lustres que je n'ai pas entendu ce surnom, la dernière fois qu'elle m'a appelé comme ça, nous étions encore au lycée,
— Comment va Naomi ? (Elle change de sujet te revient au sujet qui fâche.)
— Elle n'est pas encore arrivée.
Cependant, elle doit déjà être au courant. 
— Je l'avais prévenue pourtant...marmonne-t-elle.
— Prévenue de quoi ? Je l'interroge, le ton grave.
— Tu devrais t'éloigner un moment, le temps que la situation se calme.
M'éloigner ? Pas question de m'éloigner d'elle, j'en suis incapable.
— Non, je refuse de la laisser seule avec ce qu'il court en ce moment.
— Ne l'enferme pas dans ta tour de verre, m'ordonne-t-elle, c'est une femme de caractère. 
Je confirme qu'elle a du caractère. Ma bouche se tord, affichant un sourire niais...

— Weekly'Experts, bonjour. Que puis-je faire pour vous ?
— J'aimerais parler à votre supérieur concernant votre récent journal.
Journal est un euphémisme. 
— Je suis navrée, je suis dans l'incapacité de vous passer mon supérieur. Puis-je lui transmettre un message ?
Dans l'incapacité ? C'est quoi ce bordel, sont-ils tous incapables de me laisser parler avec leur boss ?
— J'aimerais le joindre dès maintenant, dites-lui qu'Adan Brown souhaiterait lui parler.
— Monsieur Brown ? bredouille-t-elle, à l'entente de mon nom. Très bien, excusez-moi une petite seconde.
Vient-elle de... ?
— Excusez-moi pour l'attente...bafouille-t-elle, se raclant la gorge, je vous passe mon supérieur.
— Super. grommelé-je, agacé.
Après plusieurs secondes d'attente dans un profond silence, la voix rocailleuse d'un homme résonne à travers le combiné.
— Bonjour monsieur Brown, George Walters à l'appareil. De quoi voulez-vous parler exactement.
Son ton condescendant ne me plaît pas. 
— J'aimerais que vous retiriez votre dernier article concernant Naomi Anderson.
— Pour quelle raison ? Il se fout de ma gueule ?
— Votre article est truffé de mensonges, je tiens à garder la vie privée de mon assistante loin d'une ridicule affaire de concurrence entre hommes d'affaires, est-ce clair ? 
— Écoutez, nos journaux sont lus et achetés par des milliers de personnes, je doute que la suppression de ce dernier y fasse quelque chose. De plus, nous n'affichons pas que de simples rumeurs mais des faits, prouvés et plausibles. 
Dites-moi que je rêve ?
— Vous, écoutez. Si vous voulez que vos journaux soient lus et achetés par des milliers de personnes, je vous conseille de faire ce que je vous demande. Je ne crois pas qu'il soit très légal d'afficher de fausses informations au grand public sans aucunes preuves à part l'avis d'une seule personne qui vous a foutu une liasse de billets sous le nez, n'est-ce pas ? Néanmoins, vous apprécierez peut-être l'avis de mes avocats ?
C'est à mon tour d'être condescendant.
— Ce ne sera pas nécessaire.
Je le sens déglutir.
— Bien, ajouté-je. Bonne journée.
Je raccroche sans un mot de plus et lance un coup d'œil à ma montre, j'ai le temps.

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Haut Niveau - Tome 1 -Där berättelser lever. Upptäck nu