• Chapitre 82 •

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Naomi

Il ne me repousse pas. Loin de là même, ses mains campent au bas de mes reins afin de me presser davantage contre lui. Je me fiche de l'endroit ou même de la situation dans laquelle nous sommes. Il n'y a que lui et moi à ce moment précis.
Je le retrouve et le savoure, parce que j'en ai follement besoin.
Sa langue se glisse entre mes lèvres et entame une valse passionnelle, remplie d'ardeur. Le bout de mes doigts, impatients viennent creuser la peau délicate de sa nuque et le pousse à m'embrasser encore plus fort. Je veux enregistrer chaque partie de son corps qui m'a été enlevée pendant de longues et interminables semaines.
— Hé, attends un peu. Il m'écarte, laisse-moi respirer. Susurre-t-il en collant son front contre le mien.
Je reprends mon souffle, ne le lâchant pas des yeux. Des centaines de papillons viennent de prendre leur envol dans les abîmes de mon estomac...Je l'ai retrouvé.
Ma main effleure amoureusement sa joue d'où se fait ressentir le léger picotement de sa barbe mal rasée.
Il ferme les yeux et soupire. J'aimerais croire qu'il ressent la même chose mais comment en être sûre avec Adan ? Il s'exprime tellement peu...
— À quoi penses-tu ?
— À toi...Dis-je avec un sourire mutin.
Je le regarde un moment et dépose un chaste baiser sur le coin de ses lèvres.
— Ferme les yeux. M'ordonne-t-il, doucement.
Je lui obéis sans moucheter, impatiente de savoir ce qu'il me réserve. Adan fait aller son souffle chaud et humide contre mes lèvres avant de se diriger le long de ma joue pour atterrir près de mon oreille.
— Bonne nuit, Anderson.
Puis sa chaleur s'efface. J'ouvre les yeux et découvre aux coins de ses lèvres, un sourire de mauvais garçon.
Je reste confuse. Il ne compte tout de même pas partir comme ça ?
Adan embrasse mon front et descend les marches d'une allure affirmée. Je n'arrive pas à croire qu'il me laisse en plan comme ça, c'est injuste et terriblement frustrant...

Adan

— Veuillez prévenir Eugène que notre rendez-vous se déroulera plus tôt que prévu, s'il vous plaît.
— Monsieur Caldwell ? Le directeur en comptabilité ?
Elle s'étonne.
— Oui, et faites parvenir les fiches de comptes à mademoiselle Anderson, son avis m'est nécessaire.
— D'accord.
De retour à la Brown'sEntreprise, je retrouve mes bonnes vieilles habitudes de P-DG autoritaire et, je crois que ça m'avait manqué.
Je zieute ma montre et enfile ma veste. Je me demande ce que fait Naomi ? J'ai un peu de temps devant moi.
— Dois-je annuler votre rendez-vous, monsieur Brown ?
Me demande Suzie, plus réactive qu'un félin.
— Non. Si vous voyez Eugène, dites-lui de m'attendre dans mon bureau.
— Très bien, monsieur.
Je frappe un rapide coup contre la porte et entre. Assise derrière son grand bureau brun, de larges lignes creusent ses sourcils.
— On frappe avant d'entrer, monsieur Brown.
— J'ai frappé, mademoiselle Anderson. Pourquoi affiches-tu un air aussi grognon ?
Je me moque et m'adosse négligemment à la porte.
— Peut-être parce que j'ai appris qu'une fête était organisée pour ta première année en tant que directeur et, qu'à aucun moment tu ne m'as prévenue de quoi que ce soit !
Merde, elle est fâchée.
— Je ne pensais pas que c'était quelque chose d'important. Après tout, je ne compte pas m'y présenter.
— Quoi ? S'écrie-t-elle, me faisant hausser les sourcils. Tu es le principal concerné et tu ne comptes même pas t'y rendre ?
— Me faire idolâtrer par toutes ces personnes n'est pas quelque chose que j'apprécie particulièrement. Il va y avoir trop de monde, trop de dialogues cérémonieux et trop d'hypocrisie.
— Mais des personnes ont bossé dur comme fer pour toi ! Pourquoi réagis-tu avec autant d'égoïsme ?
Elle crie, les traits déformés sous une dure colère.
Je me tais, sous le choc de ses paroles. Qu'est-ce qu'il lui prend ?
— Qu'est-ce qu'il se passe, Naomi ?
— Rien. Laisse tomber, je suis sur les nerfs c'est tout.
Elle se lève et se place face à la baie vitrée. Je m'avance doucement vers elle et pose une main sur son épaule mais, elle se dégage brusquement et me fait face, les yeux brouillés sous une tristesse non dissimulée.
— Tu m'embrouilles de plus en plus, Adan...Tu me quittes e...Et tu m'embrasses, je ne comprends plus rien. J'ai bien conscience que c'est moi qui t'ai embrassé la première mais...
Elle fait une pause et pousse un soupir rempli d'émotions. C'est toi qui m'embrouille, Anderson...
Je souffle.
— Je ne sais pas quoi te dire, Naomi. J'ai aucune idée de comment je dois me comporter avec toi. Vendredi, tu as fait comme si de rien n'était et aujourd'hui tu...
— Je l'ai fait parce que... (Elle me coupe) Je t'aime et que je ne voulais pas que tu repartes comme tu l'as fait, il y a un mois.
Elle baisse la tête sur ses mains qu'elle ne cesse de triturer. Elle vient de dire qu'elle m'aimait... « Je t'aime » c'est bien ce qu'elle a dit...
J'égare un petite rire et attrape son menton à l'aide de mon index et de mon pouce. Regarde-moi dans les yeux. Elle fronce le nez.
— Est-ce que tu me laisses une chance de ne plus me comporter en connard égocentrique ?
Malgré mon sourire, je suis d'un sérieux imperturbable.
— Je vais y réfléchir...
Son regard tombe sur mes lèvres, je souris et la dévore des yeux à mon tour.
— Réfléchis-y bien, Anderson.
Je relâche son menton et tourne les talons mais sans que je ne m'y attende, elle me contraint à rester immobile en agrippant ma veste. Mes yeux s'ouvrent grand lorsqu'elle fait preuve d'audace, en s'emparant sauvagement de ma bouche.

•••

Haut Niveau - Tome 1 -Where stories live. Discover now