3-les visites 2

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    Elle avait fait la cuisine, on avait mangé puis c'était l'heure du sommeil, le voyage m'avait épuisé quand pendant la nuit... Rien, on avait bien dormi, ça faisait tellement longtemps. Au lendemain de notre arrivée, maman avait insisté pour qu'on aille saluer tout le village et offrir les présents. Le village était réputé pour être un lieu très mystique et jaloux, donc si tu offres à une personne, il faut en offrir à tout le monde. Le véhicule était rempli comme si c'était une campagne, on allait de cuisine en cuisine donner les cadeaux et présenter les petits derniers qu'ils ne connaissaient pas. Ce qui ne manque jamais dans les villages c'est bien des gens qu'on appréciait dans notre enfance, des gens qu'on se disait qu'on verrait encore, des gens sincères qui seraient fiers de vous revoir et de voir ce que vous êtes devenus. C'est dans cette optique que je me disais que j'allais revoir la vielle maman Pauline, c'était dans mon enfance la dame la plus gentille du village, après ma grand mère décédée bien-sûr. Mais elle aussi tout comme ma grand mère était déjà sous terre, à croire qu'il faut être mauvais pour vivre longtemps, j'avais vraiment mal au coeur. Selon les gens du village, elle avait été tuée en vampire, fusil nocturne, comme quoi mon village avait bien gardé sa réputation mystique. Puis on était arrivé à la cuisine de l'ancienne meilleure amie de ma grand mère maman okome elle avait vraiment pris de l'âge, moi qui la trouvait jolie étant plus jeune, je ne voulais même plus croiser son regard détruit par les rides. Elle était entrain d'enlacer des bâtons de manioc avec ses filles. Comme d'habitude j'étais le dernier à rentrer, quand je me suis fait surprendre par des cris net à l'entrée de la cuisine.

Okome : z'agni!!!!!? Ye Warren ? ( Qui est-ce !!!!? Ça c'est Warren ?)

- euh... Oui c'est moi. Avec un petit sourire et de la gêne.

- oooooooooooohhhhh mais tu as grandi ! Je me souviens encore de toi petit, tu trainais toujours sous les jupons de ta grand mère. Je suis vraiment déjà vieille, le monde là n'est rien hein!

Je souriais simplement mais j'étais mouillé de honte, comment les gens n'avaient que des souvenirs aussi honteux de moi? Mon enfance était-elle si désastreuse ? Je voyais mes petits frères, ma mère, ma soeur et les filles de la dame rire, pendant que ces mêmes filles chuchotaient à propos de Karl et moi << regarde comment ils sont devenus beaux, choisis un et moi l'autre, ils sont hum...>> J'étais pas le seul à les entendre apparemment, car je connaissais mon petit frère Karl, il se mettait à gonfler la poitrine, se lécher les lèvres, un vrai vantard. À quinze heures on avait déjà fini, on était rentré à la maison retrouver la dame qui ne me plaisait vraiment pas là, je ne savais pas pourquoi mais sa présence ne me mettait pas à l'aise. Comme Dieu est bon, le soir aux environs de Seize heures je vis la jeune délégation du village descendre avec un ballon de foot, ils étaient venus demander un match contre les garçons de la famille. Ils étaient vraiment prêts, accompagnés des filles du village, surtout des filles qu'on avait rencontré un peu plus tôt en journée. On avait joué jusqu'à dix sept heures trente, n'aimant pas la défaite on avait remporté notre premier match au village. Nos adversaires nous avaient ensuite invités à la rivière pour un bain général, par précaution, je dis aux deux derniers de rester. Puis on était partis sans véhicule, malgré la demande des autres jeunes avec insistance. À la rivière c'était chaud dans l'eau, les filles ne rôdaient qu'autour de mes petits frères et moi sous les regards jaloux et impuissants des autres jeunes, la moindre de nos paroles était drôles pour elles. Je me méfiais justement de toute cette attention qui rendait jaloux les autres jeunes, bien qu'ils essayaient de dissimuler leurs sentiments. Si moi je me retenais, lansky lui avait encore peur des filles mais Karl oh Karl ! Il n'hésitait pas à se faire plaisir, malgré mes signes pour lui faire comprendre qu'il devait se calmer. Dix-huit heures, on rentrait tous dans nos maisons respectives désormais. À la maison, papi était au salon avec Kaaris et Naël, il leur apprenait cette chanson de l'armée qui me rappelait toute mon enfance.

- blessé dans le sable d'Afrique, un soldat agonise en chantant, en contemplant mélancoliquement, Les hirondelles qui s'éloignaient...hiiiirondelleeeeeee, oiseaux de nostalgiiiiie, vivons d'amourrrr en contemplant la merrrrr, je meurs pour la patriiiiiiiie au milieu du désert.

      Voir qu'il leur enseignait aussi cette chanson me faisait sourire car je me revoyais dans mon enfance. Cette nuit là, pour une fois on se retrouvait tous au salon entrain de discuter avec la dame là, elle nous parlait du village << je ne peux pas vous interdire de vous amusez avec les autres jeunes du village, mais contentez-vous de ça seulement, ne les suivez pas. Ils ne sont pas comme vous voyez, ici personne n'est petit, ne leur cherchez jamais des embrouilles>> pour une fois j'étais d'accord avec elle, mais à la rivière on les avait rendu jaloux, ce n'était pas déjà une provocation ?  C'était évident que les embrouilles allaient débuter. Ça n'a pas tardé quand le lendemain matin au réveil, mon petit frère Karl était horrible à voir, il avait sur tout son corps...
A suivre...

DE RETOUR AU VILLAGEWhere stories live. Discover now