4 -1er avertissement

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        Après une belle et longue nuit, c'était le matin. Je m'étais réveillé à l'aide du chant des coqs, le meilleur réveil au monde. Je tournais tout autour de la maison, tout le monde dormait encore et le brouillard remplissait tout le village, vous n'imaginez pas la fraîcheur. Cette fraîcheur du grand nord qui pouvait te servir d'entraînement au froid avant de te rendre en Europe en plein hiver, cette même fraîcheur qui conduisait aussi la mort et les messages des sorciers. Avec deux sceaux d'eau j'étais entrain de laver le véhicule, quand mes deux derniers petits frères se sont réveillés et sont sortis de la maison pour venir me rejoindre.

Moi: hey ! Vous avez bien dormi ? Pourquoi êtes-vous déjà debout ?

Naël : nous on n'avait plus sommeil, il fait trop froid.

Kaaris: j'ai froid!

Moi: vous avez froid et vous sortez torses nus ? Apprenez que la tradition dit qu'on ne reste pas torse nu le matin au village, allez-y porter des pulls et revenez je vais vous mettre dans le véhicule.

Eux: d'accord !

      Ils étaient partis mettre les pulls puis sont revenus, comme pour les réchauffer je mis le chauffage dans le véhicule, tandis que moi dehors j'étais entrain de le laver. Une dizaine de minute après, c'était au tour de grand père et de lansky de se lever. Grand père était toujours très matinal, et avait gardé la même coutume du matin aller acheter les gâteaux en haut pour faire le petit déjeuner familial. On alla acheter les gâteaux tout les cinq avec le véhicule. Le village était vraiment beau le matin, tellement beau qu'on ne croirait pas à sa mauvaise réputation. À notre retour, ma grande soeur venait de terminer de faire le ménage au salon tandis que maman s'occupait de la cuisine et la dame là faisait la lessive. La seule "star" manquante à ce moment là était Karl, on savait de lui qu'il n'aimait pas les travaux, donc ça ne servait à rien de le réveiller. Par contre pour le petit déjeuner, il se prenait toujours en famille donc il fallait qu'il se lève, papi envoya Naël le réveiller. Naël revint aussitôt dire qu'il avait appelé Karl, mais que ce dernier ne voulait pas venir. Alors, étant le premier garçon c'était à moi de le réveiller de gré ou de force! J'arrivais dans la chambre, me mis à ouvrir les fenêtres quand je suis tombé sur une chose horrible. Il avait le visage enflé, des sortes de petits gonflements comme quand on est piqué par des abeilles, et cela prenait de l'ampleur car ça partait déjà sur le reste du corps.

Moi: toi là ! ( Le touchant avec précaution du bout des doigts) Réveille toi, qu'est-ce que tu as au corps comme ça ?

      - de quoi tu parles ? J'ai rien.

      - imbécile réveille toi et regarde ton corps, il est tout enflé.

      Quand il ouvrit bien les yeux pour regarder son bras, il eut peur et se mit à hurler de toutes ses forces << Aaaaaaaaah ! Aaaaaaaaah ! Maman! Qu'est-ce qui m'arrive !>> Alertant ainsi tout le monde dans la concession, tous se dirigèrent aussitôt dans la chambre autour de lui, on regardait avec dégoût et inquiétude en même temps. Maman comme une "vraie femme fang" ne pouvait se taire.

      - imbécile ( gifle à l'africaine) quand on vous demande de rester tranquille vous ne comprenez pas, voilà maintenant que as reçu l'élouma ( fusil nocturne) puis elle s'adressa à moi avec froideur qu'est-ce que vous avez fait hier quand vous étiez à la rivière?

      - après le match, quand nous étions à la rivière on se lavait et les filles de maman okome ainsi que d'autres là tournaient autour de nous, j'ai vu la jalousie sur les visages des autres garçons donc lansky et moi on s'est éloignés. Mais tu connais ta star, malgré tout mes gestes préventifs il les a nargué.

      - Karl je te jure que si tu n'étais pas dans cet état, je t'aurais sérieusement cassé la gueule.

      Maman demanda à ce que ma grande soeur reine fasse sortir tous les enfants. Maman avait dans son jeune âge été initiée à la médecine traditionnelle, c'était un peu notre chance. Puis une grande pluie débuta dehors elle me dit Warren, pars derrière et apporte moi les écorces de l'atangatier. J'étais parti en courant, j'étais inquiet c'est normal. Et même pas deux minutes que j'étais revenu. Elle avait d'abord fait bouillir ça avant de lui faire boire et de lui frotter d'autres feuille sur le corps partout où ces gonflement étaient visibles. Rien ne pouvait autant ressembler à une première menace des habitants du village, le message était clair, il ne fallait pas mettre ses pieds partout et surtout en désordre. Le soir vers dix sept heures, on était dehors avec grand père quand Karl sortit enfin de la chambre, il vint se joindre à nous. Il avait la tête baissée, il marchait avec en même temps de la honte et de la colère. Cette fois son visage était redevenu normal, seul le bras présentait encore des gonflements, mais des gonflements qui disparaissaient au fur et à mesure que le traitement faisait son effet. Papi lui dit de s'asseoir pour l'écouter.

      - ici les gens sont dangereux,grands comme petits. Il faut sans cesse éviter les embrouilles, il faut suivre mon exemple ou celui de ton frère. Si ta mère n'avait pas ses connaissances en médecine traditionnelle, peut-être tu serais déjà une personne d'un autre monde. Être prudent ne signifie pas être peureux, être un homme ne signifie pas être fier. Faites vraiment attention à tout ce que vous posez comme actes ici, ils vous observent...

      Pendant que le grand père était entrain de nous conseiller sur la conduite à tenir au village, les sons de tam-tam résonnaient plus haut au village. Ces tam-tam étaient le signal d'un retrait de deuil. C'est la culture chez les fang qu'au moins un an après le décès d'une personne, une sorte de fête culturelle soit organisée en son honneur, elle représente la montée de l'âme. Pendant qu'on suivait toujours grand père, un jeune homme descendait, il venait pour dire à grand père qu'on était attendu à la fête du soir. Là-bas une autre chose va se passer, je le sens, Karl a un peu un esprit vengeur...

      A suivre !

DE RETOUR AU VILLAGEWhere stories live. Discover now