13-les retours

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Un décès dans le village, c'est un fait certes tragique mais normal. Par contre, un décès dans notre village, surtout après qu'on venait de tuer ce serpent, ça ne me semblait pas normal. Était-ce une coïncidence ou simplement le fait que mes mains venaient de tuer? Une chose serait sûre alors, les choses allaient bientôt prendre une nouvelle dimension. Lansky et moi nous avions les regards remplis de haine, mais aussi de crainte, cette même crainte se lisait dans les yeux de Naël et Kaaris qui étaient toujours sur le lit ainsi que pour reine et Karl qui avaient finis par nous rejoindre après avoir entendu les cris. La situation était compliquée, mais il ne fallait prendre aucun risque. Reine finit d'apprêter les deux petits derniers tandis que Karl et lansky optaient juste pour le parfum sans prendre de douche, on allait toujours rendre visite à maman à l'hôpital, personne ne devait rester au village. Les portes et les fenêtres des maisons fermées, on allait donc s'installer dans le véhicule avec toute la pression du monde.

Moi: c'est bon ? Tout le monde est là n'est-ce pas ?

Lansky: Non, il manque Karl, il est allé derrière pour se soulager.

Reine : Donc depuis qu'on a dit de s'apprêter il ne pouvait pas le faire ?

Le temps passait, il ne revenait toujours pas, déjà quinze minutes que nous l'attendions dans le véhicule. S'il était juste allé se soulager, ce n'était donc pas normal qu'il passe autant de temps, surtout pour un gros peureux. L'inquiétude nous gagnait davantage non seulement par l'absence de Karl mais aussi par les pleurs en haut au village, au décès. Bien que l'envie de savoir qui était décédé nous rongeait les esprits, il ne fallait prendre aucun risque en s'y rendant alors il fallait au plus tôt quitter le village, chose que Karl retardait. Vingt minutes déjà et il n'était toujours pas revenu, je prit donc l'initiative d'aller le chercher tout seul en courant. Arrivé derrière, il n'y avait personne, l'inquiétude montait. J'eus une lueur d'espoir quand je vis la porte du WC fermée, sans doute il était à l'intérieur. Je me mis donc à crier son nom, sans pourtant obtenir gain de réponse. Alors dans la panique je me dirige comme un soldat au court d'un assaut et je défonce la porte du WC quand je vais tomber sur cet incroyable personnage entrain de faire ses besoins.

Karl : Oh!!!!! C'est comment ?

Moi: Espèce d'idiot ! Ça fait bientôt trente minutes qu'on te cherche et tu ne réponds pas, tu vas dire que tu m'as pas entendu ?

Karl : et pour toi c'est une raison de venir perturber la méditation ? Tu m'as fait peur, imagine si j'étais asthmatique bon sang!

Moi: alors quand j'ai crié ton nom tu aurais simplement pu réagir plutôt que de me foutre davantage de frousse!

Karl: bon ok! Maintenant tu jures que tu vas rester là à me regarder le faire? En tout cas merci, tu m'as fait fuir la constipation avec la peur.

Moi: tant mieux, je compte pas bouger!

Alors que Karl était entrain de de faire les dernières procédures de sa transaction difficile, on eût comme une visite surprise. Un serpent d'environ un mètre sortit de nul part pour tomber net entre nous deux, un serpent qui se serait soudainement évanouie ? Un serpent bourré ? Comment un serpent pouvait-il faire une chute ? Pas de temps pour philosopher que Karl pris de peur lui donna simplement un coup de pied l'envoyant au fond du toilette traditionnel. Aussitôt fait, on sortit de là, direction la voiture dans laquelle on trouva les autres inquiets et en colère. Tout le monde en voulait à Karl, mais sans pourtant trop en parler on prit simplement la direction du village dans lequel se trouvait l'hôpital. En chemin, Karl avait de nouveau retrouvé la parole, ne manquant pas de raconter ce qu'il avait vécu et sans bien sûr oublier son geste de bravoure, Naël lui était inquiet...

Naël : warren s'il te plaît ne nous ramène pas ici, partons définitivement.

Moi: hey! Calme toi, tu n'as rien à craindre, on ignore ce qui se passe, ce que les gens nous veulent dans ce village mais une chose est sûre, nous n'avons rien fait de mal.

Naël : d'accord mais j'ai vraiment très peur !

Reine: ça va aller, nous approchons enfin de l'hôpital on pourra voir maman et discuter avec elle pour lui dire qu'on veut déjà retourner.

C'était la seule bonne nouvelle pour nous depuis ces derniers temps, on allait enfin pouvoir revoir notre mère, elle nous avait manqué notre très chère mère, on avait tous ressentis son importance. Le médecin était une femme petite de taille, je la vis au loin venir dans ma direction avec un long sourire, certainement une bonne nouvelle. Ça me semblait étrange, j'en étais même gêné.

Mbourou : C'est vous la famille de Sylvie n'est-ce pas ?

Nous: oui nous sommes ses enfants !

Mbourou : ah ça ! Vous êtes beaux et grands! Mais j'aimerais parler seul avec le garçon s'il vous plaît, ne vous inquiétez pas c'est rien de grave, plutôt une bonne nouvelle. Les autres s'en allèrent.

Moi: je suis là je vous écoute madame.

Mbourou : nous avons gardé votre mère ici pendant quelques jours et nous lui avons fait de nombreux examens, nous n'avons rien trouvé mais pourtant elle se plaint de douleurs. Je vais être honnête avec vous, ce qu'elle a ne concerne pas la médecine du blanc, elle sortira Aujourd'hui mais n'oubliez pas qu'il lui faut un tour dans la forêt. J'espère que vous savez de quoi je parle ?

Moi: oui c'est d'accord, merci beaucoup !

Comme nous le disait tantôt le médecin, maman allait pouvoir sortir de l'hôpital, on finit par prendre ses affaires et direction notre village à nouveau, oui, même si on voulait déjà partir, même si on subissait des tapages nocturnes, on ne pouvait simplement disparaître comme ça. On voulait rentrer avant que la nuit ne soit noire mais pourtant c'était évident que ça serait impossible à réaliser. Il était dix-neuf heures environ, et nous étions encore sur la route, et en campagne dix-neuf heures équivaut à vingt-quatre heures. Juste les cris des animaux de la forêt, le mauvais état de la route qui obligeait le moteur à gronder. Pas de lampadaire, il fallait donc aller lentement quand en prenant un virage mes yeux tombèrent sur une silhouette. Un homme marchait au milieu de la route prenant la même direction que nous, il semblait être pressé.

Reine : que se passe-t-il ? Pourquoi tu t'arrêtes ?

Moi: on dirait... Tu vois pas devant Là-bas ?

Lansky: après on dit que c'est moi le sorcier, tu sais bien que cette zone, ce village, ce canton est reconnu pour son côté mystique mais toi qui conduit le véhicule tu t'arrêtes au milieu de nul part parce que tu vois je sais pas quoi.

Moi: petit frère, je connais où arrêter le bouton de ta vie, tu as intérêt à me parler sous un autre ton! Je vous dis que y'a une silhouette qui avance dans le noir.

Sylvie : ose ne pas redémarrer le véhicule et moi je te montre que de la même manière je t'ai donné la vie, de cette même manière je peux te la retirer.

Cette menace de maman voulait tout dire, alors je mis sérieusement le pied sur la pédale, fantôme ou pas j'allais devoir passer à travers lui s'il ne quittait en voyant le véhicule. Ce que je fis, mais alors que j'étais proche , la personne au milieu de la route se retourna et...

A suivre...
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Ça fait vraiment longtemps, j'espère que vous vous portez bien ?

DE RETOUR AU VILLAGEWhere stories live. Discover now