Chapitre 11

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À leur retour au chalet au soir, l'ambiance ne fut pas beaucoup plus plaisante. Stanley monta directement dormir, en prise à une effroyable migraine due au mélange de fatigue et de froid.

Eddie sauta le souper de peur de tomber sur Richie car il ne savait toujours pas ce qu'il lui dirait s'il redisait qu'il l'aime... Ces trois mots rendaient leur relation trop réelle et ça lui faisait...peur ? Pensait-il comme sa mère que son attirance pour Richie était juste une phase ? Est-ce qu'un jour ce serait fini et il trouverait une femme, comme il faut, que sa mère approuverait ? Il se trouva stupide de penser cela. Eddie ne voulait pas y penser... Il aimait être avec Richie, alors pourquoi il n'arrivait pas à lui dire qu'il l'aimait aussi ?

Quoi qu'il en soit, Richie ne rentra jamais dormir dans la chambre. Il était de plus en plus en colère qu'Eddie l'ai évité toute la journée. Oui il l'avait aussi évité au petit déjeuner ! Mais Eddie n'allait quand même pas se cacher tout le reste des vacances ! Beverly ayant congédié Ben sur le canapé pour réfléchir à ce qu'il s'était passé plus tôt dans la journée, l'invita à venir dormir avec elle. Après tout, ils avaient dormi ensemble une bonne centaine de fois par le passé.

Après leur cigarette d'après souper, ils avaient discuté dehors jusqu'à avoir le bout des doigts bleus et le nez rouge. L'hiver dans le Maine avait toujours été assez brutal. Quand ils rentrèrent, il ne restait plus personne en bas à l'exception de Ben dans le fauteuil avec un plaid. Le pauvre garçon fixait le plafond, probablement en recherche de réponse à une question inconnue, ou moins probablement, en train de réfléchir à son comportement, comme Beverly lui avait suggéré en lui tendant son oreiller. Richie se dit qu'il lui faisait un peu pitié comme ça et se dit que s'il avait parié sur qui ce serait retrouvé le premier à dormir sur le canapé, il aurait tout misé sur sa propre personne et non sur le bon et gentil Benjamin Hanscom.

Beverly alla dans la cuisine piocher dans leurs bouteilles d'eau-de-vie et lui fit signe de le suivre. Non contre l'idée de se mettre une bonne dose ce soir, il la suivit sans poser de question. Il la suivit à l'étage, s'arrêta sur la pallier et regarda en direction de la chambre qu'il partageait avec son copain. Il ressentit un étrange mélange et colère et d'une profonde tristesse en repensant à la veille. Beverly ouvra la porte de la chambre et alla déposer la bouteille sur la table de nuit.

-Tu viens ? Demanda-t-elle à Richie.

Il sortit de ses pensées et se tourna vers son amie, les poings serrés.

-Ouais.

Beverly lui offrit un sourire et déboucha la bouteille. Richie entra, ferma la porte derrière lui et pris une chaise. Il se demanda d'ailleurs pourquoi il y avait des chaises dans toutes les chambres. Pour regarder les gens dormir ? Comme si un fantôme bizarre allait venir s'asseoir et les regarder dormir ou un psy des rêves prendre des notes sur leurs cycles de sommeil. Il secoua la tête pour arrêter de se poser des questions bizarres. Après tout, toutes les chambres sont équipées de la même manière ; un grand lit, deux tables de nuit avec lampes de chevet, une commode ou une armoire et une putain de chaise en bois !

Beverly s'assit sur son lit et bu un grand coup de la bouteille avant de la passer à Richie qui prit une grande lampée à son tour. Le liquide lui brula un peu la gorge ; c'était vraiment fort.

Quand il repassa la bouteille à Beverly, il constata à sa grimace que ce n'était pas que son avis.

-Alors ? Commença-t-il.

-Alors quoi ? Répondit-elle avec un soupir.

-Qu'est-ce que tu vas faire pour Ben.

Beverly pris un instant pour réfléchir. Richie prit la bouteille pour boire une gorgée.

Vacances au skiWhere stories live. Discover now