Chapitre 16

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Richie et Charly devaient revenir le lendemain matin. Ce n'était pas qu'une simple fracture demandait de l'observation en soi. Mais étant donné les circonstances météorologiques, ils avaient préféré garder le garçon pour la nuit et, n'étant pas majeur, Charly faisait office de figure d'autorité pour lui.

Au chalet, le matin du 27 décembre 1993, les ratés étaient à table quand la porte s'ouvrit. Charly entra la première, tenant la porte pour Richie derrière elle.

La veille, dans son lit, Eddie avait retourné dans sa tête la scène dans les bois un bon millier de fois. Avait-il pardonné à Richie ? En avait-il eu vraiment envie de ce baiser ? Ou était-ce seulement ce qu'on pouvait appeler « un moment propice » ? S'embrasser ne voulait-il pas dire se remettre officiellement ensemble ? Était-ce qu'il voulait ? Ce qu'il devait faire ?

Il s'était retourné dans son lit toute la nuit en réfléchissant et avait regardé la place qui, en temps normal, était occupée par le grand garçon à lunettes. C'était la deuxième nuit qu'il passait sans lui, loin de ses bras...et on ne pouvait pas dire que la dernière nuit qu'ils aient passé ensemble fut agréable... Richie était parti de la chambre après qu'Eddie n'avait pas su lui rendre ses sentiments et quand il était revenu, quelque temps après, Eddie avait fait semblant de déjà profondément dormir pour ne pas avoir à lui parler.

Il posa la main sur l'oreiller à côté de lui, ensuite se rapprocha un peu et finalement pris entièrement le coussin dans ses bras ; il avait son odeur et c'était réconfortant. Il avait déjà piqué des pulls à son copain par le passé pour garder une trace de son odeur sur lui. Un instinct tellement primaire mais pourtant si réconfortant. Quelquefois, il se sentait bizarre de faire ça, se disait que ça ne se faisait pas. Puis il s'était rendu compte que Beverly piquait aussi des pulls à Ben et il aurait même juré avoir vu Stan avec le gilet rouge de Bill, son préféré. Même Charly venait déjeuner le matin en portant un t-shirt de Mike. Il n'était pas si bizarre que ça finalement, juste perdu peut-être ?

Eddie sentit des larmes monter au coin de ses yeux et se laissa aller en silence. Que devait-il faire ? Richie lui manquait tellement ! D'un autre côté, tout ne deviendrais pas bizarre entre eux maintenant ? Comment faisaient les autres pour gérer ça ? Dire à quelqu'un qu'on l'aime, n'est-ce pas une preuve d'engagement par rapport au futur ? Lui promettre en trois mots qu'un jour on lui dira, devant une assemblée de témoins, trois mots de plus ? Et tout ça, c'était effrayant non ? Il ne se sentit pas s'endormir et partir vers des rêves où les mots « Je t'aime » et « Je le veux » ne sont pas synonymes de problèmes, mais bien une fin de conte de fée ou tout se termine bien.

Le lendemain matin, en se réveillant, il se rendit compte qu'il était toujours accroché au coussin. Il en respira l'odeur une dernière fois pendant quelques instants et se leva pour aller prendre sa douche et s'habiller avant de descendre, d'un pas léger, prendre son petit déjeuner -bien qu'il n'eût pas spécialement fin ce matin- jusqu'à ce qu'il soit coupé par la porte d'entrée qui s'ouvrait.

Eddie tendit le cou pour observer ce qu'il se passait par la porte, Stan et Bill, à sa droite firent de même et Mike, Ben et Beverly en face se retournèrent pour voir ce qu'il se passait et enfin il l'aperçut; son regard concentré sur ses béquilles pour ne pas tomber et ce demi-sourire qui disait « Ça va, je m'en sors ». On aurait dit Bambi qui apprenait à marcher pensa Eddie avec la propre voix de Richie dans sa tête. Eddie, le cœur battant, n'hésita plus une seconde, se leva et couru vers lui pour le rejoindre au plus vite. Il était là ! Devant lui ! Il ne pouvait plus attendre une seule seconde de plus sans le tenir dans ses bras et l'avoir contre lui. Il s'en fichait qu'il pouvait être froid ou bien qu'il venait de l'hôpital et probablement ne s'était pas désinfecté les mains en partant.

Richie le vit aussi et posa le pied à terre pour avancer vers Eddie également.

-Ne marche pas sur ton plâtre ! Lui hurla Charly.

Mais il s'en fichait, tout comme de la douleur qui lui parcouru le corps entier en appuyant son pied douloureux sur le sol.

Eddie fonça droit sur lui et le prit tellement fort dans bras, qu'ils manquèrent tous les deux de tomber à la renverse. Richie lui rendit son étreinte avec un sourire avant de reprendre appuis sur ses béquilles, sa cheville lui faisait un mal de chien. Il sentit son cœur battre la chamade. Mais, était-ce le sien ? Ou celui d'Eddie qu'il sentait d'ailleurs ? Peu importe, probablement un mélange de leurs deux cœurs enfin réunis. L'étreinte ne dura par fort longtemps, Eddie la brisa pour se reculer et pour attraper la nuque de Richie à deux mains et l'embrasser. D'ailleurs, il ne se contenta pas de lui solliciter un petit baiser, il voulait rattraper ces presque trois jours de manque, ces trois jours d'abstinence qui, il s'en rendait seulement compte, avait l'impression de lui avoir duré des années. Les mots se bousculaient dans la tête du petit châtain, mais finalement, il sut ce qu'il devait dire. Ces mots s'imposaient à lui par le plus naturel des mondes.

Eddie lâche les lèvres de Richie, aussi avide de plus que les siennes, pour le regarder dans les yeux et laissa son cœur s'exprimer librement.

-Je t'aime Richie ! Je t'aime tellement !

Le regard de Richie s'illumina et un grand sourire commença à fendre son visage.

-Moi aussi je t'aime Eddie.

Ils repartirent à l'assaut des lèvres l'un de l'autre et Charly, qui venait de terminer de retirer son manteau, son écharpe, son bonnet et ses gants, passa près d'eux en prenant soin de bien les éviter.

-Oh par pitié ! Il existe des chambres pour ça, les garçons ! Dit-elle en essayant de cacher un énorme sourire dans sa voix.

Et ils ne se firent pas prier, à peine les avait-elle dépassés, qu'ils montèrent l'étage, sous le regard réprobateur de Stan qui leva ensuite les yeux au ciel.

-C'est leur réponse à tout ?

-On dirait bien. Lui répondit Charly en venant embrasser Mike pour le saluer et s'asseoir sur ses genoux.

Ce dernier passa bras autour de la taille de sa magnifique petite amie qui lui avait bien manqué la veille.

-D-d-d-donc, il s-se di-disput-t-tait pour qu-quoi ? Demanda Bill.

-En gros. Commença Beverly. Richie avait dit à Eddie qu'il l'aimait et Eddie n'avait pas répondu.

Il y eut un moment de silence dans la salle à manger pendant quelques minutes que Stan brisa avec fracas et incompréhension.

-Quoi ? Tout ça pour ça ? Tu te fiches de moi ?

Toute la table rit sauf lui, qui ne comprenait ni ce qu'il y avait de drôle ni le drame qui avait pu tourner autour de ça. Pour lui c'était tellement évidemment. Et cela fit rire encore plus les autres, c'était un drôle de moment.

À suivre...

Le prochain chapitre sera un lemon, si vous n'êtes pas à l'aise avec ce genre de lecture, ne vous en faite pas, l'histoire est tout à fait compréhensible sans et est plus un "bonus" je ne sais malheureusement pas vous dire quand il arrivera car je veux qu'il soit parfait et ne pas en avoir honte (comme l'autre au chapitre 7). Et comme je suis encore en examen pour le moment je ne sais pas m'en occuper, mais ce sera ma priorité de corriger ce chapitre dès la fin de mes examens !

Ps : Je viens de voir que cette histoire était première en Reddie alors franchement  : MERCI ça fait hyper plaisir !

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