1

34 9 5
                                    

Harun, il s'ennuie. Chaque jour. Chaque heure.

Tic tac.

Interminable cliquetis insupportable, égrenant les minutes de sa vie pathétiquement

minable.

Il déteste ça.

Rester là, assis, passif.

Les maîtres veulent qu'ils réalisent des choses, en tant qu'avenir du pays, mais comment quand tout ce qu'ils leur apprennent est oublié la fois d'après ? Rien qu'en pensant aux devoirs, au travail qui l'attend, Harun est ennuyé. Blasé.

Tic tac.

Une mouche bourdonne. C'est distrayant, surtout comparé au professeur.

Tic tac.

Le maître pose une question que Harun ne daigne pas écouter.

Tic tac.

Le maître interroge Salimah. Mauvaise réponse.

Tic tac.

Toujours la même rengaine qui agace profondément le garçon.

Tic tac.

L'adulte décide finalement d'interroger ce garçon au regard si insolent, si hautain.

Le temps s'arrête.

‹‹ Harun ?

Le monsieur a mal prononcé son prénom, alors Harun le fusille du regard.

– C'est HarOUn.

– C'est ce que j'ai dit. Réponds maintenant. ››

Harun fixe le maître, dont l'espoir est désormais fané. Il sait qu'Harun ne dira rien, mais il se doit d'essayer.

Harun ne dit mot, tournant sa tête vers la vieille fenêtre, poussant un profond soupir sous la chaleur du pays.

Tic tac.

Vivement ce soir. Il tourne en rond, comme un lion en cage, qui n'aspire qu'à retrouver sa savane sauvage.

CHEMINS PARALLÈLESWhere stories live. Discover now