CHEMINS PARALLÈLES

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Pas très loin, à quelques mètres de l'endroit où toute la tristesse du monde coule des yeux de Nihasah et de Harun, il y a un homme. Tiraillé entre sa conscience et ses rêves, entre ses peurs et ses espoirs. Avancer et oublier, ou reculer et disparaître ? L'homme est perdu, le cœur fané, il ne sait pas : ses repères sont déboussolés, lui qui semblait expliquer toute la science du monde. Il aimerait tellement être celui qu'il devrait être, celui qui ne fait pas pleurer mais celui qui fait rire même quand le cœur dépérit. Il a fait du mal, a-t-il pu être heureux ? Oh oui il l'a été, quand il survolait les océans et qu'il plongeait dans les entrailles de la terre. Il l'a été tellement de fois mais ce bonheur là, qui semble l'appeler de toutes ses forces : Il aimerait s'y abandonner, il aimerait tant les serrer dans ses bras. Quand il a vu Harun, il a tout de suite compris, mais un besoin viscéral de rester avec cet enfant si intelligent, de faire partie ne serait-ce qu'un peu de sa vie alors qu'il avait été tant et tant absent l'avait pris. Et maintenant est-ce qu'il regrette ?

Non.

Il est heureux d'avoir serré son enfant, d'avoir revu la femme de sa vie. Pourra-t-il disparaître encore une fois ? Bien sûr, il est si lâche. Un dernier regard vers l'endroit qu'il aurait dû rejoindre il y a bien longtemps, puis l'homme part.

Mais un souvenir le foudroie. Quand il a vu Harun à l'arbre vénérable, il lui a dit qu'il lui trouverait le nom de son âme. Les larmes minuscules coulent sur ses joues : il est fatigué de ce poids sur son cœur. Il veut tenir au moins une de ses promesses. Il doit le faire, et peut-être que ça sera la voie de la guérison.

Alors Azaan aux mille étoiles se retourne et avance pour rejoindre Harun l'enfant de la vérité et Nihasah la princesse du ciel.

Début.