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Le lendemain, Harun va à l'école. Il est ennuyé, extrêmement. Il veut frapper Yumna l'agaçante. La seule chose qui le maintient en éveil, c'est la bibliothèque à côté. Mathématiques, sciences, sonnerie et là Harun se rue hors de la salle pour aller à la bibliothèque.

Qui est fermée.

Il tente néanmoins de l'ouvrir, elle ne peut pas être fermée, cette fichue salle ! Mais un professeur arrive, les sourcils froncés.

‹‹ Harun ? Qu'est-ce que tu fais ?

C'est la professeur de français.

– Je veux aller prendre des livres.


Haussement des sourcils de l'autre côté contre regard agacé.


– Ah ? Mais la bibliothèque n'est ouverte que pour la pause déjeuner.

Ça m'aura bien servi, tiens d'écouter cette vieille loque d'Azaan.

– Mais vu que tu sembles seul, je peux te faire une exception. ››

L'espoir renaît sur la face d'Harun, qui laisse le professeur enfoncer une clé dans la vieille porte.

Quand il entre dans la pièce, le garçon n'en revient pas. Une immensité de livres, extrêmement vieux ou neuf l'entoure. Une odeur de papier se dégage et tout de suite Harun sent qu'il sera bien ici. Cette pièce est sa préférée.

‹‹ Vous me conseillez quoi madame ?

C'est à ce moment-là qu'Harun décide de vraiment la regarder, cette dame qu'il côtoie tous les jours mais qu'il n'avait jamais vue. Une femme grande, qui semble très jeune, avec d'immenses lunettes et des cheveux ramenés en haut de sa tête en un grand pompom.

– Ça dépend ce que tu lis...

– Ça se résume à Mary Shelley. Mais j'adore et je suis pas raciste des livres.

Étonnement de l'autre côté. Elle remonte ses lunettes puis observe ce garçon à l'air boudeur et enquiquineur.

– Ce serait intéressant de lire Le Portrait de Dorian Gray alors.

– Merci madame.››

Ravissement.

CHEMINS PARALLÈLESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant