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Le lendemain, Harun, la mine basse et le regard triste ne retourne pas faire l'école buissonnière. Sa mère lui a crié dessus, puis ensuite elle s'est tue. La déception avait flotté dans ses yeux : comment son enfant en était-il venu à voler des moutons, pour le plaisir ?

Il avait été puni, et s'était endormi sans sa mère pour le border au coin du lit. Il s'était alors promis de ne plus faire naître sur le visage de sa mère, cet air de tristesse et de perdition. Un bon garçon exemplaire qui ne volerait plus jamais.

La journée est néanmoins fade, l'inconnu qui lui a parlé hier est complètement sorti de la tête d'Harun qui rêve de promenades et de nuages gonflés d'orage pour le rafraîchir de cette torride journée.

‹‹ Harun ? On rentre ensemble aujourd'hui ?

Yumna.
Elle ennuit Harun plus que tout. Sous prétexte que ses parents connaissaient la mère du garçon, elle se permet tout un tas de petites choses : piquer dans son plat, le suivre partout, ou l'embrasser sur la joue.

– Non.

La seule raison pour laquelle il la supporte encore, c'est qu'elle n'a jamais rien dit à ses parents pour les absences d'Harun. Alors il la tolère, mais même ses grands yeux sombres et sa fossette n'arrive pas à attendrir le garçon qui aurait bien voulu raser toutes ses nattes pour le plaisir de la voir pleurer.

– Dans tous les cas, je viens quand même !

Harun lève les yeux au ciel, prenant son petit sac, lorsque la sonnerie retentit.

– Fais ce que tu veux. ››

CHEMINS PARALLÈLESWhere stories live. Discover now