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Aujourd'hui, l'école finit plus tôt, alors Harun va au Vénérable Arbre. Ça donne un petit style dit comme ça. Azaan n'est pas là, alors le garçon travaille ses mathématiques. La dernière fois, Azaan lui a parlé d'Archimède et Pythagore, et rien que pour eux Harun a souhaité débuter les sciences. Et il aime cette logique et ce sens que les mathématiques lui donnent au quotidien, il aime réfléchir le monde en formes et en formules. Bizarrement ça lui plaît. La physique aussi, il aime d'ailleurs beaucoup cette phrase de Lavoisier : Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Il se la répète en regardant le ciel depuis son lit, le soir avant d'aller dormir.

Des pas se font entendre puis Harun voit Azaan.

‹‹ J'ai un cadeau pour toi.

Il tend un vieux bouquin, jauni, dont les feuilles semblent abîmées.

Un exemplaire de Raison et Sentiments.

– Je sais que tu l'avais beaucoup aimé.

– Mais... Tu te sépares jamais de Jane Austen ! Puis c'est pas mon bouquin préféré à ce compte là, je préfère même Zola.

– T'es devenu un pro en quelques semaines dis donc.

– J'ai le meilleur des profs, tu sais.

– Prends-le, valeur sentimentale et tout.

– Merci Azaan. Merci beaucoup.  ››

Les yeux d'Harun se sont embués, il ne sait pas pourquoi mais son cœur se serre. Il fixe le livre dans ses mains avant de jeter un coup d'oeil à l'homme face à lui. Il a vécu avant d'arriver là, et pourtant, il s'est occupé d'Harun, lui a appris des milliers de choses en l'espace de quelques semaines. Une gratitude sans fin prend le garçon. Il prend Azaan par la taille, il ne lui arrive même pas aux pectoraux, mais il le serre fort.

« Merci Az' »

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