Changbin-HP

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Il me manque. Un peu. Beaucoup. Passionément. À la folie. Trop. Je suis en 4e année à Poudlard, la prestigieuse école pour sorciers et sorcières. Je suis plutôt bonne en cours, j'ai des amies formidables, des parents aussi, sauf que eux m'ont rejetée. Dès mon entrée à Poudlard. À cause de ma maison. Je suis à Poufsouffle. Mes parents ont tous les deux été à Serpentard. Pour eux cela semblait logique que j'y aille aussi. Mais je ne suis pas comme eux. Je n'ai jamais été comme eux. Et lui non plus. Mais il a choisi un camp différent. Mes soit disant parents n'ont pas supporté que je sois une Poufsouffle. Pourtant, ils auraient dû s'en douter. Depuis toujours, ou du moins aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé aider les autres, souvent dans la lune et maladroite, je ne sais pas non plus contrôler mes émotions. Et, pour une fille qui était censée se retrouver à Serpentard, ça pose un problème. Un sérieux problème.

Une tape derrière la tête me ramène à la réalité. Oups, je suis encore partie en plein cours d'histoire de la magie. Même pour une Poufsouffle comme moi, ce cours est d'un ennui... Mon regard se dirige donc vers la personne à qui je dois ma légère douleur au crâne. Emma, une Poufsouffle aussi, ma meilleure amie, dès que je m'évade, elle est toujours là pour me rattraper, ma sauveuse, son surnom. Elle oscille la tête très légèrement vers l'autre côté de la salle de classe. Vers les Serpentards. Bien qu'ils font souvent cours avec les Gryffondors, cette classe-ci est presque toujours en même temps que la nôtre. À mon plus grand désespoir. Ce ne sont pas les Serpentards qui me dérangent plus que ça, bien qu'ils soient vraiment frustrants avec leur air de supériorité permanent, c'est lui. Comme par hasard dans la classe qui se retrouve accolée à la nôtre. Stupide karma. Et, comme si ce n'était pas assez, il faut qu'il me regarde. Bien évidemment. Emma pose sur moi un regard interrogateur. Un jour, je lui raconterai tout, mais là, tout de suite, je n'en ai vraiment pas la force. Du coup, je me contente de lui sourire, pour la rassurer. Sauf que bien sûr, elle n'est pas dupe, la copine.

C'est là que les ennuis arrivent. Dès que la journée se fini, je m'échappe dans les douches, puisque je sais que l'interrogatoire va tomber ce soir, au vu des regards suspicieux que ma chère Emma m'a lancés tout le reste de la journée. En même temps, je ne peux pas lui en vouloir, ce n'est pas la première fois que cela arrive, oh que non. Je serai donc obligée de tout lui dire ce soir. Je soupire en laissant l'eau chaude me détendre. Je ne vais pas lui mentir, déjà, cela ne servirai à rien, elle sait quand je mens, on est pas amies pour rien, en plus, je ne gagne rien à mentir, et puis, le plus embêtant, je ne sais pas mentir. Donc ça règle le problème.

Dès que la porte laisse la place à un bras de passer, celui d'Emma m'attrape. Je crois que je ne l'ai jamais vue aussi déterminée. Elle m'entraîne dans la Salle sur Demande, je rentre alors dans un grand salon, avec de quoi manger au centre de la pièce, un grand canapé, une cheminée. Nous nous installons, elle a tout prévu, elle savait que cela ne prendrait pas cinq minutes...Mais plutôt plusieurs heures. Elle prend la parole :

- Bon, cette fois, tu ne peux pas t'échapper, raconte-moi tout, tu sais que je ne te jugerai pas.

Je prends un coussin contre moi.

Flashback

J'ai cinq ans, mes parents et moi déménageons une septième fois cette année, pour éviter que le Ministère de la magie ne nous mette la main dessus, enfin, surtout à mes parents, ils pratiquent énormément de magie noire, à mon plus grand regret. Puisque que nous déménageons presque tous les deux mois, je n'ai jamais vraiment eu d'amis. Cette fois, nous arrivons dans une campagne, que je qualifie d'adorable, mais mes parents préféraient l'expression " trou du cul du monde ". Je ne comprends toujours pas pourquoi, il y avait une forêt à deux pas, un lac en son centre... Un endroit paradisiaque, ou presque à mon sens. Le seul hic, c'était nos voisins, eux étaient aussi comme mes parents, des anciens Serpentards purs et durs. Ils ont un fils, nommé Changbin, ce garçon a mon âge. Malgré nos différences de caractères, complètements opposés, nous nous sommes tout de suite bien entendus. Au début nous ne nous voyions qu'en présence des parents, puis nous avons commencé à explorer la forêt, ensemble. Nous coursions les écureils et les papillons, avons passé des aprés-midi entiers à nous baigner dans le lac, nous avions même construit une cabane en hauteur, rien qu'avec nos petits bras de l'époque. J'étais vraiment heureuse, et lui aussi. J'ai remarqué, depuis longtemps, qu'il n'est pas si Serpentard, il veut juste rendre ses parents fiers de lui. Il ne sait pas bien exprimer ses sentiments. Mais, au fond, c'est un gars bien, il aime ses proches, et la nature, ce qui, entre nous, est Poufsouffle à 100% , mais je ne lui ai jamais dit. Mes parents n'ont plus déménagé, pensant que l'influence de Changbin me changerait. C'est l'inverse qui s'est produit, je ne l'ai pas cherché, Changbin n'avait jamais été en contact avec aucun autre enfant avant moi. Il a appris à aimer, à profiter. Je lui ai montré l'innocence de l'enfance, ce que ses parents ne lui permettaient pas d'être, et donc qu'il avait refoulé au fond de lui. Il ne le montrait pas devant ses parents, bien sûr, il voulait vraiment les rendre fiers. Je lui répétait sans cesse que c'était sa vie, qu'il devait faire comme bon lui semble, sans se soucier de l'avis des autres, ça aussi, c'étair le contraire de ce que ses parents lui apprenaient. Le regard des autres. Il n'y a rien de plus important pour une personne qui cherche à se montrer plus forte que les autres, à avoir de l'influence. Nous nous disputions souvent. Mais nous nous réconcilions toujours. Les mois passaient et nous devenions de plus en plus proches. Nous avons failli nous embrasser, une fois. C'est à ce moment-là que je me suis rendue compte, je l'aimais. Cette révélation m'avait fait l'effet d'une baffe en pleine poire, mais j'ai décidé de tout garder pour moi, connaissant la pratique des mariages arrangés, je savais que nous deux, ce ne serait pas possible. Le jour où tout à basculé...C'était la rentrée à Poudlard, la première année. Nos maisons sont opposées. Pas rivales comme avec les Gryffondors. Opposées. Ce jour-là, tout a basculé, mes parents m'ont abandonnée, et, les parents du seul ami que j'ai jamais eu lui ont interdit de continuer à me fréquenter.

Imagines STRAYKIDSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant