His new beginning [Terminée]

5. Retrouvailles

This has got to be a joke
The universe fuckin' hates my guts

NIKI - odds

JALEESA

— Je n'aurais jamais cru vous revoir.

Et moi donc ?

Tout en souriant en coin, il étudie les traits de mon visage. Je suis incapable d'esquisser le moindre mouvement depuis que j'ai croisé son regard. Comme si mon cerveau avait crashé, incapable de se remettre du choc. New York regroupe des millions d'habitants. Et j'ai l'immense plaisir de retomber sur ce type, dans l'unique endroit où on veut m'employer.

Ma bonne étoile doit avoir une dent contre moi, ou être en manque cruel de divertissement. C'est la seule explication à cette mascarade.

Plus je le regarde, plus des flashs de notre soirée surréaliste me reviennent en tête. Je me revois perdre mon sang froid à chaque fois qu'il rebondissait sur ce que je disais. Et je revois son sourire effronté, le même qu'il arborait, il y a quelques minutes.

— Je dois être maudite...

— Drôle de façon de dire que vous êtes veinarde.

Même s'il plaisante, je roule exagérément des yeux. J'avais oublié combien son humour était rafraîchissant.

— Et sinon, qu'est-ce que vous faites là ? demande-t-il après avoir sorti un trousseau de clefs. Vous êtes venue me payer le pressing ?

Il incline la tête et jauge ma réaction.

— À moins que vous soyez venue m'aider à choisir les faire-part du mariage ? Personnellement, j'hésite entre quelque chose de simple, très épuré, et quelque chose de fleuri, tout en couleurs.

Avec son expression goguenarde, je vois bien qu'il crève d'envie de me voir entrer dans son jeu, comme la dernière fois. Au lieu de lui donner ce qu'il veut, je garde le silence quelques secondes – assez pour qu'il comprenne que sa blague vient de bider lamentablement – puis je réplique :

— Excusez-moi, je suis un peu perdue. J'étais censée rire à quel moment ?

Pour le coup, c'est lui qui pouffe de rire. Une réaction différente de celle que je cherchais à provoquer chez lui.

— Moi qui pensais avoir eu le temps de travailler mon humour... Il est toujours aussi pourri ?

Je plisse les yeux, farfouille dans ma mémoire. Comment il s'appelle déjà ? Solal, non ? Rien que pour l'emmerder, je choisis de me tromper de prénom.

— Toujours aussi pourri. Bon, vous avez eu le temps de devenir perspicace, au moins. C'est bien, Jamal.

Un sourire amusé apparaît sur ses jolies lèvres de crétin. Il a mordu à l'hameçon.

— Et vous n'avez pas eu le temps de travailler votre mémoire. D'abord vous oubliez votre sac, maintenant mon prénom... Je m'appelle Solal.

— Merde, susurré-je avec une moue faussement désolée. Faut croire que vous n'étiez pas très marquant.

Il prend un air offusqué assez grotesque, la main sur le torse.

— Moi, pas très marquant ?

— Vous, pas très marquant, oui.

En une enjambée, il est devant moi.

— Vous êtes une très mauvaise menteuse.

— Si ça peut vous rassurer...