Once Upon a Time - Enchanteresse - Tome 1 : Fleur de Lys

CHAPITRE 8 : La Magie a Toujours un Prix

Forêt Enchantée, Château de Rheintal, il y a bien longtemps, quelques jours après la fin de la Première Guerre des Ogres

C'était le matin du quatrième jour de captivité de Constance. Face à la porte, elle attendait que celle-ci s'ouvre, afin d'entendre la proposition du roi. Rumplestiltskin venait de partir. Malgré qu'elle puisse filer elle-même l'or maintenant, il avait insisté pour l'aider encore ce dernier jour. Il fallait dire qu'elle en avait été ravie.
Alors que le jour pointait, malgré la fatigue et la faim qui lui tordait le ventre, ayant été nourrie au pain rassis pendant ces trois jours accompagné d'un verre d'eau, la jeune femme se sentait heureuse. Dans tous ses membres, l'excitation la parcourait ; elle sentait la liberté toute proche.
Mais alors que la joie l'avait envahie, elle retomba aussitôt. Le roi n'arrivait toujours pas. Il venait chaque jour à la même heure. Pourtant, aujourd'hui nulle trace de lui. Elle attendit encore une heure, puis deux. Toujours personne. Elle se laissa glisser par terre, le dos collé contre le mur glacial de sa prison. Elle se sentit alors terriblement seule, ayant toujours partagé sa cellule avec son compagnon clandestin qui se trouvait être son sauveur.
Un courant d'air passa en-dessous de la porte et la fit frissonner. Elle ramena sa cape bleue ciel sur ses bras et sa robe assortie de pauvre paysanne sur ses pieds gelés malgré ses bottes. La tête sur ses genoux ramenés contre elle, elle attendit encore. Le roi ne venait pas. Elle finit par s'assoupir, la fatigue gagnant sur la patience.
Constance sursauta lorsque la porte de bois s'ouvrît enfin. Elle releva la tête pour apercevoir une vieille dame aux traits doux.
« Bonsoir Mademoiselle Constance. » lui dit-elle.
La jeune femme se releva immédiatement.
« Bonsoir... Madame ?
- Je m'appelle Anne-Lise.
- Bonsoir Madame Anne-Lise.
- Anne-Lise ça suffira. »
Constance acquiesça avec un sourire. Anne-Lise lui fit signe de venir.
« C'est le roi qui m'envoie, je dois vous conduire à vos appartements. »
Constance cligna plusieurs fois des yeux, ne réalisant pas ce que l'on venait de lui dire.
« Mes appartements ?
- Oui, vous aurez une chambre au palais à partir d'aujourd'hui. »
La jeune femme secoua la tête. Comment savoir si la vieille dame était digne de confiance ? Pourquoi le roi voulait-il lui donner une chambre ?
« Veuillez me suivre très chère ! » dit Anne-Lise.
Constance fronça les sourcils. Très chère ? Avait-elle dit très chère ? La jeune femme fit un petit sourire et l'air que le vieille dame venait de faire lui affirmait qu'elle avait raison.
« Je vous suis. »
La jeune femme et la dame de chambre traversèrent bon nombre de couloir à l'allure austère pour enfin arriver dans une chambre aux dimensions extrêmes. Un lit en baldaquin beige trônait contre le mur droit, un lustre d'or pendait du plafond, une moquette aux motifs diverses se trouvait au sol, une coiffeuse et une immense garde-robe habillaient le mur de gauche et une immense baie vitrée décorée de rideau beige donnait sur un balcon.
« Cela te plaît très chère ? »
Constance se retourna vers la vieille dame qui se trouvait être Rumplestiltskin, la porte étant fermée, il avait repris son apparence.
« Si cela me plaît ? s'étonna-t-elle. C'est magnifique ! »
La jeune femme tourna sur elle-même pour regarder la pièce. Puis, elle s'arrêta net.
« Mais je ne dois pas m'y habituer. Je partirai bientôt. »
Rumplestiltskin haussa les sourcils.
« Tu ne veux donc pas rester ? »
La jolie blonde secoua la tête.
« Le roi ne m'inspire rien qui vaille. Je ne veux pas rester prisonnière même si c'est d'un magnifique château. »
Rumplestiltskin la regarda un instant avant de se tourner vers la baie vitrée. Constance s'assit sur le lit.
« Expliquez-moi.
- Quoi donc ? s'étonna le Ténébreux en se retournant.
- Pourquoi le roi n'est-il pas venu ce matin ? Et pourquoi vous êtes-vous fait passé pour une dame de chambre ?
- Bien évidemment, le retour des questions ! s'exclama-t-il avec un petit rire. Le roi est en plein préparatifs.
- Préparatifs de quoi ?
- Tu le découvriras bientôt. »
Il fit un petit geste de la main en riant à nouveau. La jeune femme fit la moue. Ne pouvait-il donc pas s'exprimer clairement ?
« Si j'ai pris l'apparence de cette dame de chambre, c'était pour que tu ne fasses pas de bêtises.
- Vous insinuez que je fais des bêtises ? » s'indigna Constance.
Le Ténébreux s'approcha d'elle avec un sourire.
« Suite à ce qu'il va se passer, j'ai bien peur que tu ne tentes de t'échapper toute seule... Ce qui serait... du suicide ! »
Rumplestiltskin émit à nouveau un petit rire. Constance haussa un sourcil.
« Vous tenez donc à moi ? » se moqua-t-elle.
Il plissa le nez avant de rire à nouveau. Il la poussa d'une main et elle tomba sur le matelas.
« Non, je tiens uniquement à ce que tu vas me donner. »
Constance se releva, vexée. Elle s'avança en plein milieu de la pièce et demanda :
« Bon, quel est le programme alors ?
- Le programme, très chère, est le suivant : tu te laves, tu t'habilles, tu vas manger avec le roi, tu écoutes sa proposition, tu reviens ici et nous parlons de la proposition du roi. » répondit-il en parlant avec les mains.
La jolie blonde se retourna, étonnée.
« Le roi m'invite à dîner ?
- Oui et tu vas être en retard. »
Là-dessus, Rumplestiltskin la poussa dans la salle d'eau sous ses protestations.