CHAPITRE 4 : Un Nouveau Marché

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Forêt Enchantée, il y a bien longtemps, quelques jours après la fin de la Première Guerre des Ogres

Lorsque Constance se réveilla, Rumplestiltskin n'était plus là. A la place, une montagne d'or se trouvait dans la pièce. La jeune femme passa une main sur son visage. Elle ne se souvenait plus de s'être endormie. Malgré les protestations du Ténébreux, elle avait tenu à lui tenir compagnie. Cependant, au bout d'un certain temps, il lui avait demandé de se taire et ce fut certainement vers cette heure-là qu'elle s'était endormie.

Soudain, la porte de sa cellule s'ouvrit à la volée. Elle sursauta. Mais quand elle vit le roi, elle sourit. Grâce à Rumplestiltskin, elle allait pouvoir retrouver sa liberté. Pleine d'espoir, elle se leva et fit la révérence.
« Votre Majesté. Voici l'or que vous aviez demandé. »
Le roi entra dans la pièce, les yeux exorbités. Il s'approcha d'une des bobine de fil d'or et la regarda.
« C'est impossible ! Ca ne peut pas être vrai !
- Pourtant, ça l'est, Votre Majesté. » affirma Constance.
Le roi devint alors tout joyeux et sautait de bobine en bobine pour les sentirent.
« C'est prodigieux ! Tout bonnement prodigieux ! »
La jeune meunière s'abstint de tout commentaire, bien qu'elle trouva cela assez drôle et ridicule. Mais elle n'était pas là pour regarder le roi sautiller et s'extasier comme un enfant, elle voulait sortir de cette prison.
« Votre Majesté, commença-t-elle, étant donné que j'ai fait ce que vous m'avez demandé, puis-je être libre ? »
Le roi arrêta sa mascarade et se tourna vers Constance. Il éclata de rire.
« Libre ? Tu veux être libre ?
- Eh bien, oui. »
Son visage prit alors une empreinte plus menaçante, il agita une des bobines devant le nez de la jeune femme.
« Tu sais ce qu'est cela ?
- De l'or, répondit-elle ne sachant pas où il voulait en venir.
- Oui, exactement. De l'or. »
Le roi fit un étrange sourire et Constance put lire dans son regard une forme de folie, une forme d'avarice. A cet instant, elle le trouva plus fou que cet étrange Rumplestiltskin. Le roi se jeta sur Constance et lui prit les mains. Il les regarda d'abord avant de s'adresser à elle, en plaçant son visage trop près du sien.
« Tu peux filer l'or avec tes petites mains graciles. »
Constance, mal à l'aise et sur ses gardes, se recula et reprit ses mains.
« Tu peux filer l'or avec tes mains ! répéta le roi. Tu crois vraiment que je vais te relâcher pour que ton imbécile d'oncle en profite plutôt que moi ?! »
Il éclata de nouveau de rire, puis redevint sérieux et austère.
« Tu veux être libre alors.
- Parfaitement ! clama Constance qui essayait tant bien que mal de contrôler sa colère.
- Eh bien, tu seras esclave ! Tu tisseras ici jusqu'à la fin de ta vie ! On t'apportera de la paille d'ici une heure et si elle n'est pas filer demain matin, tu mourras ! »
Là-dessus, le roi sortit de la prison, faisant voler sa cape rouge sang. Lorsque la porte fut fermée, Constance serra les poings, des larmes de colère coulèrent le long de ses joues. Elle fixa cette porte qui était son unique porte de sortie mais qu'elle ne passerait jamais. A moins que...
« Bonjour très chère Constance. »
La jeune femme fit volte-face et courut vers Rumplestiltskin.
« Rumplestiltskin ! Je suis tellement heureuse de vous voir !
- M'en voilà honoré très chère, répondit-il avec une ironie particulière et en plaçant une main sur son cœur.
- Je vous en prie, faites-moi sortir d'ici ! »
Le Ténébreux feint de réfléchir, il posa un doigt sur son menton, puis regarda la jeune meunière avec un sourire faux.
« Non. »
Constance se recula en fronçant les sourcils.
« Qu... Quoi ? Comment ça non ?
- Non. » répéta-il avec un petit rire.
Il traversa la pièce avec un sourire moqueur. Constance le regarda, éberluée. Elle ne comprenait pas ; la veille, il avait immédiatement accepté de l'aider et aujourd'hui, il refusait tout bonnement, sans explication. Était-il à ce point lunatique ?
« Mais enfin, je ne comprends pas, dit-elle. Qu'ai-je fait pour que vous n'acceptiez pas de m'aider ? »
Rumplestiltskin rit et commença à tourner autour d'elle.
« Oh mais tu n'as rien fait !
- Mais alors, pourquoi ?
- Vois-tu ma chère Constance, tu es dotée d'un énorme potentiel et il serait dommage de ne pas s'en servir. Il me reste trois choses à te demander. Or, si je te fais sortir maintenant, je ne pourrai en avoir qu'une seule.
- Je veux bien vous donner les trois en échange d'un seul service ! »
Il s'arrêta et regarda la jeune femme avec un sourire. Il agita les doigts.
« C'est bien gentil, très chère. Mais ce n'est pas de cette manière que je fonctionne. Je ne demande qu'une seule chose par service. Sinon, des petits malins reviendraient me voir en disant qu'ils ont droit à un service car il m'ont donné plusieurs choses auparavant.
- Je vous promets que je ne vous demanderai rien en retour, si ce n'est que vous me sortiez d'ici. Je tiens toujours mes promesses.
- Je suis désole, très chère, mais je n'accepte pas.
- Alors vous allez me laisser pourrir ici, alors que vous pourriez me faire sortir d'ici immédiatement ? »
Rumplestiltskin s'arrêta face à Constance en souriant. Il toucha son nez du doigt.
« Tu as tout compris ! » répondit-il en faisant un petit rire.
Constance, qui avait louché lorsque le doigt du Ténébreux avait touché son nez, se recula. Puis, elle croisa les bras sur sa poitrine et le regarda légèrement menaçante.
« Et moi qui vous croyais plus gentil que le roi ! »
L'homme éclata de rire.
« Moi ? Gentil ? »
Il prit un air menaçant.
« Je suis le mal incarné, très chère. »
Il y avait mis toute son intonation de Ténébreux et beaucoup se serait recroquevillés de peur. Pourtant, Constance éclata de rire. Il la regarda, ahuri, ne comprenant pas que sa phrase n'ait pas eu l'effet escompté.
Soudain, la jeune femme se reprit et planta ses yeux dans les siens. Et lui, Rumpelstiltskin ! en frémit presque.
« Je ne vous crois pas.
- Pardon ? s'étonna-t-il.
- Vous avez tort. »
La jeune meunière s'approcha de lui, les yeux toujours planté dans les siens. Intérieurement, le grand Ténébreux eut peur de ce qu'elle allait faire, avant de se dire que c'était ridicule. Que pouvait-elle bien lui faire, à lui, Rumplestiltskin, le Ténébreux ?
Constance s'approchait de plus en plus de lui et lorsqu'elle fut à un souffle de lui, elle baissa la tête et posa une main sur le cœur de l'homme. Sans se contrôler, Rumplestiltskin frémit au contact de la jeune femme. Pourquoi n'avait-elle pas peur de lui ?
Et en effet, Constance n'avait pas peur, au contraire. Elle se souvenait d'elle, petite et ayant peur du tonnerre. Son père l'avait pris dans ses bras et lui avait dit cette phrase.
« Tu ne dois avoir peur de rien, Constance, uniquement de la peur elle-même. Et lorsque tu te sens en danger, n'ait pas peur, fais preuve de prudence. »
L'un des seuls souvenirs de son père.
Elle leva les yeux vers le visage terreux du Ténébreux. Celui-ci, bien que gardant un visage impassible, avait cessé de respirer.
« Contrairement à ce que vous dites, il y a quelque chose en vous de bon, affirma-t-elle, sentant le cœur de Rumplestiltskin battre à toute vitesse, à son grand désarrois. Tout le monde à le bien et le mal en lui. Cependant, l'un se développe plus que l'autre en fonction duquel il nourrit. C'est ce que j'ai lu dans une légende et j'y crois force et âme. Alors, ce que vous dites est faux, vous ne pouvez pas être le mal incarné. Vous avez une part de bonté en vous, même si elle est enfuie au plus profond de votre être et je vous le prouverai, Rumplestiltskin. Un jour je vous le promet, je vais aiderai à devenir une personne meilleure. »
Tous deux restèrent un long moment à se fixer les yeux dans les yeux. Rumplestiltskin essayait de sonder la jeune femme. Se pouvait-il que ce soit vraiment la Constance qu'il connaissait ? Il n'en était pas sûr, tant de temps avait passé. Il était devenu le Ténébreux notamment. Et si c'était vraiment elle, il ne fallait pas qu'elle le reconnaisse, il devait rester dans son personnage.

Once Upon a Time - Enchanteresse - Tome 1 : Fleur de LysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant