Once Upon a Time - Enchanteresse - Tome 1 : Fleur de Lys

CHAPITRE 2 : La Meunière et le Ténébreux

Le chapitre n'a pas été écrit avec la musique, mais elle va plutôt bien avec une partie de celui-ci. Lorsque vous verrez ceci : >>> Music, libre à vous de mettre la musique tout en lisant. Ou alors, si vous préférez, vous pouvez très bien l'écouter avant ou après avoir lu le chapitre, ou bien ne pas l'écouter du tout. Bonne lecture !

Forêt Enchantée, Basses-Terres, il y a bien longtemps, quelques jours après la fin de la Première Guerre des Ogres

Il était une fois, un royaume appelé Rheintal que le peuple avait tendance à appeler Terres Ombragées car cela faisait des siècles qu'une guerre contre les ogres faisait rage et qu'en général les ombres étaient associées à la peur et le mal. Cependant, bien avant tout cela, Rheintal était connu pour son sol fertile et sa végétation luxuriante, un véritable petit paradis au milieu de la Forêt Enchantée. Mais désormais, il n'était plus que chaos et misère.
Ce royaume était gouverné par le Roi Armand III, bien qu'il soit visionnaire et intelligent, il était certainement le pire roi que Rheintal avait connu. Il laissait son peuple dans la pauvreté et la famine que la guerre causait sans une once de pitié. Pourquoi faisait-il cela ? Personne ne le savait... Il fallait aussi dire que son peuple l'aimait. En effet, Armand, beau et charismatique, était également quelqu'un de très rusé et faisait croire qu'il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour les aider. C'est pourquoi, il faisait passer ses ordres les plus horribles pour ceux du Duc des Basses Terres qui, un brin idiot, l'idolâtrait et n'y voyait pas d'inconvénient.
Rheintal était divisé en deux par un cours d'eau appelé le Rhein. Le côté où se trouvaient des collines et des vallées étaient les Hautes Terres dont le dirigeant était mort il y avait peu, laissant la duchesse veuve, et l'autre côté où ses trouvaient de larges plaines étaient les Basses Terres. Justement, dans cette partie du royaume, une ville et deux villages avaient survécus à la guerre qui venait d'être abrogée par un mystérieux sauveur ; Hamelin, Meung et Hanau.

Dans ce dernier village, vivait une jeune femme qui se nommait Constance Bonacieux. Elle avait perdu ses parents très jeune et vivait chez son oncle et sa tante. Ils étaient meuniers et la jeune femme les aidaient sans rechigner. Pourtant, on ne pouvait pas dire qu'elle était très heureuse. Elle savait bien que son oncle ne l'aimait pas. Il n'aimait que l'intérêt qu'elle pouvait lui apporter. Il fallait dire que Constance était très jolie avec ses cheveux d'or, si bien que dans son village, certains la surnommaient « La Belle ». Cependant, beaucoup la traitait de folle également. En effet, la jeune femme avait des idées et un comportement qui ne convenaient pas aux femmes à cette époque. Notamment, elle savait lire et vaquait le plus clair de son temps libres à cette occupation.

Tous les jours, elle travaillait auprès de son oncle et de sa tante. Son oncle était un vantard fini et le plus grand sujet de ses vantardises était Constance. Il vantait sa beauté, son intelligence, sa gentillesse... Pourtant, lorsque personne n'était là, il la traitait comme un bête de foire. Fort heureusement, il n'avait jamais levé la main sur elle sous prétexte de « préserver sa beauté naturelle » mais en réalité, c'était pour une autre raison...

Un jour qu'il passait à se vanter sans cesse, complètement ivrogne dans la taverne du village, il clama à qui veut l'entendre que sa nièce avait la capacité de changer la paille en or en la filant comme de la laine. Certains villageois lui avaient ri au nez et lorsque l'on demandait à Constance si c'était vrai, ne voulant pas mentir mais ne voulant pas compromettre son oncle, elle répondait que c'était une probabilité.

Quelques jours plus tard, cette rumeur atteint l'oreille du roi. Avide et curieux, il fit le déplacement jusqu'au village du meunier pour voir « la fille qui savait filer l'or ».

Constance travaillait en compagnie de sa tante, lorsque le roi frappa à la porte. Elle ne s'en préoccupa pas, ne sachant pas l'identité du visiteur. Mais elle fut tout de même interpellée par la joie de son oncle et toutes ses manières.
« Constance ! Viens un peu saluer le roi ! »
La jeune femme fronça les sourcils. Le roi ? Que faisait-il là ? Que faisait-il chez de pauvres meuniers ?
Constance se dépêcha d'accourir auprès de son oncle. En effet, le roi était bel et bien là avec ses gardes qu'il appelait mousquetaires. Elle fit la révérence.
« Votre Majesté. » le salua-t-elle.
Le roi la fixa de haut en bas. La jeune meunière ne se sentait pas bien. Elle n'aimait pas cette sensation d'être observée sous toutes les coutures.
« C'est donc elle, la fille qui file l'or ? » finit par demander le roi.
Constance ouvrit la bouche pour répondre mais son oncle la devança.
« Oui, c'est bien elle, ma nièce, Votre Majesté. »
L'intéressée tourna la tête vers son oncle, horrifiée. Il venait de mentir au roi ! Ce dernier observait le moulin d'un œil critique, il n'était pas pittoresque mais était tout de même très modeste.
« Si votre nièce puis filer l'or, pourquoi n'habitez-vous pas dans un château ? interrogea le roi.
- C'est que, Votre Majesté, nous n'aimons pas nous vanter et étaler nos richesses, répondit mielleusement le propriétaire.
- La modestie est une qualité. » approuva-t-il.
Constance rit intérieurement à cette échange. Elle fut surprise lorsque le roi lui prit le menton pour observer son visage. La jeune femme dut se retenir pour ne pas le frapper.
« C'est vrai qu'elle est très belle. »
Il eut un moment de réflexion.
« Mousquetaires, accompagnez cette jeune femme jusqu'à mon carrosse. »
Là, Constance ne put se contenir. Elle se tourna vers le meunier.
« Mon oncle ! Je vous en prie ! Ne le laissez pas m'emmener !
- Contente-toi d'obéir au roi, ingrate ! »
Deux mousquetaires encadrèrent la pauvre fille qui se débattait violemment, mais elle n'avait pas assez de force et elle fut jetée dans le carrosse tel un sac de farine.