CHAPITRE 14 : La Fuite

90 5 17
                                    


Forêt Enchantée, il y a bien longtemps, quelques jours après la fin de la Première Guerre des Ogres

Constance s'était cachée derrière une commode lorsque la sorcière était sortie. Le cœur battant, elle essayait de se remémorer les informations qu'elle avait apprise. Tout d'abord, Rumple et elle était en danger et pas qu'un peu. Ils étaient au courant pour le dague du Ténébreux dont elle ne connaissait absolument pas l'existence. Quant à elle, elle devait se marier sous peine d'être mise à mort. De plus, le roi avait en sa possession une lettre lui étant destinée, mais dont elle n'avait pas connaissance. Apparemment, dans cette lettre, elle représentait un danger pour le royaume. Le jeune femme se passa une main sur le visage. Ceci n'avait absolument aucun sens. Comment pouvait-elle être si dangereuse. Soudain, la porte se referma dans un fracas. Elle sursauta et pria pour que personne ne la trouve. Mais le destin n'était pas de cet avis. Un chaton ayant déjà une taille presque adulte aux longs poils noirs et aux yeux jaunes trottina vers elle. Il se mit à se frotter à elle tout en ronronnant bruyamment. La jeune femme essaya de le faire taire en vain. Il était difficile aussi de ne pas s'attendrir devant son joli minois.
« Constance Bonacieux. »
Elle se figea et releva lentement la tête. En face d'elle se trouvait le Comte de la Fère si elle en croyait les dires du roi. Il lui tendit une main. Malgré qu'il ne l'eut pas dénoncé, la jeune meunière ne lui faisait aucunement confiance. Aussi, se garda-t-elle d'accepter sa main.
« Vous ne craignez rien avec moi. »
Il gratifia ses paroles d'un sourire qui se faisait charmeur sans le vouloir. Finalement, Constance lui prit la main. Après tout, quelle différence si elle était assise ou debout ? De plus, elle savait très bien que jamais elle ne pourrait se relever toute seule à cause de sa crinoline. Le comte la ramena vers lui avec une élégance incroyable. Le chaton grogna légèrement ayant trouvé lit dans le tissu de sa robe. Une fois debout, elle regarda le charmant jeune homme aux tâches de rousseur qui se trouvait devant elle, méfiante. Il s'inclina.
« Comte de la Fère, pour vous servir.
– Je ne sais pas si je dois être ravie de vous rencontrer. Mais quoi qu'il en soit, il semblerait que vous connaissez mon nom.
– En effet, affirma le comte avec un sourire amusé. Vous ne pouvez pas avoir de certitude que vous puissiez me faire confiance, mais je tiens à ce que vous sachiez que je ne suis pas dangereux. Veuillez me suivre jusqu'à la salle des banquets, le roi vous y attend. Apparemment, depuis que vous avez filé de l'or à son intention, il semblerait que vous soyez entrée dans ses bonnes grâces. »
Le comte lui tendit le bras qu'elle accepta à contrecœur. Il fallait dire qu'elle n'avait pas vraiment le choix, coincée entre lui et l'armoire. Certes, elle avait toujours la poudre que Rumplestiltskin lui avait donné, mais après tout, il ne l'avait pas dénoncé lorsqu'il l'avait surpris en train d'écouter aux portes la conversation privée du roi. Pourquoi d'ailleurs ? Elle n'en avait aucune idée. Le satin du pourpoint du comte lui caressa le bras quand elle le passa au-dessus du sien. Constance décida de lui poser la question.
« Pourquoi...
– ... ai-je des chats avec moi ? Je dois m'en occuper pour une connaissance. »
La jeune femme fronça les sourcils. Ce n'était absolument pas la question qu'elle voulait lui poser et le regard en coin du Comte de la Fère lui fit comprendre qu'il avait très bien compris la question. Soudain, elle sentit le pied de celui-ci se glisser devant le sien et elle trébucha. Naturellement, le comte la rattrapa et la ramena vers lui avec une telle proximité que la jeune femme voulut se décaler immédiatement. Mais le comte approcha ses lèvres de ses oreilles et murmura :
« Les murs ont des oreilles. »
Puis, il la ramena à une position plus décente.
« Je vous prie de m'excuser pour ma maladresse, s'excusa-t-il faussement.
– C'est n'est rien. »

Constance était en train de nouer toutes les robes de sa nouvelle garde-robe. Il était plus qu'urgent de s'enfuir. Elle avait passé la soirée avec le roi qui n'avait cessé de la complimenter et l'amadouer. Mais cela n'avait pas fonctionné. Elle savait très bien qui était le roi et depuis qu'elle avait surpris la conversation, cela n'avait fait que renforcer ses soupçons. Lorsqu'elle était revenue dans ses appartements temporaires. Elle avait entendu une bonne demi-heure la venue de Rumplestiltskin. Mais jamais il n'arriva. Depuis, son angoisse était à son comble.
« Peut-être M. de Tréville et la sorcière l'ont-ils déjà retrouvé !? »
Elle en était malade rien qu'à cette idée. Ou alors, peut-être l'avait-il tout simplement abandonnée ? Son cœur se serra. Après tout ce qu'ils avaient traversé, c'était impossible. Alors qu'elle avait terminé un nouveau nœud, elle jeta un coup d'œil par sa fenêtre. Sa chambre se trouvait tout en haut de la tour ouest. Elle déglutit lorsqu'elle revit pour la seconde fois la hauteur à laquelle elle se trouvait. Certes, elle aurait assez de tissu pour atteindre le sol, mais elle risquerait de se casser le coup.
Soudain, un grattement à la porte la fit sursauter. Elle se figea et attendit. Les grattements continuaient toujours. Vite, elle se dépêcha de cacher sa corde improvisée dans le coffre posé contre le lit et s'empressa d'aller ouvrir. Contre toute attente, personne ne s'y trouvait. Cependant, un éclair noir passa entre ses jambes. Constance referma la porte et se tourna pour trouver un chat pelotonné sur son lit. Avec un sourire elle s'approcha de lui. C'était le même qui était venu se frotter à elle dans le couloir, juste avant qu'elle ne rencontre le Comte de la Fère.
« Salut toi ! »
Elle s'assit à côté du chat noir et lui gratta le menton. Il se mit immédiatement à ronronner et ferma ses grands yeux jaunes. Étrangement, malgré qu'il soit encore un chaton – Constance l'avait vu téter sa mère pendant l'entretien du roi –, il était étonnement grand.
La jeune femme continuait de le caresser. Mais elle ne savait pourquoi, il ne cessait de mettre son cou ou était attaché un collier de corde contre sa main. Soudain, elle remarqua qu'un petit bout déchiré de parchemin y était accroché. Elle fronça les sourcils et l'attrapa. Elle le déroula et tandis qu'elle le lisait, le chat attendait assis la queue enroulée autour de ses pattes.

Once Upon a Time - Enchanteresse - Tome 1 : Fleur de LysWhere stories live. Discover now