𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚜𝚎𝚒𝚣𝚎

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Bonne lecture !

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Oikawa se réveilla au milieu de la nuit, à peine deux heures plus tard. Ce qu'il vit en premier fut son plafond un peu flou, alors il se redressa, les yeux encore à demi clos. Sa gorge sèche et sa bouche pâteuse l'informèrent immédiatement qu'il avait soif, et il dégagea ses jambes des couvertures et posa ses pieds sur le sol.

Un frisson le parcourut, le tapis sur lequel il marcha ondula un peu, et Tooru se rendit compte qu'il était encore saoul.

Peut-être que cela avait été une mauvaise idée, de boire ainsi en sachant qu'il ne bénéficierait que de très peu de sommeil derrière, mais sur le moment il s'en ficha. Il ne devait pas sortir maintenant, et avait encore un peu de temps pour décuver : alors, en avalant le verre d'eau posé sur la table à côté de la fenêtre, il ne put retenir un soupir de satisfaction.

Du bout des doigts, il dégagea légèrement le rideau et laissa entrer la lumière de la lune dans sa chambre.

Derrière lui, un petit bruit attira son attention. Au lieu de se retourner immédiatement, il parcourut les quelques pas qui le séparaient de son lit, fourra la main sous son oreiller, et leva devant lui le petit couteau qu'il y avait caché le premier jour.

Assis sur une chaise, devant le feu de cheminée, une forme se redressa.

— Je te conseille de reposer ça. Je ne suis pas sûr que ça te serve à quelque chose.

Ushijima croisa les bras sur sa poitrine.

— Même si j'imagine que tu sais t'en servir, d'après ce qu'on m'a rapporté.

Presque immédiatement, Oikawa baissa le bras et haussa les sourcils. Son corps, qui s'était tout à coup tendu, se relaxa légèrement. Devant lui, à quelques pas à peine, le roi l'observait avec curiosité.

— Je rêve, souffla Oikawa, ou tu es entré dans ma chambre en pleine nuit pour me regarder dormir ?

Un hoquet peu flatteur lui échappa. Il posa ses doigts sur ses lèvres, les joues un peu rouges. Voilà pourquoi il ne buvait que le soir. Ce n'était décidément pas très gracieux.

— Ne me force plus à venir te chercher moi-même, dit Ushijima d'un ton un peu étrange.

L'instant s'étira, jusqu'à ce que finalement le roi se relève, faisant couiner la chaise. Son ombre ondula dans la pièce, et Oikawa fit la moue.

— Tu es...

— Non. Tais-toi.

En quelques secondes, Ushijima fut devant lui. À quelques centimètres à peine, à une portée de bras, une porté de souffle. Il était tard, ils étaient seuls, et Tooru se sentait vaguement tanguer. Sous ses pieds, le sol était froid et il frissonna à nouveau.

— Tu es intelligent. Arrogant, mais intelligent. Je suis patient, ou en tout cas je pense l'être, mais j'ai aussi mes limites. N'envoie pas promener des chevaliers royaux ainsi. Ne les menace pas. Je ne peux pas te laisser faire et garder la face.

La lumière discrète qui parcourait la pièce, celle qui provenait à la fois de la lune et du feu, illuminait quelque peu son visage.

— Je suis un roi. Je dois agir comme tel. Je ne peux pas laisser mon peuple être intimidé. Pas par toi.

— Par moi, répéta Oikawa.

Il eut soudain envie de sourire. Ce n'était pas amusant. Mais le roi était dans sa chambre, à lui parler ainsi, avec des yeux brillants et un air un peu dépité. Sa voix grave résonnait entre les murs de sa chambre.

Ad Vitam Aeternam | UshiOiWhere stories live. Discover now