𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚒𝚡-𝚗𝚎𝚞𝚏

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Bonne lecture !

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De l'autre côté de la porte en bois, Oikawa ne put retenir un sourire en arrivant dans le couloir. Son regard croisa celui de ce chevalier royal, si noble et amusant, et il fit deux pas pour arriver à son niveau. L'homme renifla avec dédain puis se mit immédiatement en marche, le prince sur ses talons.

Cette fois, il se dirigea vers le grand escalier, et non vers l'aile du roi.

— Eh bien mon brave, s'exclama Oikawa avec enthousiasme. J'ai comme l'impression que nos chemins sont destinés à se croiser. Vous pourriez peut-être me donner votre nom ? Vous avez le mien, cela ne me semble pas très juste.

Mais le chevalier se contenta de lui renvoyer un regard aigre en accélérant le pas. Le chemin qu'il emprunta, Oikawa le connaissait : il l'avait retenu pendant sa visite, et son esprit imagina immédiatement la petite carte qui s'était formée lors de son repérage. Droite, droite, gauche, escalier, deuxième étage, couloir, droite. Quand ils arrivèrent enfin, après de longues minutes de silence où leurs bottes claquaient sur le sol et où les servants s'écartaient de leur chemin, faisant mine de rentrer dans une pièce pour tout de suite en ressortir ensuite, les portes de la grande salle étaient déjà ouvertes.

Se rangeant sur le côté, en plaçant respectueusement ses mains dans son dos, le chevalier le laissa avancer seul.

Sur une longue table garnie de dizaine de mets différents, seuls deux couverts avaient été préparés à chaque extrémité. Oikawa lorgna sur les différents plats proposés, son ventre criant famine après une nuit aussi agitée, puis finalement croisa le regard du roi, de l'autre côté de la pièce.

Ce dernier se redressa légèrement, presque soulagé de le voir ici. Un sentiment de fierté emplit la poitrine d'Oikawa, satisfait de son effet.

— Merci beaucoup, Hiroyuki. Tu peux disposer.

Avec un air de vainqueur, Oikawa se retourna vers le chevalier en articulant « Hiroyuki, hein ? » tandis que ce dernier rougissait légèrement en s'inclinant devant Ushijima. Il disparut en refermant les portes derrière lui.

Ses yeux scrutèrent la salle : grande, presque vide, avec d'immenses fenêtres aux moulages sûrement très chers, et deux servantes prêtes à servir le repas au moindre geste de leur souverain.

Oikawa s'avança, lentement.

Il traîna des pieds, tout en marchant d'un pas léger. Il surprit également le regard du roi qui s'attardait sur sa chemise ouverte, et remarqua les lèvres qui blanchissaient tandis que son propre sentiment de supériorité grandissait dans son ventre.

Quand le prince s'assit enfin, en croisant les jambes dans le grand fauteuil confortable qui avait été sorti, il ne dit pas un mot. Il se contenta de soutenir l'expression d'Ushijima, jusqu'à ce qu'il soit le premier à baisser la tête.

— Servez les plats, ordonna-t-il, et presque aussitôt une femme s'approcha pour déposer un plat en sauce fumant devant lui, en même temps qu'une tasse de thé.

Le liquide qu'elle versa dedans était rouge, et sentait bon le fruit. L'estomac d'Oikawa gronda, alors sans plus de bienséance il s'attaqua au repas.

— Tu... comptes faire quelque chose de précis, aujourd'hui ? demanda Ushijima, de l'autre côté de la table.

Il avait hésité légèrement, et cela n'échappa pas au prince qui releva la tête. Il trouva dommage qu'il fût si loin, car même de là bas il pouvait sentir les yeux du roi sur son cou, sur la peau de son torse qui dépassait de sa chemise blanche, de sa veste bleue si jolie, sur ses cheveux décoiffés et sur ses lèvres qui se posaient sur sa tasse.

Ad Vitam Aeternam | UshiOiWhere stories live. Discover now