𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚒𝚡-𝚑𝚞𝚒𝚝

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Bonne lecture !

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Quand il se réveilla à nouveau, Oikawa se sentait un peu engourdi. L'esprit embrumé et les jambes fourmillantes, il se tourna sur le côté. De ses yeux plissés, à moitié endormis, il vit une silhouette face à son lit. S'il se fiait à la légère lumière encore discrète, il était encore tôt.

Un grognement lui échappa. Il dit d'une voix rauque :

— Laisse tomber ce que j'ai dit tout à l'heure, tu veux ? Laisse-moi dormir.

Face à lui, Iwaizumi parut hésiter quelques secondes. Finalement, il fit un pas en avant et s'agenouilla à hauteur du lit. Il murmura :

— Le garde royal habituel est devant la porte, votre Altesse. Des servantes sont là pour vous préparer.

L'information mit quelques secondes à le percuter. Presque aussitôt, Oikawa ferma les yeux et soupira. Il répondit sur le même ton discret :

— Laisse-moi deviner : encore le roi ?

Iwaizumi hocha la tête, mais en voyant que le prince ne le regardait pas, décida de répondre :

— J'en ai peur.

Tooru jura intérieurement. Il leva sa main droite pour ébouriffer ses cheveux, dont les racines lui faisaient mal, puis se redressa en sentant sa robe de chambre glisser sur son épaule. Se retournant sagement, abandonnant son oreiller, il fit face aux trois femmes alignées en silence devant la cheminée.

Évidemment, toujours les mêmes : deux espionnes et une troisième en devenir. Il leva les yeux au ciel.

— Pourrais-je savoir ce que vous faites dans ma chambre, mes demoiselles ? Je ne vous ai pas appelé.

L'une d'elles s'avança. La plus âgée.

— Le roi nous demande de vous préparer, dit-elle. Il vous invite pour le petit-déjeuner, dans la grande salle. Le repas sera bientôt prêt.

— Nous devons faire vite, confirma sa voisine.

Elles le jaugeaient toutes les deux, et il pencha la tête sur le côté en souriant. Ses épaules se haussèrent.

— Mais bien sûr. Tout ce que le roi veut, n'est-ce pas ?

Il lança un coup d'œil à Iwaizumi, mais ce dernier n'avait pas bougé. Il paraissait plus habillé qu'avant l'aube, mais pas tellement plus reposé : lui aussi devait avoir passé une nuit assez courte. Terminant de se réveiller complètement en passant sa main sur ses yeux, Oikawa se dégagea les jambes et s'extirpa de son lit pour la troisième fois. Il passa à côté de son chevalier, et marcha dans la pièce pour aller boire un peu d'eau.

Avec une lenteur presque puérile, il porta le verre à ses lèvres. Prit le temps d'avaler quelques gorgées. Puis le reposa. Quand Oikawa fit de nouveau face à ces charmantes petites femmes, elles possédaient presque la même expression irritée.

Il haussa un sourcil, et elles firent un effort pour le cacher.

— Vous n'allez pas faire chauffer l'eau ? À moins que vous ne vouliez que je me montre devant votre roi ainsi ? Une petite toilette ne me ferait pas de mal, je pense.

La troisième se dirigea presque immédiatement vers la salle de bain en parlant d'une voix un peu basse :

— L'eau est prête, elle n'a pas dû beaucoup refroidir.

Il lui emboîta le pas, presque déçu de ce temps gagné : Ushijima n'avait apparemment pas retenu la leçon. Convoqué ainsi, il lui faisait l'effet d'un majordome que l'on appelle avec une clochette.

Ad Vitam Aeternam | UshiOiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant