Pᴇʀsᴏɴᴀʟ Sᴇᴄʀᴇᴛᴀʀʏ

04. One last time...

Tony poussa un long soupir, frissonna de froid puis rentra dans la chambre afin de se réchauffer.
Son regard tomba dans celui du brun qui avait une cigarette à la main. Il fronça ses sourcils en signe de mécontentement et s'avança vers lui pour lui enlever le mégot des mains qu'il éteignit dans le cendrier vert.

- Tu sais que je n'aime pas quand tu fumes ! Gronda-t-il.

- Je sais... sorry... bouda l'homme en le tirant vers lui pour le renverser sur le lit et le serrer contre lui. Alors ?

- Il ne l'a pas lu... il ne le lira sûrement pas, il aime trop les défis.

- Tu lui diras ?!

- C'est mon ami et je ne veux pas qu'il souffre. Peut-être ne devrait-il rien savoir... murmura Tony, perdu dans ses pensées.

- Si tu le dis... Alors ? On remet ça ? susurra le brun en posant ses lèvres sur l'épaule dénudée de son amant qui frissonna à son contact, ce qui le ramena sur terre.

- Tu n'as pas obtenu toutes les informations, pourquoi devrais-je te récompenser plus ?!

- Ces informations sont classées confidentielles.

- Tu pourrais... avant tu-

- C'est vrai qu'il fut un temps où je traînais dans des choses pas très nettes, mais c'était avant. J'ai beaucoup changé depuis et je ne veux pas retomber dans ces magouilles.

- Pff... dire que c'est ce qui m'avait fait craquer... bouda le roux.

- Je sais... sourit le plus âgé. Mais même pour tes beaux yeux je ne peux pas passer outre. Elle fait probablement partie  d'une protection de témoin ou autre et là, je ne risquerais pas la vie d'une innocente personne.

- Innocente mon œil.

- Tu oses juger quelqu'un alors que toi tu n'es pas mieux ?!

- Tsss... Laisse tomber. Lâche-moi maintenant.

- Non, pas envie... je veux encore profiter de toi... tu m'as manqué... tellement. Ton corps, la douceur de ta peau... chuchota le brun. Tony... ne fais pas ça... reste avec moi... supplia-t-il avec douleur et douceur.

- Tu sais bien que je ne peux pas, dit sèchement le roux.

- Ce mariage-

- Il a lieu dans deux semaines. Je ne peux pas revenir en arrière.

- Pourquoi ne me choisis-tu pas... Je t'aime. Et je sais que tu m'aimes aussi.

- L'amour ?! fit le plus jeune avec dédain. Un bien grand mot ! Il nous apporte quoi ? rien du tout sauf de la souffrance.

- Je-

- Tu ne peux m'offrir ce que je veux. Tu ne peux sortir ma famille de la faillite, sa famille et elle oui. Je ne suis pas assez égoïste pour abandonner ceux qui ont tout sacrifié pour moi.

- Donc tu te sacrifies pour eux en épousant quelqu'un que tu n'aimes pas ?

- Je finirais par l'aimer, elle aussi... même si l'amour pour moi n'est qu'un mot ridicule. Et puis, comment ne pas aimer une femme aussi belle et raffinée, héritière d'un des plus grands conglomérats d'Asie. J'ai déjà démissionné et accepter le poste de vice-président dans l'entreprise de son frère. Et tu sais combien j'aimais mon boulot... et Josh...

- Tss... Tu es tombé bien bas... soupira le policier.

- Pourtant, je ne trompe pas encore ma femme moi... murmura Tony tout contre les lèvres de son amant.

- J'ai divorcé.

- Ah ?! Depuis quand ?

- C'était ce que je voulais t'annoncer le jour où tu m'as jeté salement...

- Peut-être... mais on était amants bien avant Marc.

- Et où as-tu dit que tu étais ce soir à ta fiancée ?

- Ma fiancée, pas encore ma femme. Ça ne compte pas comme de l'adultère.

- Toi alors... tu es encore pire que moi... souffla Marc avant de s'emparer des lèvres de son amant tout en glissant une main vers son talon d'Achille.

- Aaahhh... soupira de plaisir le plus jeune. Tu... tu triches... poursuivit-il en se cambrant, bougeant son corps au rythme qu'imposait la délicieuse main de son amant.

- Tu vois... il n'y a que moi qui puisse te faire vibrer ainsi... susurra le brun. Que moi...

- O-hm... ne t'arrête pas ! s'écria Tony au moment où Marc cessait ses douces caresses.

- Supplie-moi... supplie-moi de te prendre... chuchota le brun en mordant sa lèvre inférieure, tout en frôlant cette petite partie du corps de son amant qui le faisait défaillir.

- Je... s'il... s'il te plait... dépêche-toi de me prendre ! souffla Tony avant de pousser un cri de plaisir et de soulagement lorsque enfin ils firent qu'un à nouveau.

Le corps fiévreux, les sens en émois, mais le cœur en feu, hurlant silencieusement sa douleur, Tony se laissa porter encore et encore par cette tempête déchainée, laissant couler une toute dernière fois ces larmes traitresses, trahissant les sentiments qu'il avait décidé de sceller pour toujours.

Une toute dernière fois.

Oui, il n'y avait plus de place pour l'amour dans sa vie.
Il n'y en avait jamais eu.
Il n'était qu'un simple pion sur un échiquier, servant seulement à assouvir les desseins des autres, bien plus puissants.

Et c'était à son tour d'être au sommet, même si pour cela il devait abandonner tout sentiment, cet amour idiot, et même piétiner un ami cher à son coeur...

...