10) Discussions en tout genres

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Les jambes lourdes, comme si leur conscience avait ordonné à leur corps de manifester un relâchement soudain, les lycéennes esquissèrent un sourire en arrivant enfin devant la maison. S'affaler sur le canapé ou le lit leur semblait une idée vraisemblablement merveilleuse. Arrivées à destination, elles se déchaussèrent nonchalamment et Naoka lança un《 on est rentrées ! 》 à l'attention de ses parents.

- Oh, j'arrive les filles ! Entendirent-elles depuis une pièce annexe. Naoka ramenant rarement quelqu'un d'autre à la maison, sa maman sut directement qu'il s'agissait de Kanami.

Petite et mince, un arrosoir bien empoigné dans l'une de ses mains, ses cheveux noirs ayant pour coupe un carré plongeant, Nishimiya Akiko les accueillit avec une mine bienveillante qui se reflétait jusqu'à ses yeux grisâtres grands ouverts.

- Kanami, ça faisait longtemps !

- Bonjour Nishimiya-san, s'inclina respectueusement la jeune fille.

Aussitôt, Akiko arqua un sourcil, davantage amusé que réellement consterné.

- Presque deux mois que tu n'es plus revenue, et tu reprends les mauvaises habitudes. Appelle-moi donc par mon prénom ! Et puis, ça me donne l'impression de rajeunir.

Toutes les trois savaient bien que la dernière phrase ne s'avérait pas véridique, mais ça restait un argument en plus, et aucune n'y trouva quelque chose à y redire.

- De toute manière, je fais pas long, je viens pour, euh...

Se rendant compte que Kanami s'était arrêtée au beau milieu de sa phrase, - probablement en pensant aux kit kat et qu'elle se sentait quelque peu gênée de revenir uniquement pour ça de prime abord -, Naoka lui donna un coup de pouce.

- On vient prendre les quatre heures !

- Et se recoiffer aussi visiblement, tu ne crois pas ? La taquina alors sa maman.

La concernée fronça quelque peu les sourcils. Elle qui se préoccupait la première de l'état de sa chevelure n'avait même plus songé à y retoucher. Décidemment, elle était peut-être un brin trop fatiguée ces derniers jours.

- Ouais, ma coupe de cheveux est prioritaire, mais c'est pas le cas pour tout le monde, répondit-elle tout en lançant un leste regard éclair à son amie.

- Hé !, s'insurgea Kanami, faussement vexée. La bouffe c'est sacré. Un jour tu laisseras tes cheveux libres comme moi, et t'arrêteras de te prendre la tête avec ça, sans mauvais jeu de mots.

Un petit éclat de rire chaleureux retentit, et les filles se tournèrent en direction d'Akiko, qui reprit la parole.

- Si la nourriture est si importante, tu ne voudrais pas aussi rester pour le souper Kanami ? D'ailleurs figure-toi que Yasuo a eu une envie irrépressible d'aller dans la préfecture d'Akita. Tu le connais presque aussi bien que nous, il ne sera certainement pas de retour avant demain. Et bien sûr, il fallait qu'il me le dise une fois tous mes aliments décongelés.

- Merci, c'est gentil, mais je ne pense pas rester ici très longtemps. Et puis au moins, vous aurez de nouvelles belles photos de sa part !

Nishimiya Yasuo, le père de Naoka, grand passionné pour la photographie, source principale de ses revenus financiers, écrivait également parfois certains articles de part sa vocation professionnelle première, à savoir le journalisme. Et quand l'envie lui prenait, une âme de poète se manifestait également en lui. Père vagabond par moments, il se montrait tout de même très présent envers sa famille à sa manière, et si ce parallèle se voyait amusant pour certains, il émouvait surtout Kanami.

D'une éclaircie || Haikyū!! 🌸Where stories live. Discover now