D'une éclaircie || Haikyū!! 🌸

7) Derniers ajustements

Les doux cotons sinueux célestes, la brise venant parfaire le mouvement des deux mèches encadrant son visage affiné, ou encore le soleil qui réchauffait les corps refroidis de cette fin de mois d'octobre n'atteignirent pas les sens de Naoka. Seules ses impressions, restées encore sur le terrain, vagabondaient en tout sens. De Kageyama à Yūtarō, de Shirabu à la défaite de Seijoh, du match de demain et de Kanami, toutes ses pensées se voyaient disparates et n'étaient pas décidées à coopérer. En effet, loin d'emprunter une directive linéaire, ces dernières se bousculaient, bien trop promptes à faire cogiter la jeune fille.

Un fin sourire, presque résolu, franchit la barrière de ses lèvres. Elle n'avait jamais été intéressée par le sport, et encore moins par le volleyball. Pourtant, elle en connaissait presque aussi bien les subtilités qu'un joueur régulier. Les postes de chacun, les diverses tactiques propres à une équipe donnée, le rythme de jeu qui s'intensifiait ou se réfrénait dépendamment du mental de ses coéquipiers. Tout cela, elle le constatait, se le répétait en boucle dans sa tête concentrée durant chaque match. Pourtant, pour toutes parties, elle savait pertinemment qu'elle ne la vivait pas comme la grande majorité. Que si pour une raison inconnue, son cousin ou sa meilleure amie se désintéressaient de ce sport, elle l'éluderait bien plus rapidement et facilement qu'eux. Au grand jamais elle ne regardait ces compétitions à la télévision ou certaines rediffusions sur son ordinateur, car elle ne possédait alors aucune autre motivation qui pourrait la pousser à un quelconque attrait pour le volley.

Et en dehors de ce dernier, elle ne possédait non plus aucune autre forme de vocation sportive. Elle ne suivait pas les matchs avec acuité, et comme le lui avait dit Kanami quelques jours plus tôt, n'ayant personne suscitant un quelconque intérêt sentimental chez elle, ses yeux ne scrutaient pas sans détour un éventuel crush dans l'équipe, contrairement à la plupart des coéquipières de Kanami. Et d'ailleurs, en pensant à elle, elle n'arrivait toujours pas à cerner si, une fois Ushijima parti, elle s'intéresserait encore à la dynamique de cette équipe. Pourtant, au fond d'elle, Naoka avait l'impression de connaître une partie de la réponse. Si elles bénéficiaient bien d'une chose en commun, il s'agissait sans contexte de leur loyauté. Et peut-être même davantage sa soeur de coeur, qui plaçait une importance de prime abord insoupçonnée aux codes d'honneur. Certainement alors qu'elle les encouragerait encore. Mais ensuite, quand elle quitterait l'école ? Se raccrocherait-elle et s'adonnerait-elle autant dans une autre activité ?

L'adolescente secoua la tête. Ce n'était pas le moment de se poser davantage de questions que toutes celles la traversant déjà. Elle maudissait de plus profond de son être cette fâcheuse tendance à se questionner sans arrêt, non pas signe de curiosité, - ne l'étant pas tellement de nature -, mais plutôt par des schémas qui lui donnaient presque des migraines.

Elle arrêta cependant de tergiverser quand elle arriva enfin à hauteur de sa maison. Celle-ci franchit, elle déposa délicatement son cartable à l'entrée, et une fois déchaussée, alla se préparer un thé.

Attendant que l'eau bout, elle lança un rapide « Je suis rentrée ! », mais aucune réponse ne lui parvint.

Que son père ne soit pas à la maison ne l'étonnait pas tant, ayant des horaires de travail assez aléatoires. En ce qui concernait sa maman, elle restait assez souvent à la maison dû à un petit pourcentage de travail en konbini, et c'est pourquoi cela l'étonna davantage de ne pas la trouver présentement.

Elle regarda alors sur la table de la cuisine si une indication y figurait, - sa maman adorant presque autant l'invention des post-it que de s'occuper de ses plantes-, et seule une notation lui indiquant qu'elle passait sa journée avec une amie lui fut fournie.

Malgré qu'elle savourait les moments passés seule et de ne pas toujours avoir de la compagnie, elle aurait souhaité pouvoir discuter avec quelqu'un, extérioriser ou penser à autre chose que ses pensées accaparantes qui persistaient depuis cette défaite.