13) A l'orée des accalmies

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La chaleur corporelle de ses paumes lissaient les pans de sa jupe lentement, distraitement. Au vu de tous les passages effectués, sa tenue ne possédait certainement plus de plis dû à d'éventuels froissements. Peut-être n'en avait-elle jamais eu, même aux prémices de sa journée. Pourtant, inlassablement, Naoka continuait de répéter cette action encore et encore, sans pour autant observer ce qu'elle entreprenait depuis plusieurs bonnes minutes. Ses yeux scrutaient les environs, sa tête virant de gauche à droite imperceptiblement afin de fixer les divers éléments qui s'offraient à elle, sans toutefois y prêter une grande attention. Sa concentration se raccrochait à sa respiration régulière, essayant tant bien que mal de gérer le stress qui l'envahissait progressivement au fur et à mesure que les aiguilles de sa montre se rapprochaient de l'heure fatidique, celle de leur rendez-vous. La vapeur s'échappant de ses lèvres lors de longues expirations signe du froid de la fin d'année contrastait avec l'appréhension qui la rendait moite.

Adossée contre l'un des murs de l'une des bâtisses scolaires les moins imposantes de Shiratorizawa, son cartable à ses pieds, Naoka essaya de garder contenance au possible.

Si habituellement, une rencontre inopinée ne la perturbait pas à ce point, il fallait qu'elle se rende à l'évidence. Quiproquo sur non-dits, un enchaînement d'émotions avaient déferlées pour simplement quelques rencontres furtives. A quoi devait-elle s'attendre, de quoi Shirabu voulait-il bien lui parler ?

Et surtout, pourquoi son cousin lui avait-il donné son téléphone portable ?

Si la jeune fille savait qu'elle aurait directement pu poser la question à l'un des deux, elle s'était abstenue. Après tout, expliquer les circonstances actuelles à Yūtarō ne l'enchantait guère, mais surtout, elle ne voyait pas tellement lui raconter ce genre de mésaventures. Et puis, si jamais elle l'influençait, elle n'avait pas tellement envie que Yūtarō fasse une réflexion à Shirabu. Parce que s'il savait garder les secrets, sa franchise trahissait facilement son visage.

Et si elle aurait souhaité pouvoir transmettre son appréhension à Kanami, elle n'en avait rien fait. Parce qu'au plus elle se tairait, moins d'éléments devraient être précisés, et au mieux sa surprise aurait de chance de fonctionner.

Enfin, si l'on pouvait considérer qu'elle lui offrirait réellement des clichés de Goshiki. Au final, son plan qu'elle pensait infaillible comportait bel et bien des failles imprévisibles.

Le mouvement répétitif de ses mains cessa. Naoka releva son bras gauche, et consulta sa montre. Si elle était venue avec une dizaine de minutes en avance, les aiguilles venaient de bouger. L'heure précise venait de s'afficher sur le cadran.

Lorsqu'elle releva les yeux, Shirabu apparut enfin dans son champ de vision, ayant apparemment contourné un bâtiment annexe pour la rejoindre. Il n'aurait pas pu se montrer plus ponctuel que cela. Et si cela démontrait peut-être un véritable sérieux, Naoka en stressa davantage à cette constatation. Et puis, un peu à contrecoeur, elle réalisa que, s'il avait eu du retard ou de l'avance, l'anxiété se serait également intensifiée rien qu'à son contact visuel.

Le vent balayant sa large franche dégradée cachait presque son regard qui se posait parfois sur elle, parfois sur les côtés. Au moins, lui aussi n'avait pas tellement l'air de savoir comment s'y prendre.

- Salut.

Naoka retourna la même salutation, davantage par mimétisme que par réelle envie de commencer à prendre la parole d'elle-même.

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⏰ Last updated: Mar 29, 2021 ⏰

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D'une éclaircie || Haikyū!! 🌸Where stories live. Discover now