D'une éclaircie || Haikyū!! 🌸

5) Le neuvième problème

Le ciel cyan, d'un bleu pur qui réchauffait les coeurs de par sa tonalité chaleureuse, surplombait le ciel de la préfecture de Miyagi. Si les rayons lumineux étincelaient les surfaces qu'ils effleuraient les rendant ainsi davantage radieuses, ils n'eurent pas l'effet escompté sur Naoka. Les cernes quelques peu violacés dû à sa courte nuit, seules ses délicates pommettes rosies lui donnèrent un semblant de bonne mine. Le soleil qui enivrait l'extérieur, elle n'y prêtait actuellement guère attention. Seules les aiguilles de l'horloge murale avançant bien trop rapidement à son goût ainsi que son reflet dans la glace accaparèrent l'attention de ses iris grisâtres. Une quinzaine de jours s'étaient défilés depuis l'incident qui s'était ultérieurement produit, et la compétition pour la qualification du tournoi de printemps était enfin arrivée. Son altercation, pour le peu qu'elle pouvait la nommer ainsi, avait pris moins d'importance dans son esprit, et elle en était soulagée. Elle n'avait pas croisé de trop près les membres titulaires de Shiratorizawa, et n'avait aperçu que quelques fois au loin Shirabu. Elle s'était ainsi confortée dans l'idée qu'elle s'était peut-être pris un brin trop la tête. Même si elle essayait de ne plus y prêter une grande importance, il lui arrivait d'y penser encore quelques fois, et la perspective que ce ressentit s'atténuerait encore dans les semaines qui suivraient lui donnait des élans de soulagement. Elle espérait du moins que sa théorie s'avérerait exacte, et que des surprises peu avenantes ne croiseraient pas sa route.

En tous les cas, ses pensées actuelles n'étaient pas dirigées à l'intention de son lycée. Ses songes se dirigèrent vers la bannière turquoise qui commençait à lui devenir un peu trop familière à son goût. C'était aujourd'hui. Aujourd'hui que Seijoh disputait la demi-finale contre Karasuno.

Si généralement l'adolescente arrivait à garder contenance dans la plupart des situations, c'était une toute autre paire de manches quand elle se retrouvait toute seule. Nerveuse, ses doigts ne se décidaient pas à collaborer, et elle dû se reprendre à maintes reprises pour attacher ses cheveux comme à son habitude. Elle aurait volontiers demandé à ses parents s'ils pouvaient l'emmener en voiture, et si elle savait que son père l'aurait volontiers fait, il n'y avait actuellement que sa mère à la maison, regardant son émission préférée sur le jardinage. Autrement dit, Naoka avait intérêt de se hâter pour s'apprêter si elle ne souhaitait pas suinter comme si elle avait participé à un marathon. Heureusement, après quelques essais peu concluants, elle y arriva enfin. Son chignon bien redressé, elle jeta un rapide coup d'oeil à l'heure qui avançait sur le cadran de l'horloge. Ravie de constater qu'elle possédait tout compte fait encore une bonne marge, elle se laissa le luxe de se préparer un thé avant de s'en aller. Au-delà d'apprécier le fait d'avoir une longueur d'avance sur le temps imparti qu'elle s'était fixée, c'était également le fait de savoir qu'elle pourrait peut-être apercevoir les joueurs avant qu'ils n'entrent sur le terrain qui la soulagea. Elle pourrait ainsi certainement les encourager brièvement, avec quelques mots certainement prévisibles, mais pour lesquels elle accordait tout autant d'importance que les applaudissements qu'elle ferait une fois parmi les spectateurs.

Et puis, ne pas arriver trop en retard lui habiliterait le fait de se faufiler facilement dans les gradins, là où être en avance permettait assurément de choisir une place tout devant. Et du haut de son mètre soixante-deux, c'était selon elle un élément primordial à prendre en compte.

Une fois sa boisson chaude engloutie, elle prit son sac en bandoulière, se chaussa, et s'en alla.

***

Arrivée sur place, en face du large bâtiment, son corps se dirigea machinalement pour ouvrir la porte principale. C'était une structure somme toute classique, mais la zone verte l'entourant rendait sa façade moins blafarde. Elle remarqua que quelques groupes de personnes attendaient à l'entrée, mais elle ne s'y attarda pas. Ses réflexions prenant plus de place que ses observations visuelles, elle ne remarqua pas directement qu'une connaissance à quelques pas d'elle vint à sa rencontre.