Chapitre 8

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« Here we are now
The silence is killing me
Let it out, I need to hear
Side by side
So close, but so far away
The shining light has turned to gray »

No Name Faces, Silence

Trad (de moi) :

" Nous sommes ici maintenant

Le silence me tue

Laisse-le sortir, j'ai besoin d'entendre

Côte à côte

Si proche, mais si loin

La lumière étincelante est devenue grise "


Le fait que Layla accepte aussi facilement n'étonna pas Dorian, même s'il trouva la décision douloureuse. Elle souhaitait vraiment partir, loin de lui. Encore. En lui offrant cette porte de sortie de lui-même, cela facilitait simplement le désir de Layla de disparaitre.

Elle était un Caméléon inexpérimentée, elle fondait sa personnalité et ses choix en fonction de ce qui lui permettrait de survivre. Mais cette nature s'imbriquait sur un désir bien plus profond, un inconscient maitrisé et tenu secret. Layla, en Caméléon, ne désirait pas seulement survivre. Elle voulait fuir. Elle avait toujours voulu fuir, en toute situation. Et le Caméléon en elle répondrait à cette demande de fuite en copiant son environnement. Survivre pour fuir.

Dorian avait rencontré d'autres Caméléons. Certains obéissaient à un désir de protéger, d'autres de dominer. Ce désir faisait l'essence du Caméléon. Il s'imprégnait de son environnement pour le combler. Cela pouvait vite dégénérer lorsque le psychique n'apprenait pas à contrôler son instinct.

Layla fuirait toujours. Un instinct que le Soleil de Dante avait provoqué. Tant que son environnement ne serait pas un lieu de sécurité, elle continuerait à obéir à cet instinct, parce qu'aucun autre désir contraire ne prendrait le dessus. Et ce que Dorian s'apprêtait à lui montrer n'allait sans doute pas l'aider en ce sens. Seulement, il devait être certain, voir par lui-même les dégâts qu'avaient laissé l'USRP, à quel point l'organisation avait piétiné Layla.

Il lui présenta un écran, ne quittant aucune de ses réactions du regard. Et il lança les photos, révélant une multitude clichés tous aussi effroyables les uns que les autres. Mais ce qui paru bien plus choquant pour Dorian, ce fut Layla.

« Alors ils sont parvenus à briser jusque ton âme », comprit-il avec horreur.

Dorian s'était persuadé être capable de sauver celle qu'il chérissait le plus en ce monde, en cet univers. Avait-il fait preuve de trop d'arrogance ?


***


Des images. Voici ce que Dorian souhaitait me montrer. Des images terrifiantes, effroyables et impossibles à visionner sans détourner le regard ou perdre connaissance. J'aurai pu être de ces gens biens aux réactions naturelles face à toutes ces scènes. Mais la vérité était différente. S'il fut un temps où j'aurai pleuré, tremblé, sans doute vomi, aujourd'hui j'observais le monde différemment.

Des hommes et des femmes démembrés, il était certains que les photos d'enfants aux crânes perforés ou écrasés auraient dû me faire fuir. Mais là où j'aurai pu pleurer, me lamenter de l'horreur du monde, ou encore questionner sur la barbarie des Hommes, je n'y voyais qu'une chose. Des cadavres. Le contexte ne décrivant rien, impossible pour moi de porter un quelconque jugement.

Les Psychiques - Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant