Chapitre 22

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« Ici, chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe

Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place,

Demain du sang noir séchera au grand soleil sur nos routes

Chantez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute.»

Résistance française, Le chant des partisans



Le patriotisme était une valeur à respecter et aux ambitions nobles. Même si j'avais rarement bombé le torse en clamant haut et fort ma nationalité française ni même pris le temps d'apprendre tous les noms de français ayant inscrit leur nom dans l'Histoire pour de grandes choses ayant changé l'humanité en bien, ou en mal, il m'était parfois arrivé de sortir des phrases comme « Les français sont les meilleurs de toute manière » dès qu'un ami me donnait une anecdote faisant briller le drapeau de mon pays. Mais là... J'avais presque honte de ne pas être une patriote invétérée.

Tout ici avait été aménagé pour faire résonner la France dans le cœur de ses enfants. Les couleurs de la pièce et de son ameublement tournait seulement autour de trois teintes : bleu, blanc et rouge. Et sur la table accueillant les visiteurs, il n'y avait que des boissons et des pâtisseries françaises. Si par malheur une personne entrait avec un T-shirt aux mots écris dans une langue étrangère, que lui arriverait-il ?

J'observais mes propres vêtements. Giulia ne m'avait rien donné portant une marque italienne.

— Pourquoi sommes-nous ici déjà ? m'inquiétais-je en regardant autour de moi.

— Nous devons fuir ton père et le mien. La CAP est la seule autre organisation au moins aussi efficacement que le Sandhre.

— Ah oui, c'est exact.

Fuir Dorian était facile, mais empêcher l'OIPP de me poursuivre pour me tuer ou même l'USRP de me retrouver pour me faire de nouveau travailler pour eux était bien plus difficile. Sans oublier qu'apparemment le père de Giulia était un genre de parrain redouté dans le monde. Alors nous nous étions renseignées sur tous ce qui se faisait dans le monde des Psychiques. Et deux noms avaient retenu notre attention.

Le Sidh avait été une solution que nous avions vite rejeté. L'association tentait pacifiquement de faire entendre les droits des psychiques. Courageux mais inutile dans mon cas puisque l'OIPP se ficherait éperdument des mots de paix du Sidh pour me protéger. Et il y avait peu de possibilité pour que le groupe puisse empêcher le Sandhre et Demestriu de les récupérer.

Puis nous étions tombées sur la CAP, la Confrérie des Alliés Psychiques. A la limite de la milice, armée jusqu'aux dents, la CAP luttait efficacement contre les organismes écrasant les psychiques. Ses membres se battaient pour rétablir l'égalité entre non-psychiques et psychiques. La « Résistance psychique » comme ils se faisaient parfois appeler par d'autres.

Du peu que j'en savais, de nombreux mouvements libérateurs avaient été revendiqués par eux mais la plupart avait été mis sous silence.

Nos sources – ou plutôt celles de Giulia puisque je n'en possédais aucune – nous avaient menés ici, à Saint-Amand-Montrond, dans un bâtiment non loin de la Cité de l'Or. Un genre de manoir au jardin tout de même grand et dont le hall était plongé dans un luxe dessiné en accord avec les couleurs et styles français.

De nombreuses personnes se trouvaient autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Le Quartier Général de la CAP.

La plupart ici, en dehors des employés de l'administration courant dans tous les sens, étaient des personnes ressemblants à des membres, venus prêter mains fortes et remplir des documents tout en profitant de la nourriture et de parler avec d'autres. Sans aucun doute, chacun ici était psychique.

Les Psychiques - Laisse-moi partirWhere stories live. Discover now