Chapitre 13

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« Show me love, show me love
Show me love, show me love
Show me love till you open the door

[...]
Show me love till I'm up off the floor

[...]
Show me love till it's inside my pores

[...]
Show me love till I'm screaming for more »

T.A.T.U, Show me love

Traduction (par moi) :

"Montre moi l'amour, montre moi l'amour

Montre moi l'amour, montre moi l'amour

Montre moi l'amour jusqu'à ce que tu ouvres la porte

Montre moi l'amour jusqu'à ce que je me relève du sol

Montre moi l'amour jusqu'à ce qu'il infiltre mes pores

Montre moi l'amour jusqu'à ce que je crie plus fort"



Tout était si calme ici. Tout y était paisible. Pas de guerre, pas de violence. Seulement ce que chacun pouvait souhaiter. La paix.

Mon nouveau père buvait un thé au parfum délicat, continuant d'observer le paysage montagneux et fleurissant. La beauté des lieux devait contribuer à l'ambiance sécurisante et paradisiaque. Sans doute certains se seraient ennuyés d'un tel quotidien. Il n'y avait que peu de chose à faire. Mais lorsque notre quotidien n'avait été que violence, mort et traumas, alors même que notre passé tentait de nous rappeler des souvenirs bien plus anciens et heureux, on ne pouvait que souhaiter et apprécier ce soi-disant ennui. J'étais bien trop fatiguée de tout ça pour vouloir quitter ce lieu.

Mon père biologique m'avait abandonné, je ne le connaissais pas. Retrouver la mémoire ne m'avait rien révélé de plus que l'effroi lorsque la nature humaine ôtait son masque de bonté par son apparence infernale. Mon père adoptif, celui qui m'avait élevé comme sa fille sans se douter de l'absence de lien du sang, m'avait menti depuis toujours. Pas seulement sur mes origines. Après tout, ceci était pardonnable. Mon père aurait pu seulement avoir peur de mon rejet. Mais entre ça, les cachoteries concernant les Immortels, concernant ma nature au point d'avoir joué avec ma mémoire depuis mon enfance...

J'en avais assez, j'étais seulement... fatiguée de tout ça.

L'homme vêtu de son kimono étira son bras pour m'attirer près de lui. Mon apparence de petite fille n'avait pas changé. Je l'aimais comme ça. Elle me permettait de croire que mon innocence n'était pas perdu, que ma vie était aussi tendre et belle que dans mes souvenirs. Sans Dorian, sans Gauthier.

Ma nouvelle famille était cet homme qui, sans parler, savait ce qui n'allait pas. Il ne m'étouffait pas, ne m'abandonnait pas. Il se contentait d'être là, patient. Si je souhaitais rester ici, il l'acceptait. Et si à un moment je prenais la décision de repartir, il sourirait en me souhaitant une bonne route. Jamais il ne s'imposerait. Il serait un père, observant en intervenant lorsque j'en aurai besoin. Il serait toujours là mais me laisserait grandir sans pour autant m'abandonner.

Il me protégeait. Cela me suffisait.

Il était celui qui avait fait cesser la douleur dans ce laboratoire douteux. Il était celui qui avait ouvert le bâtiment pour me permettre de revoir enfin le ciel, de sentir l'air de l'extérieur, de profiter du son apaisant des vagues entourant l'île. Il m'avait délivré. N'était-ce pas ce que tout bon père était censé faire ? Venir au secours de son enfant ?

Les Psychiques - Laisse-moi partirWhere stories live. Discover now