Chapitre 11

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« Tatta hitotsu tatta hitotsu no

Tatta hitori tatta hitori no

Watashi wa koko »

JUNNA, Here

Trad (de moi) :

"Juste un, un seul endroit

Juste moi, seulement pour moi

Je suis là."


Le lieu était silencieux, si sombre que les ombres dansaient par moment, visible du coin de l'œil. Elles se reflétaient sur les murs mauves, livrant des messages incompréhensibles. Des avertissements.

Depuis quelques minutes déjà, les murmures s'élevaient alors que l'attente se faisait longue et oppressante. La douleur se mêlait à un bien-être venu de nulle part. Le tout fusionnait pour n'avoir ni naissance ni fin, pas même une existence véritable. Un simple ressentit qui n'avait pas raison d'être.

La main de Ryan se posa sur la mienne, m'empêchant de jouer avec mes ongles qui, sur mes cuisses, dessinaient nerveusement, menaçant par moment de laisser plus que des rougeurs. Je détestais cette robe blanche, trop courte, trop moulante et trop peu pratique. Ajouté à cela les chaussures à talons...

—Détends-toi, me murmura-t-il près de l'oreille.

Anselm et Ava étaient restés dans la pièce précédente tandis que Ai Dai nous avait fait entrer ici, nous demandant seulement d'attendre.

—Je n'y arrive pas.

Il m'attira face à lui, levant mon visage vers le sien.

—Pourquoi as-tu peur ?

—Je n'ai pas...Je ne sais pas si je veux me souvenir.

—J'ai besoin que tu te souviennes.

—Mais si ce que je découvrais en me souvenant n'était pas...

—Pas quoi ?

Mes mots ne s'exprimèrent pas. Ryan ne voulait pas comprendre. Tout ce qui lui importait était que mes souvenirs reviennent pour que lui en tire des réponses.

—Layla, je t'ai posé une question.

—Les amnésies dues à un traumatisme n'existent pas pour rien. Elles sont là pour protéger un individu.

—Je n'avais pas réfléchis à ça.

Bien sûr que non il n'y avait pas réfléchis. Il chasserait surement ça d'un simple « On avisera après » et se ficherait de mes angoisses.

—Arrête d'avoir peur.

—Je ne peux pas. Une émotion ne se contrôle pas.

La porte s'ouvrit soudain, laissant entrer Ai Dai avec une jeune fille pas plus âgée de quinze ans. Asiatique, sans aucun doute, peut-être japonaise d'après son prénom, elle mastiquait un chewing-gum bruyamment.

—C'est elle ? questionnait celle que je supposais être Kagami.

Un acquiescement de Ryan suffit à donner le feu vert à la jeune fille qui me souffla au visage une poudre étrange sortant de sa bouche. Et aussitôt je me sentis partir.


***


Un miroir. Qu'est-ce qu'un miroir faisait ici ?

Les Psychiques - Laisse-moi partirWhere stories live. Discover now