Spirale

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TW: Harcèlement, pensée suicidaire.
Ndla: Encore une fois, prenez soin de vous et ne lisez pas cette histoire si elle vous fait vous sentir mal ou vous rappelle de mauvais souvenirs.

-Ma jonquille, c'est l'heure, tu viens, m'appelle ma mère depuis le bas des escaliers.

-J'ARRIVE, MAN' !

Je dévale les escaliers et nous montons dans la voiture. Je regarde par la fenêtre, je ne peux rien faire d'autre en voiture, j'ai besoin de regarder par la fenêtre. Je ne suis pas pressé d'arriver en cours, chaque ralentissement me ravi. J'espère qu'il sera absent, j'ai un exposé aujourd'hui et je n'ai pas envie qu'il me plombe le moral.

À peine sommes nous arrivé au abord du lycée que je le cherche frénétiquement du regard, pour l'instant, rien. On arrive, je dis au revoir à ma mère et descent de la voiture. Je m'aggrippe à ma bretelle de sac pendant que je me dirige vers la cage d'escalier où se trouve généralement mes ami.e.s. Je ne cesse de le chercher du regard, sur mes gardes.

-Salut, Mél'...

Je freeze, merde, il est juste derrière moi, je dois fuir, je cherche personne à l'horizon. Je me retourne alors absolument pas prête à l'affronter mais je lui fait quand même mon plus beau sourire.

-Jacob, je suis joie de te revoir...

-Joie de te revoir ? Mais qui dit ça..., dit-il avec dédain.

Je ravale ma salive, et tente de ne rien laisser transparaître même si je sais pertinemment que c'était la dernière fois que j'utilisais ce mot.

-Désolé, je ne sais pas parler normalement, tu me connais...

Je ne voulais pas de problème, la cage d'escalier était pas loin et si j'arrivais à jouer correctement je pouvais y être sans encombres.

Il approche sa main de mon visage, je tressaille, les bras déjà prêt à me protéger. Il se contente d'attraper une mèche de mes cheveux. Je sais que ma réaction l'a amusé, je vois son sourire. Je sais qu'il n'est pas méchant et qu'il doit probablement juste aller mal mais parfois, je me dis qu'il aime juste me faire souffrir.

-Ta longueur ne te vas pas... Je veux dire, l'autre était moche mais moins que celle-ci et puis tu devrais les attacher, ils sont horribles comme ça.

-Mais... Mais, va te faire foutre !

Je mets ma main devant ma bouche, c'est sortir tout seul. Je n'ai pas pu m'en empêcher, entendre critiquer mes cheveux, que sa soeur a pris le soin de couper alors qu'il n'avait même pas refait ces contours ! Je m'en fous qu'il me fasse mal mais pas touche à mes ami.e.s.

-Tu as dis quoi, demande-t-il dans un grondement.

Je l'ai énervé, putain, je l'ai énervé, merde, merde, merde...
Sa main qui ne tenait qu'une mèche tient maintenant tous mes cheveux qu'il tire violemment en arrière.

-Répète.

Je suis tétanisée, je n'ose rien à dire. Les mots ne veulent pas sortir de ma bouche. Répéter c'est m'assurer un plus grand déferlement de violence encore.

-Alors, toi, déjà, tu vas lâcher Mélissa maintenant, s'exclame Amandine.

Et en quelques mouvements elle le force à me lâcher et s'interpose entre nous, je ne vois pas son regard mais je peux deviner la fureur dont il est teinté rien qu'à l'aura qu'elle dégage.

-Tu commence sérieusement à me fatiguer, tu comptes grandir quand ? Tu n'en a jamais marre de la faire souffrir ?

-C'est bon, respire, Amandine, je discutais juste un peu avec elle. C'est pas ma faute si tu as raté sa coiffure...

Recueil de NouvellesWhere stories live. Discover now