Jouer avec le feu et se brûler

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Félix. Le garçon qui lui faisait tourner la tête. Deux yeux bruns, un nez épaté, quelques cicatrices d'acnés et des cheveux crépus... Enfin, c'était surtout que si le cœur a des raisons que la raison ignore, cela semblait se vérifier ici. En effet, Charlie savait son amour impossible, de par l'orientation de son ami et pourtant ne pouvait se désintéresser de lui.
La jeune personne observait d'ailleurs celui-ci en biais, à la dérobée, ou du moins, c'est ce qu'il pensait.

-Pourquoi tu me fixes, demande Félix dans une rire, tu es en manque d'affection, mon amour, demande-t-il en accentuant les deux derniers mots.

-Oui, tu te rends compte que tu me laisses pour des pâtes, s'exclame Charlie, essuyant de fausses larmes.

C'était la vérité, Charlie voulait vraiment se blottir dans les bras de son ami et rester là pour l'éternité, malgré les pâtes qui n'était pas vraiment un problème, et être celui que Félix appellerait, et pas uniquement pour la blague, mon amour.
Mais voilà, c'était établi, entre eux, c'était un jeu de flirt, rien de sérieux ou du moins c'est ce qu'iels prétendaient. Ça avait démarré trois ans auparavant...

C'était Félix qui avait commencé, sans raison apparente, ce qui lui avait attiré pas mal de moquerie, à l'époque. Charlie, alors en couple, avait pris cela à la légère, surtout que Félix lui avait répété mainte et mainte fois qu'il était hétéro. Malheureusement pour lui, quand il s'est rendu compte de ses sentiments, il n'eut jamais la chance de les lui avouer. Félix étant maintenant en couple. Par un jeu pervers du hasard, cette dynamique s'était maintenue, entre eux. Il n'y eu que très peu de moment où iels étaient célibataire en même temps et en ce moment, c'était le cas.
Tout deux pensaient leur amour à sens unique et n'aurait, de toute façon, avoué avoir développé des sentiments pour rien au monde.

Charlie sortit de ses pensées quand il sentit une présence à côté de lui et des bras se nouer autour de sa taille, il eu un sursaut, surpris, sa tête rencontrant accidentellement le menton de son ami.

-Bah alors, tu me réclames câlins et attention et quand je t'en donne finalement, tu me rejettes, demande Félix faussement blessé, en se massant le menton.

-C'est pas ça, je n'étais juste pas concentré sur toi...

-À quoi tu pensais ?

-À rien, dit Charlie pensif, le regard dans la vague.

Après tout, il n'allait pas lui avouer qu'iel pensait à lui... De toute façon, par chance, avant qu'il n'ait pu répliquer, la discussion fût interrompu par l'arrivée d'Hélios, un de leurs amis.

-Bah alors ! Comment vont mes amoureux préférés, dit ce dernier en s'asseyant à côté de Charlie, petit sourire en coin et une pointe de malice dans sa voix.

Charlie rougit et détourne le regard, Félix fait de même, bien que le rougissement ne se voyait de toute façon pas avec sa couleur de peau. Cependant, en chœur, iels s'exclament :

-Tu veux pas arrêter !

-T'es chiant à la longue, continue Charlie.

-Tu sais bien que l'on s'aime pas comme ça, dit Félix en tentant de cacher sa gêne.

-On flirte juste pour rigoler, soutient Charlie, alors arrête un peu.

-Et puis, je suis pas pédé, s'exclame Félix faussement exaspéré, combien de fois faudra-t-il que je vous le répète !?

Charlie lui lance un regard où se mélange la tristesse et la colère. Il est blessé par les propos de son ami, d'une part car ils lui rappellent que son amour est à sens unique mais également, car son ami était juste insultant.

Recueil de NouvellesWhere stories live. Discover now